je voulais te dire que...

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Camille était assise dans un café de la rue Frebaud quand elle le vit.

Il était grand et tout dans sa personne montrait une grâce royale et légèrement féminine qui se refletait dans la fine et vigoureuse musculature du corps. Il avait un profil de prince.

Il passa à côté d'elle, se dirigeant vers le comptoir, sans qu'elle puisse détacher ses yeux de cette apparition divine et passa sa commande.

C'était Alex.

Il se retourna et ses beaux yeux d'un vert émeraude plongèrent dans les yeux d'un noir d'encre de Camille. Elle regardait ce visage délicat au trait austère dont on devinait l'antique délicatesse et elle se souvint des sourires aussi lumineux que milles soleils qui éclairait ce visage d'une singulière lumière, de l'amour qui brillait dans ses yeux et de sa cruauté à elle.

Elle se souvint du soir où, dix ans plus tôt, il lui avait déclaré son amour, qu'il voulait passé sa vie auprès d'elle, que sans elle il se sentait vide alors une haine mortel s'était abattu sur son coeur pour ce garçon innocent à la fichue beauté délicate et elle l'avait insultée de la plus sale des manières. Elle lui avait jetée son mépris en pleine face.

Elle se souvint avec quel plaisir toxiques, pervers et perfide elle l'avait détruit. Quand des larmes avaient coulés sur ce beaux visage de prince elle avait rit, du rire mauvais de ceux qui aiment faire du mal aux autres.
C'était par orgueil qu'elle l'avait détruit , rien de plus.

Après elle s'était senti si bien, si heureuse du mal commis.
Mais très vite, à peine trois jours plus tard elle s'était rendu compte qu'elle l'aimait de la plus violente des passions.
Alors après les jouissances de l'orgueil satisfait, était venu la douleur ineffable, infini, irrémédiable de la perte de celui qu'on aime à jamais.

Elle avait mal à en mourir, sombrant dans la plus noir des dépressions au joie les plus vide puis à une horreur abyssale pour elles-même, à une admiration sans limite pour lui pour enfin revenir à la sombre dépression, à l'ennui vide et monotone de sa vie sans Alex assailli par les souvenirs de lui.

Maintenant il était là devant elle et il l'a regardait de ses yeux magnifique, une joie immense inonda le cœur de Camille.

Alex attendait sa commande, plongé dans ses pensés, penché sur la vitrine quand il s'était tourné et l'avait vu.

Elle était si belle mais il y avait tant de mélancolie dans ces deux puits noir dans lesquelles il s'était noyé dix ans plus tôt et il n'avait jamais pu en sortir véritablement.
Assise sur une chaise, la tête abandonné dans sa main, les regards perdu et triste, le dos courbé sous le poids de trop de douleur pour une vie humaine, sa belle crinière rousse ternie par une vie d'ennui, de routine et de culpabilité amère, mais il y avait encore cette majesté dans ses gestes, une petite nitescence qui l'avait séduit et il se souvint de l'amour immarescible, violent, passioné qu'il lui avait voué quinze ans plus tôt.
Il l'avait aimé tant qu'il ne pouvait détaché sa pensée d'elle.
Sa vue a elle seul remuait son âme, révoltait son coeur.
Quand elle parlait, sa voix de rosignol lui ôtait toute réflexion. Son rire revolutionnait ses journées et lui faisait entrevoire des abysses de bonheur.
Ses yeux, deux puits noir comme une onyx, l'hypnotisait.

Alors un jour après cinq ans d'amour muet il lui avait tout avoué.

Un déferlement de haine était sorti de cette belle bouche. Elle avait tout anéantit en lui avec son mépris, sa cruauté.

Il lui avait donné de l'amour et elle lui avait donné de la haine pure.
Elle l'avait brisé comme une brindille.
Les larmes avaient coulés sur ses joues comme un ruisseau, mais les mots ne s'arrêtaient pas, ils étaient de plus en plus impitoyable. Il était tombé à genoux devant elle, détruit comme un château de sable qu'on aurait piétiné, broyé, écrasé, démoli à coup de hache, de haine.
Alors il s'était effondré devant sa bien aimé qui  avait craché sur lui avant de partir.

Le lendemain il s'en allait en France traînant une souffrance sans nom dans son coeur. Alors les jours passaient sans qu'il puisse oublier. Il aima sans pour autant s'ôter le souvenir des deux  puits noirs. Il se plongea dans les études, dans le travail sans que l'oubli vienne, sans que la souffrance parte, sans que la plaie se referme.
Il avait eu si mal qu'il avait voulu mourir. Il l'avait souhaité avec tant d'ardeur sans qu'elle vienne alors il s'était forcé à vivre. Et il y avait Ce vide. Ce trou béant en lui qui ne se remplissait pas. Il étudiait, il mangeait, il buvait, mais son esprit n'était pas là. Jamais il n'avait pu oublier ces yeux plein de haine et si beaux. Il avait suffit que les onyx se pose sur lui pour que l'amour s'abatte sur son être dans tout sa violence et sa magnificence.

Il prit son café et alla s'asseoir en face d'elle. Ils se sourirent, se saluèrent et parlèrent longuement des années passées, de leurs études, de leur travail, de leur vains amours. Elle était avocate spécialisée en droit des enfants au barreau de Paris et lui ingénieur en informatique.

Soudainement, elle le fixa gravement et dit:
-Alex je sais que je t'ai fait beaucoup de mal et j'en suis sincèrement désolé, mais je t'aime et n' ai jamais cessé de t'aimer. J'ai essayé de lutter contre en vain. Je t'aime et te demande une seconde chance si tu le veux bien.

-Tu sais quoi moi aussi. C'est pareil j'ai essayé de t'oublier en vain. Malgré tout ce que tu m'as fait je t'aime encore Camille. Je t'ai pardonné depuis longtemps. Mais je me suis marié.

-Tu es marié répeta-t-elle abasourdit.

-Oui, elle s'appelle Alice et on très heureux. On pourrais être ami si tu veux.

-Mais tu as dit que tu m'aimes encore et je te jure que plus jamais je ne te ferais du mal. On serait heureux s'écria-t-elle folle d'amour, les larmes ruisselant sur son visage.

Il les essuya dans une carresse tendre et elle s'aggripa à sa main, comme à une boué de sauvetage, ne voulant pas la lâcher, se sentant défaillir.

-Ecoute Camille je suis marié, j'ai des enfants, des jumeaux et je suis fatigué. Je t'ai aimé passionement, voire trop il y a quinze ans, c'est vrai, alors maintenant laisse moi partir. Je t'ai dit qu'on pourrait être ami si tu veux, pas plus, dit-il d'une voix lasse.

Il se leva et s'en alla.
Et elle perdit pied, son esprit se brisa, l'amour, la douleur, la culpabilité s'entrelacèrent dans son coeur sans lui laisser de répit, impitoyable.

Camille, elle, n'avait pu se marié, ni avoir des enfants.

Elle resta là, assise au milieu du café, le coeur brisé, les larmes refusant de s'arrêter. Elle l'avait perdu l'amour de sa vie et ses yeux ne voulaient pas se détacher de son dos.

Il  se retourna et lui sourit.

Peut être aimerait elle dans dix ans, dans cinq ans, peut être l'aimerait on.

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