Chapitre 48 : une douleur insurmontable

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À cette heure-ci, la cantine était presque vide, ce qui laissait le groupe plus libre de laisser cours à leurs sentiments en cas de besoin. Mais cette fois-ci, leur table n'était pas vide. Cyn et Sulvan les attendaient.

« Qu'est-ce que vous faites là ? s'étonna Loïs.

— Depuis quand tu es réveillé ? surenchérit Sam.

— Un petit jour. On m'a autorisé à faire une première sortie pour manger un peu en groupe ! » expliqua-t-il ravi.

Sam échangea un lourd regard avec l'Invisible. Leur ami n'était pas au courant du deuil qui faisait rage au sein du Cocon. N'avait-elle pas osé ? Ou n'avait-elle pas eu le temps ? Peut-être un peu des deux. Mais il devait être mis au courant avant l'arrivée de Firân...

« Sulvan... commença Sam.

— Le médecin a dit qu'il devrait faire attention à ne pas se malmener et aux chocs, le coupa Cyn affichant une certaine culpabilité.

— Il ne fallait pas l'amener ici alors ! répliqua le Dédoubleur. Firân ne va pas tarder et je refuse de répéter ces mots devant lui.

— Je ne savais pas quoi faire Sam...

— Je comprends bien, mais ce n'est pas quelque chose que l'on peut cacher.

— Attendez, je suis là en fait. Expliquez-moi s'il vous plaît. »

Le regard de Sulvan passait de Sam à Cyn. Il ne comprenait pas. Il avait déjà été secoué d'apprendre qu'il avait failli mourir et qu'il avait une chance inouïe de s'en être sorti sans séquelle grave. Que s'était-il passé pendant son coma ? C'était vrai que Cyn n'avait pas été très loquace, ni aussi exubérante que d'habitude. Il avait mis cette attitude sur le compte de la fatigue et la peur de peut-être le perdre, mais visiblement il s'était trompé.

« Qu'est-ce qu'il passe ? souffla-t-il anxieux.

— Bonne nouvelle, on a fini de réunir les ingrédients de la potion et elle est en train d'être fabriquée, commença Cyn.

— Si tu dis bonne nouvelle, c'est qu'il y a une mauvaise nouvelle ? »

Personne n'osa répondre. Personne n'osa verbaliser cette terrible nouvelle.

« Qui est mort ? murmura-t-il alors.

— Rordian. »

Sulvan déglutit difficilement. Il eut un gros pincement au cœur. Finalement, heureusement qu'il était obligé de bloquer son pouvoir dans l'enceinte du Cocon pour éviter de l'utiliser sur les autres, il n'aurait pas apprécié se prendre la vague de deuil que devait subir actuellement les Papillons. Et en particulier ses amis.

Rordian était apprécié de tous. Même lui qui appréciait l'emmerder lui vouait un respect sans nom. Il avait du mal à intégrer, à réaliser, à prendre conscience qu'il ne le verrait plus jamais. Comment ça Rordian était mort ? Mais quand ? Et comment ?

« Et Lidonna ? » s'inquiéta-t-il soudainement.

Le lourd silence qui suivit lui fit extrêmement peur.

« Je peux aller la voir ?

— Tu peux toujours essayer. Mais depuis son retour, elle ne nous a pas adressé un mot. Elle passe son temps à pleurer dans la chambre de Rordian. »

Immédiatement, Sulvan se leva. Il devait aller aider son amie. Totalement désorienté par la nouvelle, il ne remarqua pas Rivel et Firân qui entrait dans la cafétéria et leur rentra dedans. Les trois protagonistes de cette collision furent surpris.

Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant