JE N'AI PAS PEUR

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Je tambourine à une porte. Enfin, pas n’importe laquelle. Celle de madame Marshall. Elle s’ouvre.

“Mademoiselle Davis? Qu’est-ce que vous faites ici.”

“Pourquoi!” dis-je

“Vous êtes chez moi, ce n’est pas le lieu pour-”

“Je ne vous ai jamais posé la question, parce que j’étais trop honteuse. Quand j’ai reçu mes résultats, je ne suis plus jamais retourné à la L.A.I., et ma vie s’est détruite! Pourquoi!”

“Vous n’avez pas réussi l’examen, parce que le travail que vous me présentiez depuis quelque temps n'évoluait pas. J’ai tenté de vous prévenir en vous demandant de chercher plus profondément vos sentiments. Mais vous n’étiez pas prête à y faire face.”

J’humidifie mes lèvres. Cherchant un contre-argument.

“Si vous êtes venue me trouver aujourd’hui, c’est pour que je vous dise la vérité. La voici: Vous êtes talentueuse. Vous savez peindre et décrire les émotions superficielles que d'autres récentes, ou que vous ressentez. C’est excellent pour une première année. Mais pas assez pour réussir l’examen.” dit-elle

Je baisse les yeux.

“Auxane, je suis parti vous chercher à Nashville parce que je sais que vous avez quelque chose de spécial. N’ayez pas peur. Affronter vos sentiments, et vivez-les. C'est comme ça que vous surprendrez tout le monde au concours.”

“Vous êtes au courant…”

“Bien sûr que oui. Et pour être honnête, j’aurais été déçu si je n’avais pas vu votre prénom parmi les participants.” dit-elle en souriant doucement.

Je l’observe et fond en larmes.

“Pardon Madame Marshall… c’est juste que je vis un enfer. J’en ai marre de me lever le matin en désirant être le soir. J’en ai marre de vivre continuellement la même journée en me répétant que j’ai tout gâché et que je suis nulle! Je… Je veux juste que tout ça… Que ce sentiment s’arrête.” dis-je en bégayant un peu
Elle pose une main affectueuse sur mon bras.

“Auxane, vous passerez par des moments difficiles tout au long de votre vie. Des moments où vous ne serez plus sûr de rien. Des moments où vous aurez envie d’abandonner. Mais faites moi confiance, quand je vous dis que vous passerez également par des moments de joie, de passion, d’amour, de fierté et bien plus encore.”

Je hoche la tête en essuyant mes larmes.

“Est-ce que ça va aller?” dit-elle

“Oui. Merci” dis-je en reniflant.

“Bien. Parce que ma famille dîne chez moi aujourd’hui et ils m’attendent tous pour commencer le dessert.”

“Pardon!” dis-je

“Non, ne vous excusez pas. On se verra au concours avec votre meilleure œuvre je l'espère.”

“Avec plaisir. Au revoir.”

Je m’éloigne et marche dans la rue. Je regarde en face de moi. Puis je fais un truc stupide et complètement dramatique, je me mets à courir. Je cours le plus vite possible sans savoir où aller.

Ah si, un endroit sans personne, sans le bruit des voitures et des passants. Je repère une petite forêt au loin et m’y hâte le plus rapidement possible. Je m’enfonce dans les bois et m’arrête. Je respire, essoufflé et hurle.

“JE N’AI PAS PEUR! JE N’AI PAS PEUR!”

Je m’assois par terre et reprends mon calme. Je rallume mon téléphone et ignore les messages que j’ai reçus. Je compose son numéro, que je n’ai pas enregistré dans mon téléphone et appelle.

“Allo?”

Je ferme les yeux.

“Gabriel… C’est moi.”

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