EMPTY PLACES » Pierre Gasly

trente-huit

- Je voulais te demander bien avant de venir au grand-prix mais je n'ai pas osé, avoue Pierre en craignant qu'elle puisse refuser. Mais je suis très heureux que tu viennes avec moi, c'est une belle surprise ta venue à Milan.

Elle rougit face à son regard bleuté, Pierre ne tarde pas à redresser l'accoudoir les séparant et il attire Isis dans ses bras pour planter un baiser sur son front. La teinte rosée sur ses joues s'accentue, en sentant les yeux des amis de Pierre posés sur eux.

Pierre explique le déroulement de la journée avant qu'ils n'arrivent à l'aéroport. Il explique qu'il a une moterhome sur le circuit puisque les hôtels sont peu nombreux aux alentours de ce grand-prix. Ils poseront leurs affaires puis Pierre participera aux différents événements de cette journée dédiée aux médias.

- Mes parents arrivent ce soir, ils viennent toujours à Spa.

Isis acquiesce, ça ne la dérange pas puis elle n'a pas vraiment son mot à dire. Elle est simplement soulagée de les avoir rencontrés avant, elle appréhende moins leur présence. Sa main caresse la tête de Joyce qui est nerveuse pendant l'atterrissage du jet.

En fin d'après-midi, le paddock est pratiquement désert à cause des intempéries. La majorité des membres des équipes se sont réfugiés dans leur hospitalité pour le plus grand soulagement de Isis qui peut se promener librement. Elle n'est pas prise par son anxiété grâce à l'absence de monde et elle peut sortir Joyce en paix.

Joyce ne fait que tirer sur sa laisse pour sauter dans chaque flaque d'eau qu'elle aperçoit sur le circuit de Spa Francorchamps. Elle est bien la seule à être heureuse de ce temps pluvieux contrairement aux personnes présentes sur le paddock.

La nervosité se fait sentir quand à l'annonce de pluie tout au long du week-end, avec la crainte de voir courir les pilotes sous la pluie ou que la course soit annulée. Les avis sont mitigés mais Isis n'en tient pas rigueur.

Elle se contente de rejoindre le paddock après avoir fait un tour du circuit, sous la pluie, avec comme seule protection la capuche de son parka. Heureusement pour Isis, Pierre lui a prêté le vêtement de pluie. Elle n'avait pris aucun vêtement imperméable dans sa valise, elle pensait rester seulement deux jours à Milan.

Elle traverse le garage Alpine avec Joyce sur ses talons, ses poils sont trempés mais elle ne semble pas s'en formaliser puisqu'elle gambade en tirant sur la laisse attachée à son harnais. Isis sait qu'elle doit se dépêcher de la sécher dans son entièreté avant que son poil fauve clair se mette à sentir l'humidité.

Isis frappe doucement à la porte de la pièce attitrée à son petit ami avant d'entrer dans celle-ci. Isis retire son parka trempé qu'elle suspend à un ceintre pour faire sécher le vêtement plus rapidement. La chaleur de la pièce la réchauffe instantanément.

Joyce se secoue au milieu de la pièce, projetant des gouttelettes d'eau partout autour d'elle, faisant râler le pilote français assis non loin de là. Il fait les lacets de ses chaussures de running, il se prépare pour la course à pieds qu'il a organisé autour du circuit en la mémoire de son meilleur ami.

Isis retire sa laisse puis son harnais afin de le faire sécher, Joyce est désormais libérée et elle s'empresse de venir se frotter jusqu'à Pierre pour quémander des caresses. Il est réticent en constatant que son poil est trempé et que ses pattes sont sales, un mélange de boue et d'herbes.

- Tu pues le chien mouillé louloutte, gémit-il en la repoussant de lui.

Isis ricane en voyant que Joyce s'éloigne à regrets du français, la queue basse. Elle s'empresse de dire qu'elle va la laver pour nettoyer ses pattes.