Chapitre 17

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Il y avait quelque chose de spécial avec le sourire de Stiles. Quelque chose que Derek n'avait jamais remarqué auparavant et qui lui paraissait tout nouveau. Peut-être était-ce une fausse impression née du fait qu'il ne l'avait pas vu sourire réellement depuis qu'il l'avait retrouvé dans la forêt. Stiles avait déjà souri, mais jamais de cette manière. Ce fut tel que Derek se félicita intérieurement pour l'idée qu'il avait eue – et qu'il fut heureux que Noah se soit débrouillé pour être disponible.

Derek ne lui avait rien dit. En fait, il avait agi tout à fait normalement, jusqu'à ce que l'on sonne à la porte quelques minutes seulement après le réveil de Stiles. Le jeune homme, sachant pertinemment qu'il n'était pas chez lui, ne s'imaginait pas une seule seconde qu'on venait le voir lui – encore moins du fait qu'il s'agissait de son père. C'était lorsqu'il avait entendu sa voix qu'il avait souri comme un dingue, et son sourire s'était élargi lorsque le shérif lui avait annoncé qu'il allait passer les deux prochains jours avec lui, à la maison. Ce n'était pas tant le fait de rentrer qui lui avait fait du bien : c'était surtout de savoir qu'il allait passer du temps avec son père. Ça, ça n'avait pas de prix. Derek, qui s'était éloigné pour leur laisser un peu d'intimité le temps que Noah lui explique le programme qu'il avait concocté pour lui pour ces deux jours, sentit son cœur s'alléger un peu. Cette surprise rendait Stiles heureux, et ça lui allait parfaitement. Il avait besoin de bonnes choses comme celle-ci : des choses simples, mais emplies de sens. Le reste viendrait plus tard, en temps et en heure. Derek savait que dans tous les cas, Stiles aurait besoin de temps, que ce soit pour accepter réellement son nouveau handicap ou pour s'adapter à cette vie qu'il ne faisait qu'effleurer du bout des doigts...

... Un peu comme ce jour où il avait touché son visage. Derek s'en souvenait fort bien : à vrai dire, ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait oublier tant le geste était fort en signification. Le toucher de Stiles avait été si léger que le loup-garou avait eu l'impression qu'il n'était pas réel et... C'était là qu'il avait compris que le handicap du jeune homme, lui, l'était.

Quelques minutes et un au revoir de la part des deux Stilinski, Derek se retrouvait là, au milieu de son salon, à réfléchir. Il avait deux jours. Deux jours pour abattre un travail monstrueux qu'il n'était, au fond, pas obligé de faire. Non, Stiles ne lui avait rien demandé. Mais Derek ne le voyait pas vivre ou passer du temps ici alors que rien n'était adapté pour lui. S'il y avait bien une chose qu'il avait comprise concernant l'hyperactif, c'était que celui-ci voulait regagner au plus vite son autonomie. Soit. Derek n'était absolument pas contre, mais il désirait toutefois faire en sorte qu'il puisse se déplacer à sa guise sans trop risquer de se blesser. Il voulait également qu'il commence à se repérer par lui-même, ne serait-ce que pour sentir une once de satisfaction dans son odeur. Que celle-ci soit perpétuellement allégée du poids de la confusion. Dans un certain sens, il fallait que Stiles puisse s'approprier l'espace qui l'entourait et en tant qu'alpha, Derek se devait de l'y aider. Juste en tant qu'alpha. Puisqu'il avait été décidé qu'il resterait vivre au loft un moment, mieux valait l'aménager dès maintenant. Derek se mordit la lèvre inférieure en se mettant à réfléchir, les yeux dans le vague. Techniquement, il était capable de voir tout ce qui pouvait éventuellement déranger ou blesser Stiles. Mais ne serait-il pas mieux qu'il se mette complètement à sa place ? Derek sut instantanément que c'était ce qu'il allait faire. Ainsi, il se dirigea vers l'étage et rejoignit sa chambre, qu'il fouilla en long, en large et en travers. Capable de dormir facilement et ce, même lorsqu'il faisait jour, Derek n'avait en sa possession aucun masque pour les yeux. Un foulard, oui. Techniquement, ce n'était pas quelque chose dont il pouvait avoir besoin, mais Cora... Elle trouvait que ce genre de conneries lui allait bien et lui avait offert sans sommation. Derek n'avait pas eu son mot à dire et de toute façon... Il n'avait pas voulu froisser sa sœur, dont les cadeaux étaient rares mais toujours empreints d'un sentimentalisme certain. Et celle-ci savait qu'au fond, l'attention faisait toujours plaisir à Derek. Parce que c'était le cas, il avait été touché par ce cadeau, ce foulard à la jolie teinte bleu marine.

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