Une place au soleil [L.S] ✓

Chapitre 19

Je ne veux pas que Louis paye les pots cassés de mon ancienne relation et, en même temps, c'est plus fort que moi. Cette relation a créé des craintes qui me font me poser beaucoup trop de questions. Qui m'empêchent de me livrer. Qui me retiennent de me laisser aller, en fait. Comme si je m'auto censurais.

Je me retiens de soupirer à ces pensées et finis par répondre à ma mère:

« Ouais, les autres n'étaient pas disponibles. »

Ma mère hoche simplement la tête, échangeant un regard avec mon père qui finit par me dire simplement:

« Faites attention, j'ai l'impression qu'il va pleuvoir.

-Louis m'a dit que ça serait juste couvert mais pas de pluie de prévue. » Je réponds en haussant les épaules.

« Ça marche. Profitez bien en tout cas.

-Merci, à ce soir. »

Je m'arrête à la hauteur de Zoé pour lui embrasser la joue et elle sourit à ce geste. Puis elle se met rapidement à râler lorsque je lui vole la chips qu'elle avait entre les doigts pour directement la mettre dans ma bouche. Je ris en voyant son expression et fais un dernier signe de main à ma famille avant de descendre les petites marches du mobil home et de m'éloigner dans l'allée.

Louis m'a demandé de le rejoindre devant son camping car alors c'est ce que je fais. Lorsque j'y arrive, sa voiture est garée devant mais pas de Louis. J'avance, les mains dans les poches, avant de toquer trois coups à sa porte.

« Je suis tout nu, Harry! » Je l'entends gueuler derrière la porte.

Mes yeux s'écarquillent et je tente d'ignorer la façon dont mon estomac se retourne pour lui répondre, toujours devant une porte fermée:

« Imagine c'était pas moi mais ton père! »

Le rire de Louis résonne derrière la porte et je ne peux m'empêcher de sourire tout seul avant que la porte ne s'ouvre soudainement sur un Louis trempé avec seulement une serviette nouée autour des hanches. Mon regard reste bloqué sur son torse et le bas de son ventre et je m'empresse de me concentrer sur son visage, même si ça ne calme pas les battements de mon coeur pour autant. Louis sourit discrètement, terriblement conscient de l'effet qu'il me fait.

« J'étais vraiment nu.

-Et vraiment en retard aussi, apparement.

-J'ai mis plus de temps que prévu à ranger mon activité. Il y en a qui travaillent ici.

-M'en parle pas, va falloir que je commence à chercher pour la rentrée. » Je pouffe.

Louis grimace ironiquement et je lève les yeux au ciel avant de l'entendre me dire:

« Tu peux entrer, j'en ai pour quelques minutes.

-Non. » Je réponds beaucoup trop rapidement.

Louis fronce légèrement les sourcils, surpris, et je me retrouve vite gêné devant lui. Je me pince les lèvres, fuyant son regard lorsque je me mets à mentir:

« Il fait bon, dehors. Je t'attends là. »

Il y a un léger silence et, lorsque je regarde de nouveau Louis, il me demande calmement:

« Est-ce que ça va?

-Oui. »

Un nouveau silence et, lorsque Louis ouvre de nouveau la bouche, je le coupe en disant d'un air détaché:

« J'ai hâte de voir si ton pique-nique est mieux que le mien alors si tu pouvais te dépêcher. »

Louis sourit légèrement et, s'il a l'air amusé, j'imagine son autre question silencieuse coincée dans sa gorge.