New-York - Madrid ©

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Aujourd'hui, ma mère était morte, enfin ... Maria, une amie qui avait été comme une mère pour moi, mais je ne le savais pas encore. Je m'appelai Gregory Ashley, pour les intimes c'était Greg. J'avais la trentaine je vivais mon rêve américain à New-York, la ville où tous était possible et où tous s'écroulait en un rien de temps ou plutôt un claquement de doigt. J'étais un grand banquier et j'avais la chance de détenir un bureau au One World Trade Center pour un bail d'une centaine d'années pour une maudite somme. Mais depuis quelques temps, j'étais absorbé par mon travail, je ne voyais même plus ma famille restée, mes amis, je ne sortais plus. Mais aujourd'hui, je m'étais aperçu et je suis venu à la conclusion qu'aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Je fus alors assis dans mon luxueux fauteuil disposé près de mon bureau lorsque je reçus un appel venant de mon téléphone. Je sortis alors mon Smartphone de ma poche, je pensais alors que c'était l'appel d' un futur client, une nouvelle rentrée d'argent, mais en fait non, déception, c'est Mark, mon frère resté en Espagne.

- Salut frérot, comment vas-tu, me demanda-t-il

- Bien, répondis-je

- J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer,

- Pour une fois que ce n'est pas moi qui doit le faire, rétorquai-je,

- En fait, tu sais Maria qui a acheté sa nouvelle voiture le mois dernier

- Ah bon, je ne le savais pas

- Et a eu un accident de voiture et, dis-t-il,

- . .. elle est morte

- Les obsèques sont prévues pour demain,

- Je serai là demain, affirmai-je

Je raccrochai sans osé lui dire au revoir, tellement bouleversé et à la fois troublé, j'en concluais que ce jour sera un des pires de ma vie, unblack tuesday et non un black fryday signe de joie, bonne humeur et de solde. Le black tuesday est le signe du déclin. Je décidais de réagir en prenant le premier avion en liaison New-York Madrid. Par contre, je devais soit annuler tous les rendez-vous, à moins que j'appelle Dev' pour me remplacer. Pas le temps d'y réfléchir, je laissais une nouvelle fois cette lourde tache à ma secrétaire. Avant de partir, je faisais rapidement et miteusement des préparatifs dont je pris un de mes livres préférés, l'étranger d'Albert Camus. Je dévalai, inquiet, les escaliers, trop pressé pour attendre cet ascenseur constitué de verre et de métal. Ensuite, je traversai l'immense hall et j'arrivai sur un lieu mythique, Ground Zero. Là où un jour, le monde entier s'était arrêté de tourner et là où il s'était effondrer. Pourtant, les promoteurs reconstruisent ces 2 tours mais aussi des nouvelles tours de Crystal !

- Eh merde, grognai-je, pourquoi je n'avais pas pris mon cabriolet.

A Ground Zero, la foule était omniprésente, à 18 H. Les derniers rayons de soleil, illuminés les tours d'un orangé, qu'on ne pouvait que admirer ici. On pouvait y rencontrer des familles de toutes nationalités en deuil, des touristes Chinois, Espagnols, des hommes d'affaires, des passionnés d'histoire ou même encore de simples curieux. Donc parmi cette foule, je n'étais qu'un atome dans une molécule et il fallait se frayer un chemin. Il y avait une très grande effervescence, ce qui me donna mal à l'aise et la migraine mais je devais lutter contre ça et j'avais une seule hâte que cette maudite journée allait s'achever au plus vite. Et soudainement contre un nouvel élément : la pluie. Un amas de nuages recouvrait le ciel bleu habituel de New-York qui devint gris et maussade. Et la pluie vint avec le vent, sans oublié au passage en volant le bonheur et en laissant le malheur. Normalement les buildings de « verre et d'acier » reflétaient la lumière du soleil contrairement à aujourd'hui où ils reflétaient la pénombre. Après avoir traversé plusieurs rues, je me trouvais devant le lieu où le temps s'écoule lentement, Times Square. Aujourd'hui, ces milliers de lumières me brulèrent la rétine, et l'immense foule me stressait. Je suis un grain de poussière parmi tout ce flot de visiteurs incrédules. Je passai aussi devant la plus grande bourse au monde, celle de Wall Street, où le NASDAQ et le DOW étaient en baisse pour la première fois depuis une semaine. Je remarquai que le New-York Times était posé sur le sol, avec pour titre « une crise financière qui n'arrête pas », et « la démission d'un grand chef de l'Armée »

Recueil de NouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant