Retour au quotidien

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Sol regarda son téléphone, hésita de longues secondes, quitta Instagram avant de rouvrir l'application, pour la refermer, puis la rouvrir... Finalement, elle rouvrit l'application Instagram et se rendit sur le profil de Carlos. Elle prit une profonde inspiration et appuya sur le bouton "Écrire".

Elle tapa les mots avec attention, avant d'envoyer son message, qui était des plus banale, avec une légère appréhension.

"¡Holà Carlos! ¿Qué tal? Quería agradecerte por el taxi anoche. ¿Cuánto te debo por favor ?"
(Salut Carlos ! Ça va ? Je voulais te remercier pour le taxi hier. Combien je te dois s'il te plaît ?)

Quelques instants plus tard, une notification lumineuse apparut sur l'écran de Sol. Elle ouvrit le message, le coeur battant plus vite qu'à son habitude.

"¡Holà Sol! No te preocupes por eso, fue un placer. No me debes nada. O tal vez, ¿un trago cuando nos volvamos a ver? 😉"
(Salut Sol ! Ne t'inquiètes pas pour ça, c'était avec plaisir. Tu ne me dois rien. Ou peut-être un verre quand on se reverra ?)

Un sourire éclatant se dessina sur les lèvres de Sol. Elle tapota rapiddement sa réponse avec un étrange et soudain enthousiasme.

"¡Gracias, Carlos! Un trago suena bien 😄"
(Merci Carlos ! Un verre pourquoi pas.)

Ils continuèrent à discuter pendant près de 2 heures. Sol ne se rendit même pas compte du temps qui défilait. Carlos lui expliqua qu'il avait quitté Monaco tôt le matin pour rentrer à Madrid, où il avait prévu de passer les quatre prochains jours avec sa famille avant de s'envoler pour Baku. Sol, à son tour, expliqua qu'elle allait rentrer chez elle le lendemain. Elle avait été convoquée pour un stage fédéral avec l'Équipe de France de dressage le week-end suivant et elle avait beaucoup de choses à préparer avant.

Alors que le soleil se couchait lentement sur Monaco, Sol sourit en regardant son téléphone. Elle se sentait bien, comme si sa discussion avec l'espagnol avait mis sa jauge de bonne humeur au maximum. Elle était impatiente de le revoir à Aix-La-Chapelle.

Le soir venu, la jeune femme termina de préparer ses affaires. Dans sa chambre d'enfance, elle termina de plier soigneusement ses vêtements avant de glisser le tout dans sa valise. Elle était excitée à l'idée de se rendre au stage fédéral pour y retrouver ses coéquipiers. Ces stages étaient toujours très intéressants et elle serait le plus assidue et attentive possible, comme toujours.

Alors que les rayons dorés du crépuscule s'infiltraient à travers les fenêtres, Sol vérifia une dernière fois qu'elle n'avait rien oublié. Ceci fait, elle descendit dans la cuisine pour se préparer une salade qu'elle mangea devant une série Netflix. Lorsqu'elle eut terminé, elle nettoya le peu de vaiselle qu'elle avait utilisé, puis partie se doucher.
Il était 22h passé lorsqu'elle se glissa sous les draps, sachant que la journée à venir allait être longue.

Le matin suivant, Sol se leva tôt, bien avant l'aube, et un peu trop tôt à son goût. Aujourd'hui, elle ferait l'impasse sur son footing quotidien, à vrai dire, elle n'avait ni le temps, ni l'envie. Alors elle s'habilla confortablement (un top en coton mauve, un legging noir Puma et la veste de jogging assortie), enfila ses baskets, attacha ses cheveux en une queue de cheval et jeta un dernier coup d'œil dans sa chambre, s'assurant de n'avoir rien oublié.

À 7 heures précises, le taxi arriva dans la cours de la villa de ses parents. Sol chargea sa petite valise et monta à bord en saluant poliment le chauffeur. Pendant le trajet, elle regarda par la fenêtre, admirant les paysages qui défilaient et qu'elle connaissait pas coeur. Elle avait hâte de retrouver son appartement de Cerelles et surtout de retrouver son fidèle Flamenco de Cardenas qu'elle avait laissé aux soins des gérants de l'écurie où le Pure Race Espagnol se trouvait. Elle avait bien sur 100% confiance en Philippe et Elenna, le couple gérant des écuries, mais elle avait une relation particulière avec son cheval et les jours où elle n'allait pas le voir étaient rares.

À l'aéroport de Nice, Sol n'eut pas à passer par le comptoir à bagage, n'ayant emporté avec elle qu'une petite valise cabine, suffisante pour les 2 jours qu'elle avait passé à Monaco. Elle passa les contrôles de sécurité avec une aisance qui trahissait son expérience des voyages. Wellington, Hertogenbosch, Thashkent, Mannheim, Compiègne, Mariakalnok, Omaha, Madrid, Rotterdam, Londres... Et bien d'autres Concours auxquels Sol avait participé.
Bientôt, elle se retrouva à bord de l'avion et s'installa sur son siège, côté hublot, ce qui lui permit d'observer les nuages lorsque l'aéronef traversa la France.

L'atterrissage à Angers se fit en douceur, et la cavalière sortit rapidement de l'aéroport. Elle retrouva sa voiture et quitta le parking. Rapidement, elle entra sur l'autoroute et prit la direction de Tours. Elle avait devant elle un trajet d'une heure et demie, alors elle en profita pour appeler ses parents qu'elle n'avait pas eu au téléphone depuis trois jours.

Sa mère décrocha avec un « ¡Holà! »chaleureux, et Sol se sentit immédiatement connectée à ses racines, malgré la distance.

« Salut maman ! Tout va bien à Alicante ? »demanda la jeune femme.

« Tout va bien ici, il fait déjà chaud alors qu'il est à peine 11h ! J'ai attrapé un sacré coup de soleil. »répondit sa mère.

« Je suppose que tu n'avais pas mis de crème » la réprimanda la brune, amusée.

« Bien sûr que si ! Mais toi, raconte-moi comment s'est passé ton week-end avec Charlotte !" »répondit sa mère.

« Je viens d'atterrir à Angers, je suis en route pour Cerelles » expliqua la brune.

Elle lui raconta ensuite sa petite escapade à Monaco. Elle évoqua le Grand Prix de Formule 1, ses retrouvailles avec Charlotte, la rencontre avec Carlos et le dîner qu'ils avaient tous les quatre partagé chez Charles.

« Je suis heureuse que tu ais passé un bon week-end », s'exclama sa mère.

Le sourire de Sol s'élargit alors qu'elle conduisait. Sa mère lui passa ensuite son père qui lui raconta qu'ils avaient été dîner chez un de ses oncles à Torrevieja et lui donna des nouvelles de sa famille. Cette conversation, pourtant banale, la rassura et la réconforta, lui rappelant qu'elle était toujours liée à sa famille et à ses origines. Elle n'était pas retournée à Alicante depuis plus de quatre ans et, à dire vrai, ça lui manquait terriblement. Bien sûr, elle prenait régulièrement des nouvelles de sa famille, mais elle avait passé là-bas toutes ses vacances de Pâques et d'été depuis sa naissance. Depuis qu'elle avait été sélectionnée en équipe de France, Sol n'avait jamais réellement pris le temps d'y retourner. Et ça lui manquait.

A mesure qu'elle roulait vers Tours, son esprit se concentra sur le stage de dressage qui l'attendait au Parc Equestre Fédéral de Lamotte-beuvron, partagée entre stress et excitation. En tout cas, elle était déterminée à tout donner et à repousser ses limites pour se perfectionner. Elle comptait bien être à son meilleur niveau pour se présenter sur les épreuves du CHIO d'Aachen, même si celui-ci avait lieu dans un mois.

Au détour d'un Grand Prix : Passion à Grande VitesseWhere stories live. Discover now