~ Chapitre 3 partie I ~

En başından başla
                                        

- Il ne s'agit pas d'un passe temps, mon ami. Le Cardinal de Lorraine n'est pas un homme qui acceptera mon retard. Il m'a requis comme l'aurait fait un Roi, mais fort heureusement, il va me recevoir comme le ferait un religieux. Malheureusement pour moi je suis sous l'autorité de l'un qui me fait quitter mes terres, et la rigidité de l'autre qui m'y presse !

Cette fois-ci, le Duc de Guise étouffa un rire. Il suivit le cheval d'Edouard en direction du château et se contenta de conforter son camarade d'arme :

- Il doit être à peine midi. Même si vous ne pouvez gouter toutes les viandes du festin, le Cardinal a sûrement préparé de quoi vous rassasier après cette longue route. Je vous accompagne !

Les deux hommes s'engagèrent hors de l'épaisse forêt.  

* * *

Le Marquis de Savoie ne pouvait s'empêcher de penser à cette femme qu'il allait rencontrer. Était-elle douce, ou plutôt rigide ? D'une grande beauté, lui avait-on dit, mais était ce de sa propre définition ? Ce qui l'inquiétait le plus était la souffrance amoureuse à aimer sa femme, sans qu'elle même n'en témoigne en retour, et elle en souffrirait d'avantage. Non seulement elle épouserait un homme à qui elle ne vouait aucune once d'amour, mais elle devrait en plus supporter de le blesser dans la non-réciprocité. Il ne pouvait penser faire de mal aux femmes. Cela le répudiait.

Dans les écuries, il veilla à ce que l'on s'occupe avec soin de son cheval et partit changer de tenue. Il s'était permis une ballade dans les environs du château pour taire son anxiété. Dans sa chambre, il se vêtit d'une veste d'un bleu de saphir et d'un pantalon noir opaque. Son reflet dans le miroir n'avait rien pour le rassurer... Ses traits tiraillés par l'angoisse le dénaturait.

Subitement, en voyant le temps passer, il se pressa de rejoindre le lieu de rencontre. Les questions envahissaient son esprit durant tout le trajet. Il ne pouvait croire qu'il allait se présenter en retard lors d'un premier rendez-vous. Il en était couvert de honte. Alors, il passa rapidement devant les murs empierrés du château, longea les allées d'arbres dans l'expansion du jardin et s'immobilisa devant une façade rocailleuse. Derrière, sa promise l'attendait. Il s'efforça aussitôt d'effacer toutes expressions maussades, masquant ses peurs qui n'avaient pas lieu d'être. Il était l'homme, après tout. Il fit quelques pas assurés, avant de se figer.

Une Demoiselle était de dos, diaphane dans les rayons du soleil. Agnès regardait au loin, seule, l'attendant patiemment dans un silence de cathédrale. Il se répétait, inlassablement, paralysé par l'ampleur de ses pensées, par cette vérité impossible à réaliser... C'était sa promise ! Cette beauté là, pouvait être sa femme et la mère de ses enfants. Il ne pouvait décrire le teint de sa peau, l'éclat de ses cheveux, les courbes de son corps maintenues dans un corset... Mais son jugement masculin lui faisait savoir que le tout était harmonieux et lui plaisait.

Soudain, Agnès se retourna, guidée par l'impression d'être observée. Ce fut ainsi que la magnificence d'Agnès parvint à Alexandre de Savoie, dans une explosion de complaisance. Ses lèvres paraissaient douces dans leurs teintes rosées, dessinées par un artiste sophistiquement inspiré ; son regard était sage et la couvrait d'une féminité pleine de vertu ; et son nez, encadré par de fins traits, lui valait un profil de beauté grecque. Les vêtements claires qu'elle portait s'accordaient à son teint, et l'on pouvait penser que la neige avait fondu sur sa peau, la marquant d'une blancheur subtile. C'était un ange, pensa Alexandre de Savoie. Un rêve de toute grâce auquel la beauté n'avait d'égale et épousait une virginité au charme irrésistible.

Leurs regards se rencontrèrent, à découvrir cet autre qui pourrait devenir intime. Pour Alexandre, il contemplait ce qui était très certainement la plus belle femme qu'il ait jamais vue. Tous deux semblaient surprit... Le calme était la réponse à tous les maux disparus. Mais Agnès finit par détourner le regard, les joues empourprées. Quant à lui, il tentait de maitriser la faiblesse qui l'animait. Ses pensées étaient persécutées de toutes part, mais l'une d'elle persistait : « Mon Dieu, merci... Elle est magnifique ». Agnès s'essaya à la discussion, et ne put qu'exprimer un petit bout de phrase ridicule :

L'AgnèsHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin