Prologue

47 7 25
                                    

Une puissante déflagration retentit. Notre vaisseau fut projeté en avant, je jeta un dernier coup d'œil à la navette qui s'éloignait à toute vitesse. Pour être exact, c'était nous qui nous nous éloignons, filant à toute allure sur un immense corps spatial.
Arrivés à son horizon, le vaisseau sembla ralentir, mais ce n'était qu'une impression. Le temps sembla s'étirer à l'infini. Nous allumâmes les moteurs, et accélérâmes tout ce que nous pouvions. Il fallait passer le moins de temps possible près du corps stellaire.

Mon coéquipier fut appé d'un côté, tandis que je parti de l'autre contre mon gré. Quel dommage, jusque là, la mission se déroulait à merveille. Je n'eu pas la force de résister à l'immense gravité que dégageait l'astre, elle me tiraillait de toutes parts. Je me recroquevillait au mieux que je pouvait sur moi même, mais mes membres semblaient aspirés lentement part une force provenant de partout.

Il faut que je sorte d'ici. Quand je repris mes esprits, ce fut la première pensée qui me traversa. Au moins, je n'avais pas perdu le nord. Cette phrase sonnait tellement mal dans cet espace où même la notion de temps n'existait pas. Quand je releva ma tête, quelle fut ma surprise en me voyant à l'infini. Je pensais à des reflets mais lorsque je regarda autour de moi, je réalisa que mes « doubles » n'effectuaient pas les mêmes mouvements que moi. Certaines criaient, d'autres s'enfuyaient, d'autres encores, semblaient immobiles. Je m'approchai de l'une d'entre elles et releva son filtre contre la lumière solaire.
Je recula vivement. Elle était morte. Frissonnant d'horreur je m'éloignai et pris soin d'éviter les immobiles.

J'atteins la fin de la superficie où tous les doubles étaient rassemblés assez rapidement. Je m'éloigna au plus vite, pensant sortir de l'astre mais un voile noir sembla se couler autour de moi. Je continua à m'avancer prudemment. Des lueurs floues se dessinaient dans la brume, je me fis moins prudente et avança rapidement. Mais plus j'avançai plus les formes se précisaient. Et je réalisais alors que j'étais revenue dans la « salle aux doubles ».

Déboussolée, j'observa mes doubles faire de même autour de moi, je remarqua que nous ne revenions pas à l'endroit même mais à l'opposé de la salle. Je leva les yeux mais la seule chose visible était le noir. Je leva les yeux vers un de mes doubles qui s'approchait. J'ouvris la bouche pour lui parler mais elle me passa au travers. Je me retourna vivement, la regardant partir, très perturbée. Je respira un bon coup et regarda ma dose d'oxygène restante. Il me restait seulement deux heures d'autonomie. Il faut que je reste calme et que je réfléchisse. Ne pas se laisser distraire. Je me mis à me diriger vers ce qui me semblait être le bas. Plus j'avançais, plus la sensation de tiraillement qui m'avait prise en entrant dans l'astre revenait. Je tendis ma main mais celle-ci disparue, la surprise me prit de court, mais la douleur ne se fit pas sentir. Elle n'a pas été coupée, elle est simplement de l'autre côté. Je m'avançai dans la masse sombre, espérant qu'elle ne me renvoie pas au dessus de la salle.

Perdu, je le retrouva bel et bien au dessus. Mais lorsque qu'un astronaute passa vers le milieu, une légère déformation de son apparence m'accrocha l'oeil. Mais oui ! Le centre, là où la gravité est la plus forte ! Je me rendis au centre et, effectivement, il y avait une minuscule sphère. J'y plongea mes pieds, et déjà une sensation d'aspiration se fit sentir. Sans hésiter plus longtemps, je m'y enfonça en entier.

J'ai mal. Je me sentais étirée, rapetissée, j'avais l'impression de monter et descendre à la fois. Malgré le voile de douleur qui se glissait doucement devant mes yeux, je regarda autour de moi. Je voyais... des galaxies, des planètes, des soleils glisser à une vitesse folle devant moi. Comme si j'étais dans un tunnel. Pas « comme si », je suis dans un tunnel. Mais avant que je ne puisse analyser plus la situation, un voile noir se glissa devant mes yeux. Je puisa mes dernières forces pour graver au plus profond de ma mémoires les images de ces dernières heures.

« Mlle Maltais bienvenue parmi nous. »
J'entrouvris doucement les yeux, des lumières blanches m'assaillant le visage.
« Enfin devrais-je dire Madame, repris l'homme dans un rire grave. Après tout vous avez traversé un trou noir pendant une bonne heure pour vous mais sur Terre il s'est écoulé des centaines d'années...! Vous êtes donc centenaire, millénaire presque ! »

Merci d'avoir lu ;-;♥︎

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jan 31 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Et les secondes coulèrent Where stories live. Discover now