Le stylo en était déjà à sa moitié. L'encre coulait, sur ces feuilles de papier, a jamais étaient déposées les souffrances de cette fille qui cherchait à aimer. Dans les nuages, à sa fenêtre, passait sa souffrance et toute sa moitié. C'est plus loin, de l'autre côté des continents étrangers, qu'elle décida, à l'anicroche, d'y laisser sa moitié. Elle épousa sa plume, décidant de s'y lancer. Par la haine du regret, elle écrivit, encore et encore, sous la lune et ses pensées. L'encre coulait à flot, l'intégrité se perdit, la bille faisait courir le flow, par le destin elle se ternit. Les grains de sable pleuraient sous ses yeux, elle perdit le compte, ce détachement, elle remplissait le sablier, passant son temps si précieux. Chaque tic de l'horloge, un coup de canon, le temps s'écoule, un manque s'ajoute, une larme coule, une lettre s'ajoute, en un seul jour, 13 poèmes, les remords se fracassent, se dissolvent. Le sablier se remplie, les aiguilles conservent leur mouvement cyclique, au plus de mot qu'elle dessine, au mieux elle se délivre de ce qui lui apporte peur et regret. Par le temps et ses travaux, par le temps est la fin de ses sanglots. Elle quittera sa plume. Elle repartit, sanctifiée, le sablier vide, elle repartit, avec elle, ses quelques maux gravés.
