- Comment tu t'appelles ?

Il insiste. Il ne lâchera pas l'affaire. Sa voix est insistante, curieuse et lente et bordel, ça me déstabilise. Je relève le visage à lui, et son regard est toujours le même, sauf qu'il n'a plus ce sourire provocateur en coin de bouche. Je n'ai pas peur de lui, j'ai juste peur de me ridiculiser devant lui mais je réalise que je suis déjà entrain de me ridiculiser devant lui en l'ignorant comme ça.

- Où est mon frère ? Je demande.

Il se lèche les lèvres et ce geste provoque une douleur au niveau de mon ventre. Une douleur non supportable que je n'ai jamais ressenti. Il s'adosse contre le dossier de la chaise et croise ses bras sur son torse. Tant mieux, le faite qu'il soit torse nu devant moi me rend encore plus mal à l'aise.

- Dis moi comment tu t'appelles et je te dis où est ton frère, il dit, sur de lui.

Je ne peux pas dire qu'il est bizarre, mais je peux dire qu'il est très différent de mon frère. Il n'est pas comme les autres amis de mon frère, lui, Harry est spéciale. Il n'a pas à me poser des conditions comme ça, mais c'est peut être comme ça, la vie. C'est peut être poser des conditions pour avoir ce qu'on veut. Enfaîte j'en sais rien, parce que je ne vis pas dans la vraie vie des gens.

- Louis. Où est mon fère ? Je demande, soupirant.

Je parle sans le regarder dans les yeux. Je mange seulement mes cérales. Je ne les lâches pas des yeux, comme si elles allaient m'aider à faire passer le temps et à faire disparaître ce Harry. C'est la premère fois que j'ai une autant longue conversation avec une personne qui n'est pas de ma famille. Mon grand fère a déjà invité des amis à lui, pour dormir ou seulement passer du bon temps, mais je restais tout le temps de ma chambre. Ou alors, quand je sortais de ma chambre pendant que mon frère faisait une soirée, ses amis me parlaient et je ne répondais pas, ou je répondais quelque chose d'hors-sujet pour faire en sorte qu'ils ne me parlent plus. Ils m'ont tous trouvé bizarre. Sauf que ce Harry, c'est la première fois que je le vois. Je crois qu'il s'agit d'un nouveau ami de mon frère, et j'espère qu'il deviendra comme les autres, c'est à dire inconnu et fantôme pour moi.

- Il est allé acheter des pains au chocolat et des croissants, il dit lentement.

Je remonte mon visage délicatement à lui. Il a un sourire en coin et il me regarde toujours. Je ne sais pas si il est étrange, je ne connais pas les gens de l'extérieur mais je peux seulement dire qu'il est intimidant car je ne me reconnais plus. 

J'hoche la tête en le regardant et son sourire s'aggrandit. J'en veux à mon frère de me laisser seul avec l'un de ses amis. Je n'aime pas cette situation, je n'aime pas la compagnie et je n'aime pas le regard de Harry car il provoque des choses nouvelles et étranges en moi. Je soupire et je baisse la tête dans mon bol presque terminé. Sauf que le chaise grince et fait rater un battement à mon coeur.

Harry se redresse, sans un regard sur moi mais mes yeux détaillent son corps. C'est incontrôlable et non réfléchi. Puis, il m'intrigue ce gars et je n'ai rien d'autre à regarder. Il se lève et commence à sortir de la cuisine. Je regarde ses cheveux, son dos et mon regard descend plus bas et je sens mon bas ventre me chatouiller. C'est bizarre, j'ai l'impression qu'il y a des plumes à l'intérieur de moi. Ses hanches roulent délicatement de droite à gauche et je crois qu'il me fait de l'effet. Mes joues rougissent, mon ventre me chatouille, c'est ça, il me fait de l'effet. 

J'avale difficilement. Je ne sais plus quoi faire, je n'ai pas l'impression d'être à ma place, d'être chez moi. Je n'ai plus l'impression de me reconnaître. Je pousse mon bol et je croise les bras sur mon torse, légèrement troublé et en même temps énervé de ressentir des choses agréables en moi. Quand j'entend des pas, je regarde mes cuisses car je ne veux plus regarder Harry. J'entend la chaise grincer et ce son me fait sursauter mais je fais comme si de rien était. Je regarde mes cuisses, et quand j'entend un raclement de gorge, mon ventre se tord. 

- Quel âge as-tu ? 

Je déglutis, j'ai l'impression d'être pris au piège et que je n'ai aucune issue. Je relève légèrement la tête. Harry a un bras sur le dossier de la chaise, et de l'autre, il tient son télephone et le regarde. Et moi je reste comme un con, à regarder sa bouche se tordre par concentration de sa lecture. La lumière de son téléphone éclaire sa peau rose pâle. Il est concentré et je crois même qu'il en oublie sa question, et ça me rassure car je n'ose pas y répondre. Je le regarde, me demandant si tout ça est réel. 

- Hm ? Il dit en posant ton téléphone. Tu as quel âge ? 

Je ne sais pas pourquoi je n'ose pas répondre. Je crois que j'ai peur de bafouiller ou de dire n'importe quoi. Ou alors, j'ai simplement peur de lui dire mon âge et qu'il se moque de moi, en disant que je ne fais pas mon âge car je suis un gamin. Qu'il me dise que je suis qu'un enfant. Ou alors, j'ai simplement peur de mal prendre le faite que son regard change sur moi. 

J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort par la peur et l'anxiété. Sauf que j'entend un bruit de serrure et j'ai l'impression que l'air me revient et que mon ventre se dénoue. Harry sursaute et s'assoit mieux sur sa chaise. Il me regarde, quelques long secondes où j'ai l'impression que la terre s'est arrêté de tourner mais il tourne la tête pour regarde derrière lui. 

- J'ai été long désolé, il y avait du.. Oh, Louis ? Dit mon frère en entrant dans la cuisine, légèrement surpris. Je ne pensais pas que tu allais te lever aussi tôt. 

Il est mal à l'aise et je comprend. Mon frère me connaît par coeur, et mon frère sait que je n'aime pas la compagnie. Il connaît mes réactions quand des inconnues essayent de me parler, et il doit probablement se sentir mal par rapport à Harry de l'avoir laissé seul avec moi. Mais je m'en fous un peu, car ça me fait du bien de voir mon grand frère. Sa précense me soulage, et me fait sentir mieux. Au moins, je ne suis plus seul avec Harry et il ne me regarde plus. Tant mieux, je me sens beaucoup moins embarassé et je peux respirer. 

Je regarde Théo, il pose un sachet en plastic sur la table et en sort plusieurs croissants et pains au chocolat. Harry regarde le sachet vide, d'un air absent. Comme si il était dérangé, énervé et qu'il ne le montrait pas. Et moi, je me demande pourquoi je me préoccupe de son état. 

- Tu veux rester avec nous ? Demande mon frère en s'asseyant entre moi et Harry. 

Je le regarde, je comprend son raisonnement. Il sait que je n'ose pas me lever et sortir. Il sait que je n'ose jamais bouger quand il y a des inconnus chez nous et surtout dans la même pièce que moi. 

Harry me regarde soudainement et je secoue précipitamment la tête en me redressant. Comme une sorte de pulsion. Ses regards me font mal au ventre et je ne supporte pas cette douleur inconnue. Je ne supporte pas le faite de sentir mes jambes trembler car une garçon que je ne connais pas me regarde de façon profond.

Je cours presque jusqu'à ma chambre, en priant pour ne plus revoir Harry. Et pour ne plus ressentir cette sensation qui m'a chamboulé rien qu'avec ce regard. 

Désire moi.Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu