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Envelopper dans sa grande couverture, Solan somnolait sans vraiment que Morphée ne le prenne dans ses bras.

La nuit était tombé et l'internat était silencieux. Il y avait plus de chambre, double précisons-le, que d'élèves dans ce dernier, de ce fait ce cher blondinet n'avait d'autre choix que d'être seul.

Et quel pied.

Il se remémorait sa journée, pensant à Even. Il serra le coussin qu'il avait piqué sur le deuxième lit de la pièce dans ses bras, il espérait que ce coussin se transforme en un grand adolescent aux cheveux cendrés et aux yeux émeraudes...

Solan voulait juste être tenu dans ces bras, musclés grâce à la boxe et se voir dans ces pupilles de jeune peintre. Un sentiment de solitude l'envahît.

C'était très rare qu'il ressente ce genre de choses, mais Even chamboulait toutes ses habitudes.

Tout cela était bien contradictoire. Un solitaire qui se sentait seul, décidément...
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Le lendemain, un soupire discret s'échappa de ses lèvres si adorables. Il venait de sortir de mathématique, ou plutôt d'un contrôle infernal. Ses yeux ne pétillaient pas, au contraire.

De toute façon ce qu'il aime c'est la photo, en quoi les maths l'aideraient dans son futur projet ? Enfin, futur...si son père acceptait enfin qu'il ne deviendrait pas chirurgien ou avocat, alors là oui, on pourrait parler de futur.

De toute façon, s'il ramenait une mauvaise note il se ferait crier dessus, que ce soit par son géniteur ou sa génitrice...

Ses doigts fins serrèrent les hanses de son sac, il n'aime pas les cris, pourquoi ne pas plutôt faire des critiques constructives ? Il aimait bien lui quand les paroles avaient un sens et étaient dites calmement, mais ses parents, eux, n'en étaient pas friands, à son grand désarroi. Élever la voix pour rabâcher des choses qu'il avait déjà compris, et le faire se sentir mal, ça ils connaissaient...

C'est pour cette raison qu'il détestait tout ces chiffres alignés ou empilés les uns sur les autres.

Ses sourcils se froncèrent et des pensées sombres emplirent son esprit, comme des tâches noir sur du papier doré.

Puis soudainement, il se claqua les joues en grognant.

Alors là pas question ! Un contrôle ne gâchera jamais sa bonne humeur !

Et puis tant pis, il aura une mauvaise note. Ce qui est fait est fait, son avenir ne se joue pas sur ce test ! Positivons !

Il s'arrêta quelques secondes en regardant autour de lui, sa petite scène avait fait détourner quelques paires d'yeux.

Il pouffa en se rendant compte que la scène qu'il venait de leur offrir était un peu ridicule.

Il trottina jusque dans la cour, le coin des lèvres retroussé. Il sortit son appareil et pris une photo à la va vite, il ressentait juste ce besoin d'appuyer sur le déclencheur, peu importe ce qui se trouvait sur l'image il y trouverait de la beauté... à la réflexion peut-être pas si le cliché s'avère être complètement flou, il y a des limites.

- Excuse moi ?

Solan sursaute lorsque qu'une voix retentit dans son dos, un frisson le parcouru un court instant.

L'introverti est de retour.

Il se retourne et fait face à un adolescent un peu plus grand que lui, il l'a sûrement déjà croisé dans les couloirs.

- Je voulais juste te dire que je te trouve grave rayonnant comme personne ! Enfin t'as une aura trop douce je trouve et maintenant que je le dis ça sonne super bizarrement, mais bref ! Salut !

L'inconnu qui avait parlé vraiment très rapidement, parti rejoindre ses amis en riant, ne laissant même pas le temps à Solan d'en placer une, ce que ce dernier n'aurait pas fait de toute manière. Son cerveau marchait à plein régime. Cette remarque sortie de nulle part lui faisait à la fois plaisir, et à la fois lui donnait envie de s'enterrer dans un trou et de ne plus jamais en sortir. Jamais.

Il était gêné, horriblement gêné.

Mais qui dis ce genre de choses enfin ?!

Il soupire et se rappelle que la journée est bientôt finit, il pourra envoyer ses photos à son frère et lui demander son avis.

Son énergie maintenant complètement revenu, il se dirige vers la cafétéria pour profiter de son heure de trou, essayant au mieux d'oublier l'étrange interaction qu'il venait d'avoir.

Il se mit à une place vide et sortit quelques cahiers, voulant avancer un peu dans ses devoirs.

Crush Donde viven las historias. Descúbrelo ahora