L'ÉVEIL UNIVERSEL

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Notre histoire commence il y a bien longtemps, dans un lointain passé ou l'univers était encore très jeune et pas aussi grand et infini qu'aujourd'hui.

En ces temps reculés où le temps lui-même avait une tout autre mesure, l'univers était composé essentiellement de vide et s'étendait déjà sur des distances vertigineuses englobant tout ce qui existait.

De tout temps et en tout lieu, l'univers avait toujours été un grand mystère, et jamais personne ni aucune chose n'avait pu découvrir, ni deviner, ni imaginer un peu de son secret.

Un beau matin, il arriva une chose extraordinaire. Mais ce n'était pas un matin comme les autres car, à l'endroit de l'univers où cela survint, il n'y avait jamais eu de matin.

Cet événement se produisit dans un recoin totalement inconnu de l'espace, sans que personne ni aucune chose ne l'ait attendu, deviné ou imaginé.

En ce beau matin naquit un être sympathique qui se caractérisait par son extrême petitesse car il était bien plus minuscule que tout ce que l'on aurait imaginé dans un si vaste univers.

Il était si petit que l'on se serait demandé s'il y avait vraiment quelque chose et, plus on s'approchait de lui pour tenter de l'apercevoir, plus on ne voyait rien.

Il était invisible aux yeux de tous, mais il était bien là, au milieu de l'immensité, minuscule et bien plus que minuscule.

Que faisait-il ? Apparemment pas grand-chose, presque rien du tout sinon exister et s'éveiller en ce beau matin, dans cette partie de l'univers où il n'y avait jamais eu de matin.

Ce petit être se sentait bien ou, plutôt, il ne se sentait pas du tout. Il était confortablement installé au fond de lui-même et regardait le vaste espace devant lui.

Le spectacle était fabuleux et lui plut tout de suite. Il voyait l'univers dans son immense manteau noir et silencieux. Dans son manteau infini, infiniment grand, infiniment noir, infiniment vide, infiniment infini...

Il voyait cet espace et se sentait bien, bien d'être arrivé là. Il resta immobile pendant un long moment. Puis il bougea, et l'univers tout entier bougea avec lui.

Le Grand Univers aimait le mouvement, et la petite chose, qui n'était pas contrariante, bougea encore et encore... Et l'Univers, à son tour, bougea encore et encore...

Notre ami continua pendant longtemps à jouer et à regarder l'espace infini qui s'étalait paisiblement devant ses yeux et tout autour de lui.

Mais avait-il des yeux ? Car dans ce grand espace noir et vide, ce n'était pas nécessaire. Il n'avait ni yeux, ni nez, ni bouche, ni oreilles, ni bras, ni mains, ni pieds car, de tout cela, il n'avait pas besoin. Pas encore...

Il tournait lentement sur lui-même, et l'univers tout entier tournait lentement autour de lui pour l'accompagner dans ce jeu du mouvement.

Mais était-ce l'univers qui tournait autour de lui ? Ou était-ce notre ami qui avait cette impression alors qu'en vérité, l'univers était toujours immobile ?

S'il y avait eu quelques étoiles, il les aurait vues se déplacer sur la toile noire de l'espace. Mais il n'y avait pas une seule lumière, pas un voile, pas une ride. Rien que le vide insondable et mystérieux.

Le petit être décida de tourner plus vite. Et puisqu'il pouvait choisir de tourner et de bouger à la vitesse qu'il voulait, qu'il voyait l'Univers et jouait avec lui, il sentit au fond de lui qu'il existait, petite conscience au milieu de univers infini, mystérieux et bienveillant.

Après plusieurs milliards d'années, il s'arrêta de tourner et resta immobile et tranquille pendant encore plusieurs milliards d'années.

Puis il toussa. Il y eut un bruit sec et rigolo comme un hoquet, quelque chose qui ressemblait à un petit « couac ! ».

Cela surprit d'abord le Grand Univers qui était habitué au silence. Mais comme ce son se reproduisit une fois puis de nombreuses fois, il s'accoutuma à cette nouvelle présence.

Et, comme toute chose et tout être devaient avoir un nom dans l'Univers, notre ami fut appelé « Ticouac » à cause de son hoquet.

Le voyage cosmique de TicouacWhere stories live. Discover now