Chapitre 1 : S'éclater

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Dans la nuit calme et fraîche, une voiture fonçait tout azimute. Elle était la quatrième d'un cortège de cinq voitures, toutes volées. A son bord, deux hommes, concentrés, gardaient le silence.

A la radio, les ordres étaient énoncés, de manière calme mais directe. Chacun écoutait, retenant aussi bien son rôle, que celui des autres. Ils allaient bosser à l'aveugle, et il était nécessaire de savoir exactement qui faisait quoi.

Le plan était préparé depuis des semaines. Il avait nécessité de récolter plusieurs informations, espionner des personnes, répertorier des plannings, repéré les lieux de jours, puis de nuit. Ils en avaient passé des heures en observation, réduisant leur activité respective. Les différentes équipes avaient dû s'entraîner, ensemble, et palier certaines faiblesses afin de devenir le binôme parfait, nécessaire au bon déroulement du plan. La radio grésilla :

N'oubliez pas, surtout, de communiquer, et de vous écouter les uns les autres

Miguel, rappelle-moi juste quand est censé être le top ? C'est Allan qui le donne ?

 Si.

Le dénommé Miguel réitéra les informations à la radio, calmement, pour la troisième fois depuis qu'ils avaient quitté la villa. La communication, nécessité déjà inculqué à l'arrivée de chaque membre, était devenue un mantra, et Miguel n'oubliait pas de le rappeler à outrance, et montrait l'exemple en se répétant, encore et toujours.

Dans sa Banshee, volée plusieurs semaines auparavant, le conducteur serra davantage ses mains autour du volant, écoutant encore les ordres.

-Détend toi Simon, ça va aller ! dit l'homme sur le siège passager.

-Mais je suis détendu ! répondit Simon, un peu trop fort, en desserrant malgré tous ses mains du volant.

Il tourna la tête vers son binôme, Mike. Il était parfaitement calme, sourire aux lèvres. Ses yeux, qu'il savait vert malgré la pénombre, posé sur lui.

-On ne dirait pas, dit-il en rigolant.

-C'est d'entendre Miguel répéter pour la millième fois les ordres qui m'énerve, répondit Simon en grimaçant. J'ai l'impression que plus les informations tombent, plus ça m'embrouille.

-Mais il répète la même chose depuis des jours, donc ça ne devrait pas t'embrouiller, rétorqua Mike.

-Oui je sais mais ça m'énerve, dit Simon en serrant à nouveau le volant, impossible de se contrôler.

-ça va être le casse du siècle ! On va s'éclater ! S'exclama-t-il comme un gosse avant d'aller à sa première boom.

Simon allait répondre quand une voix de femme se fit entendre à la radio :

Je reste persuadée que ce plan pue du cul.

-Kim a raison, répondit Simon à Mike, hors radio. Si tout se passe parfaitement, je jure de...

-Fait attention aux promesses que tu ne pourras pas tenir ! le coupa Mike, devenu d'un coup plus sérieux.

Simon ne répondit rien, suivant des yeux la voiture devant lui. Il ne voulait pas croiser le regard de Mike. Cette phrase, d'allure anodine, raisonnait comme une menace. La Mano tenait toujours ses promesses, c'était le mot d'ordre du gang. C'était sur ça qu'elle basait sa réputation. Et Simon le savait très bien.

Cinq minutes s'écoulèrent en silence. Mike chantonnait, alors que Simon préférait penser à la suite, une fois le braquage terminé. Puis les voitures arrivèrent à une intersection. Toutes s'arrêtèrent, et Miguel ordonna en radio :

A partir de maintenant vous devez gérer seul votre rôle. N'oubliez pas de communiquer quand c'est nécessaire, sans surcharger la ligne de blala inutiles. On bosse vite, bien, et si possible sans bavure. On aura la surprise dans notre camp. N'oubliez pas ça. Et on attend le top d'Allan pour entrer. Maintenant go, et signalez-vous quand vous êtes arrivé.

Les différentes voitures prirent chacune une direction, et Simon prit la route vers le boulevard Del Perro, direction la Fleeca.

Il ne regardait pas Mike, mais il savait que celui-ci souriait. Ils allaient « s'éclater ». 

PromesseWhere stories live. Discover now