Une matinée speciale

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Elle était touchée que le pilote s'intéresse à elle et à ce qu'elle faisait, et plus encore qu'il ait envie de l'aider.

Une fois garés, Sol attrapa son sac dans le coffre et ils prirent ensemble la direction des écuries, s'arrêtant ça et là pour saluer les cavaliers avec lesquels la française avait des affinités. Certains reconnurent Carlos, mais dans ce milieu de haut niveau, le pilote ne fut pas sollicité. Il ne souhaitait pas voler la vedette à Sol alors qu'il était ici pour la soutenir, et pour l'instant, tout se passait bien.

Ils arrivèrent devant le box de Flamenco, un ensemble de boxes où étaient installés les chevaux de l'équipe de France.

Sol ouvrit doucement la porte et pénétra dans le boxe pour saluer son étalon qui s'ébroua en hennissant « ¡Holà chico! Espero que hayas tenido una buena noche y que estés en forma! ».
(Bonjour mon garçon ! J'espère que tu as passé une bonne nuit et que tu es en forme !)

Le cheval accepta avec plaisir la caresse de sa cavalière et la carotte que celle-ci lui présenta.
Carlos observait la scène à l'entrée du box et Flamenco, qui repéra la présence de l'intrus, s'approcha du pilote avant de le pousser gentiment avec son museau.

Surpris, le madrilène recula d'un pas et jeta un regard légèrement paniqué à Sol qui la fit rire « Creo que intenta echarme. Hoy parece que no le caigo bien. »
(Je crois qu'il essaye de me virer. J'ai l'impression qu'il ne m'aime pas aujourd'hui)

Sol, toujours en rigolant « No está tratando de echarte, solo quiere que lo saludas »
(Il n'essaye pas de te virer, il veut seulement que tu lui dises bonjour)

Carlos demanda alors : "¡Ah, ¿y cómo lo hago?"
(Ah ! Et comment je fais ?)

Sol pencha la tête sur le côté avant de s'approcher « Como ayer, puedes acariciarlo, no te hará nada. »
(Comme hier, tu peux le caresser, il ne te fera rien)

Sol observa comment le pilote, avec hésitation, s'approcha à nouveau de Flamenco pour le caresser, provoquant chez l'étalon un soupire de plaisir. Carlos sourit avant de regarder Sol avec fierté et la cavalière ne put s'empêcher de pouffer de rire. 

Carlos lui jeta un regard faussement outré « ¿Te estas burlando de mí? »
(Tu te moques de moi ?)

Sol contourna l'étalon, et s'accroupît pour enlever les protections qu'elle lui avait laissé pendant la nuit « Tienes miedo de un solo caballo, mientras que te subes cada semana a un coche que tiene docenas de ellos."
(Tu as peur d'un seul cheval alors que tu montes chaque semaine dans une voiture qui en a des dizaines)

Carlos observa comment la française enlevait doucement les bandes de tissu dont il ignorait le rôle, remarquant qu'elle agissait avec beaucoup de précautions « No es lo mismo, es impresionante. »
(C'est pas parail, c'est impressionnant)

Sol se redressa et posa son regard azur sur l'espagnol « Pero nunca te hará daño ¿Sabes? Es un caballo adorable y fácil de tratar. »
(Mais il ne te fera jamais de mal, tu sais ? C'est un cheval adorable et facile à vivre)

« Como su dueña al parecer, por lo adorable digo » répondit le pilote Ferrari.
(Comme sa propriétaire, pour le adorable j'entends)

Sol rougit alors violemment, provoquant cette fois le rire du madrilène.

« Ères una dulcura » ajouta-t-il.
(Tu es adorable)

Elle fit mine de ne pas avoir entendu sa remarque, son cœur battant la chamade, le contourna pour sortir du boxe et ranger les protections dans un sac prévu à cet effet. Elle attrapa le licol en cuir de l'étalon et lui enfila avant d'en tendre la longe à l'espagnol qui l'attrapa par reflex.

« ¿Qué debo hacer? » demanda alors le pilote.
(Je dois faire quoi ?)

Sol sortit du boxe avant de répondre « Dijiste que querías ayudar, ¿verdad? Entonces vamos a llevar a Flamenco a la ducha. Normalmente, no debería darte problemas. »
(Tu as dis que tu voulais m'aider, pas vrai ? Donc on va aller doucher Flamenco. Normalement, il ne devrait pas te causer de problème)

« ¿Normalmente? » répéta l'espagnol.
(Normalement ?)

Sol lui lança un clin d'œil avant d'ajouter « Vamos. »
(Aller)

Et c'est ainsi que le pilote de la scuderia suivie Sol à travers l'aller de boxes. Celle-ci marchait devant lui, se retournant de temps en temps pour voir si le madrilène s'en sortait mais Flamenco était coopératif, sans doute conscient que celui qui se trouvait au bout de la longe n'était pas très sûr de lui. Mais son sourire crispé se détendit au fur et à mesure des mètres, et c'est avec plus d'assurance qu'il arriva au coin douche.

Sol attrapa le tuyau et se tourna vers le brun « ¿podrías sujetar a Flamenco mientras lo ducho? »
(Tu pourrais tenir Flamenco pendant que je le douche ?)

Carlos, souriant, lui répondit « Claro »
(Bien sûr)

Carlos observa la cavalière s'occuper méticuleusement de l'étalon, commençant pas régler la pression du jet afin qu'il ne soit pas trop fort. Elle doucha en premier les membres, de bas en haut, puis remonta le jet sur les épaules, le dos et les flancs. A peine eut-elle terminé que Flamenco s'ébroua, mouillant Sol et Carlos, qui râla, quoique amusé.

Carlos en reculant d'un pas « ¡Ah! Ahora estoy mojado también »
(Ah ! Maintenant je suis mouillé aussi)

« La equitación es un deporte más sucio que la Fórmula 1. » rigola la cavalière. (
(L'équitation est un sport plus sal que la Formule 1)

Elle contourna ensuite Carlos pour attraper le couteau de chaleur qu'elle avait posé sur la murette de la douche, et s'attela à le passer sur l'étalon, enlevant le surplus d'eau, toujours sous l'œil attentif de l'espagnol.

Lorsqu'ils eurent ramené Flamenco dans son box, Sol proposa au pilote d'aller chercher un café. Carlos acquiesça, ravi de passer cette matinée avec la française. Il aimait sa présence, son calme et sa douceur. Ici, à Aachen, elle lui apparaissait sous un autre jour. Lors de leur rencontre à Monaco, elle semblait tellement impressionnée par l'univers de la Formule 1, un monde de vitesse qui allait à 100 à l'heure. Il avait trouvé ça adorable. Ici, elle était dans son élément, elle maîtrisait tout, savait où elle devait aller pour trouver telle ou telle personne. Elle était calme, posée et incroyablement passionnée. Et Carlos aimait tous ces traits de caractères de la brune, il aimait sa démarche aérienne et son sourire omniprésent quand elle traversait les allers de boxes et de stands, la patience avec laquelle elle répondait à ses questions, alors que tout ça était évident pour elle. Elle était rayonnante... et Dieu qu'elle était belle ! Il l'avait trouvé belle dès leur rencontre à Monaco. Mais depuis qu'il l'avait retrouvé hier, il ne cessait de se le répéter : elle était tout ce qu'il aimait chez une femme. Elle n'était ni grande, ni petite et avait une silhouette fine et athlétique, travaillée par des heures d'entraînement. Les petites taches de rousseur sur ses joues lui conférait un charme naturel que Carlos adorait par-dessus tout. Son visage était fin et gracieux, ses yeux bleus pareil à un océan déchaîné, ses lèvres rebondies. Ses cheveux bruns, longs et ondulés retombaient dans son dos, encadrant son visage souriant avec élégance.

Sol était d'une beauté naturelle et rayonnante. Et elle marchait à quelques centimètres de lui, lui adressant de timides sourires lorsque leurs regards se croisaient. Elle attirait les regards de tous les hommes qui croisaient son chemin sans pour autant en être consciente. Et Carlos ne pouvait s'empêcher de la dévorer du regard, ce qui faisait rougir la jeune femme, pour le plus grand plaisir du pilote de la scuderia.

Au détour d'un Grand Prix : Passion à Grande VitesseWhere stories live. Discover now