Chapitre 2 [Corrigé]

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Nous arrivons enfin à la porte du médecin. Je la laisse ouvrir pour jouer un peu la politesse.

Le docteur Jacob est assis à son bureau, des fiches étalées partout sur son bureau. Lorsqu'il me remarque enfin, un sourire s'affiche sur son visage. Il se lève de sa place et vient me tendre la main.

- Monsieur Leclair Hugo ! Vous voilà donc !

- Bonjour docteur...

- Alors ? Comment allez-vous aujourd'hui ?

- Je vais bien, merci...

Je lui sers la main avant qu'il ne fasse signe à la jeune fille. Cette dernière s'avance de quelques pas avant de se tenir raide comme un piquet. Je la détaille un peu de haut en bas.

Je ne l'avais jamais vu ici jusqu'à maintenant.

- Avant qu'on ne commence vos examens, je voulais vous présenter Ilona. Elle est en stage vers moi pendant quelque temps. Ne soyez pas surpris de sa présence, elle est là pour observer et apprendre le métier.

Je la regarde dans les yeux. Rapidement, je la vois qui commence à s'avancer vers moi en me tendant la main. Je lui tends la mienne pour la saluer en retour avant qu'on ne me demande de m'asseoir.

*

Je connais par cœur le déroulé des examens qu'ils vont me faire faire. Prise de sang, contrôle de l'appareil cardio-pulmonaire avec des tests d'efforts. Et pour finir, un entretien avec le médecin pour faire un bilan des semaines passées depuis le dernier rendez-vous.

Je sais exactement ce que je vais lui dire. Je dois lui avouer que mon état se dégrade de jour en jour, ce qui me provoque quelques malaises. En passant mon test d'effort, je sais déjà ce qu'il va me dire.

« Effectivement, votre état s'est complètement dégradé. »

Comme si je n'avais pas compris que depuis le début...

Je suis confronté à une mort imminente.

Un peu plus chaque jour, je coche une case du calendrier, ce qui annonce que mon décès arrive dans les mois qui vont suivre. Je sais qu'à la prochaine attaque cardiaque ou autre connerie, c'est dans un cercueil que je vais me retrouver.

Je sais que la réalité est compliquée à accepter, mais cela fait partie de la vie.

La mort.

Très longtemps, je pensais que la mort n'allait jamais venir taper à ma porte. Pas avant que je tombe réellement malade. J'étais jeune, insouciant, je ne faisais jamais vraiment attention à moi. Je me croyais immortel, que rien ne pouvait me tomber sur la tête du jour au lendemain.

Mais j'ai rapidement compris que ce n'était pas ça, la vie.

Un peu plus tous les jours, nous sommes confrontés à différentes épreuves de la vie. Des deuils, des disputes, des séparations, des maladies... Toutes ces petites choses dont beaucoup, comme moi dans le passé, ne se soucient guère. On ne s'inquiète que de ce qui nous intéresse réellement. Ou quand quelqu'un parmi nos proches vit un drame durant une période plus ou moins longue. On ne s'inquiète jamais de rien.

Mais lorsqu'on nous rappelle que la vie n'est pas un jeu et qu'il faut prendre soin de ce qui nous a été offert dans l'utérus de notre mère, ce n'est pas la même chose.

Quand la maladie frappe en pleine face, personne ne sait réellement comment réagir. Certains acceptent totalement, dans le plus rare des cas. D'autres vont rejeter la maladie, entrer dans un déni qui peut l'handicaper dans son parcours de soin. Quant à d'autres, c'est le renfermement et l'abandon qui les envahissent. Ils n'ont plus aucune force, plus aucun espoir et se laissent doucement mourir.

Pour toi mon cœur [EN CORRECTION]Where stories live. Discover now