Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 41 : le Scandium

« Lidonna regarde. »

Elle suivit du regard ce que son ami pointait de l'autre côté du couloir, dans le noir, un trait lumineux rayonnait. C'était la lumière qu'ils avaient vu tous les deux et qui les avaient fait se perdre dans les galeries.

« Maxia...

— Quoi ? répliqua-t-elle agacée.

— La lumière là-bas... ?

— C'est le monstre qui va nous tuer.

— C'est ce qui nous a hypnotisé et perdu dans les couloirs.

— Quoi ? Il est apparu de jour ?

— Oui. »

Maxia se tut et se mit à réfléchir. Le monstre avançait extrêmement lentement, heureusement pour eux, mais un souffle glacial commençait à se faire sentir.

« Votre pouvoir consiste à contrôler la lumière c'est ça ? demanda la mineure.

— C'est ça.

— Le monstre absorbe la lumière comme vous le voyez, je pense que votre puissance l'a attiré et qu'il a cherché à vous piéger pour pouvoir vous absorber vous aussi. Et il a réussi.

— Parce que cette chose a une conscience ? »

Maxia haussa les épaules. Après tout ce n'était qu'une supposition. Mais apprendre qu'ils n'étaient pas responsables de leur égarement n'apaisait pas son ressentiment.

« Lidonna... Cette chose se rapproche de plus en plus vite... Je l'entends murmurer des choses... Non, une chose... Luor. Est-ce que...

— ça veut dire lumière, le coupa-t-elle. En nain.

— Génial. » répondit Rivel ironique.

Tout son être se brisa. A cet instant Lidonna vit qu'il avait totalement abandonné. Ce qui lui donna encore plus envie de lutter.

« Il faut qu'on se batte. Aller il faut qu'on se batte ! s'écria-t-elle en se tournant à tour de rôle vers ses deux compagnons.

— Et comment tu veux qu'on se batte contre une ombre ? » répliqua Maxia en haussant la voix.

Pour la première fois, la mineure montrait une autre émotion qu'une froideur et un abattement. A ce moment là Lidonna comprit qu'elle n'était pas résignée mais terrifiée et qu'elle avait, tout le long, juste tenté de se maîtriser.

« Rivel et moi pourrions tenter quelque chose avec la lumière.

— La lumière que le monstre absorbe ?

— Qu'est-ce qu'on risque à essayer ? Qu'est-ce qu'on risque à tenter de sauver notre peau ? Rien... Rien du tout. Maxia, Rivel et moi allons tenter de nous sauver d'ici. Parce que nous n'avons rien à perdre. »

Lidonna expliqua alors son plan à son ami Luminaire. Elle ressentait toujours en elle quelque chose qui venait du scandium, elle en était persuadée. L'obscurité se rapprochait et pourtant elle ne se sentait plus mal à l'aise. Elle ne se sentait ni oppressée, ni faible. Sa respiration n'était pas lourde ou difficile. Elle avait comme l'impression que le scandium l'avait chargée de lumière. Et si elle était chargée de lumière, peut-être qu'il lui était possible de la faire ressortir et de faire une barrière de lumière. Elle l'avait déjà une fois, elle devait bien être capable de le refaire, et peut-être de se sauver...