Chapitre 3 [Corrigé]

Depuis le début
                                    

- Vous vous appelez comment déjà ? je lui demande sans pouvoir me contrôler.

Elle tourne la tête vers moi et me sourit doucement. Elle plonge son regard profond dans le mien avant de me dire d'une voix douce.

- Je m'appelle Ilona ! Désolée... j'ai oublié de me présenter.

- Aucun souci ! J'ai juste... un peu la mémoire courte, ce n'est pas votre faute.

Elle esquisse un sourire avant de me retirer le brassard. Elle commence un peu à remballer son matériel avant de venir de nouveau vers moi.

- Vous avez mal quelque part, monsieur Leclair ?

- Non, pas spécialement, je suis simplement fatigué.

- D'accord... pas de nausées ? Vomissements ? Douleur dans la cage thoracique ?

Je fais non avec la tête et elle prend en note ce que je suis en train de lui répondre sur son petit carnet.

- Docteur Jacob viendra vous voir après sa réunion avec votre mère. Ils ne devraient pas trop tarder normalement.

Normalement...

- Ils savent si... je vais rester ici pour cette nuit ? je lui demande.

- Vous avez seulement une petite chute de tension avec une petite tachycardie assez légère. On a attendu que vous soyez reposé pour reprendre un peu votre pouls et votre tension. Donc, dans la normale, vous pourrez rentrer chez vous ce soir.

- Je vais bien... lui dis-je simplement.

Elle sourit.

Je ne comprends pas sur le moment. Je la dévisage et scrute un peu son visage.

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, mais la seule chose que je suis encore capable de comprendre, c'est que je suis face à une jeune fille « vraie ».

Je la vois se lever de sa place avant de me dire avec un petit sourire :

- Je vais repasser si toutefois vous avez besoin de moi. Vous savez ce que vous devez faire n'est-ce pas ?

J'attrape la sonnette d'alarme pour la lui montrer. Son sourire s'agrandit encore une fois sur son visage et elle hoche la tête. Elle avance d'un pas léger vers son matériel avant de partir doucement de la chambre.

- A plus tard, monsieur...

- Hugo. Je m'appelle Hugo... je la coupe.

Elle se retourne vers moi, un peu surprise avant de me dire :

- Eh bien... à plus tard Hugo !

Ce moment, pourtant si court, me fait doucement frissonner. Elle quitte la chambre avec une démarche lente, douce et ferme la porte calmement. Une nouvelle fois, je suis en manque de présence humaine. Je reste fixé sur la porte, comme si j'étais persuadé qu'elle allait revenir dans la foulée.

Mais non, je suis encore seul.

Je m'allonge sur le lit et fixe le plafond avec insistance. Je pose mes deux mains sur ma poitrine et plonge dans mes pensées les plus lourdes.

*

Je déteste me retrouver seul dans une chambre quand je suis à l'hôpital. Depuis le début de mes hospitalisations, j'ai toujours besoin qu'on reste avec moi. C'est comme si j'étais un grand enfant qui demande la main de sa maman. À rester isolé dans cette chambre d'hôpital pendant des heures, je ne peux pas. Je refuse qu'on m'abandonne de cette manière.

Cette jeune infirmière qui vient de rentrer dans ma chambre, a réussi à m'éclairer un peu dans ma solitude. Son sourire, sa voix mélodieuse, son petit corps mi athlète, mi danseuse m'a un peu redonné de la force, mais sur un court instant. Elle n'était présente qu'un petit moment, mais cela m'a réellement rassuré. Ce n'est pas comme ces autres médecins ou ces infirmières qui entrent dans la chambre comme si j'étais leur pote, qui me parlent comme si j'étais un cinglé et qui repartent.

Pour toi mon cœur [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant