1: Là où il faut recommencer (corrigé)

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- On arrive quand papa ?! S'exclame Nawan depuis l'arrière de la voiture.

- Il te l'a déjà dit Nawan, on arrive bientôt, nous sommes bientôt à l'entrée de la ville ! Lui hurle ma sœur dans l'oreille pour l'embêter.

Je lance un regard rapide à l'arrière, ma sœur et mon frère sont tous les deux allongés les jambes les unes sur les autres, ils sont entassés de cartons et ont choisi cette position pour le voyage.

Je rigole doucement en mettant mes écouteurs dans mes oreilles, les sapins défilent à travers la vitre devant mes yeux, en ce début de mois d'octobre, il pleut déjà beaucoup dans cette région de la côte ouest. Je ferme lentement les yeux en posant ma tête contre la vitre froide.

Quand je me réveille je remarque nous sommes arrivés, je n'avais vu la maison que sur le site immobilier, mais elle paraissait bien mieux en vrai, j'avais déjà hâte de la visiter.

- Debout là-dedans, on a du travail ! La voix de mon père réveilla directement mon frère et ma sœur.

- Nawan mets ta veste avant de sortir de la voiture, il fait froid. L'avertit mon père.

Il râla, mais céda rapidement, il l'enfila et sortit de la voiture. Je rangeais mes écouteurs dans ma poche et ma sœur reprenait enfin ses esprits, on avait tous profité de ce voyage pour se reposer.

- Elora, il vaut mieux pour toi que tu te dépêches, papa va nous faire une crise de nerf. Lui dis-je en rigolant.

- Parle pour toi ! La preuve, tu es encore là !

Elle avait un air qui me narguait sur le visage.

- Plus maintenant ! Criais-je en sortant de la voiture, avant d'entendre sa réponse, je fermais la portière.

Je me dirige vers l'entrée de la maison sans un seul carton en mains, son bois blanc est vieux, ça se sent. On pourrait la comparer à une maison dans les films d'horreur, elle doit être bien plus terrifiante la nuit.

Mon père m'avait donné les clefs un peu plus tôt, je fouille ma poche et en sors le trousseau et je pousse la clé dans la serrure pour enfin la tourner, on entend le claquement du loquet, je tourne la poignée et pénètre la maison. Elle est jolie, le sol est en bois, dans sa couleur naturelle, à ma droite, il y a un escalier qui doit sûrement monter aux chambres.

Pendant que ma famille sort les cartons de la voiture, je visite déjà la maison : le salon et la salle à manger sont dans la même pièce, les murs sont foncés et la lumière venant de dehors illuminent parfaitement les pièces.

Je finis rapidement de visiter le rez-de-chaussée avant de m'attaquer à ce pourquoi j'ai si hâte, ma chambre. En montant, les marches de l'escalier grincent sous mon poids et une fois en haut, j'aperçois cinq pièces, certainement nos chambres et une salle de bain. Ici, le sol est de la moquette beige, ce qui ne me plaît pas forcément, et on sent une odeur de vieille maison.

Je fais le tour des chambres, celle qui m'attire le plus est celle au fond du couloir, elle a de grandes fenêtres qui donnent sur la forêt derrière notre maison, c'est celle-ci que je veux.

Je rejoins alors ma famille à l'extérieur, ils ont déjà vidé le coffre de la voiture.

  - La chambre au fond du couloir, ce sera la mienne.

- Très bien, tu peux la prendre, m'assure mon père.

Il ne veut pas me contrarier, je le sais, car à chaque fois que nous nous disputons, il me rappelle à quel point je ressemble à ma mère, ce qui nous blesse tous les deux. Contrairement à ma sœur ou mon frère, je suis la seule qui ait hérité des traits amérindiens de ma mère, longs cheveux noirs comme un corbeau et un teint mat. Elora et Nawan ont des cheveux bruns et bouclés, comme ceux de mon père.

La proieWhere stories live. Discover now