Prologue

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Ce projet est dédié à Suna, concentré d'amour et de puterie. Et puis, à toutes les Comètes.

Une bande de tarés. C'était tous des fous. Et moi, j'étais le plus dingue d'entre eux. Quoique, le pyromane m'avait l'air pas mal allumé, sans mauvais jeu de mots. Il y avait des filles et des garçons, tous différents. Des maux inconnus avec des mots imprononçables. Silencieusement, j'ai commencé à dresser un tableau dans ma tête. Du plus inoffensif au plus dangereux. Ce gars fin comme une allumette était en bas de la liste tandis que j'étais le malade mental qui dépassait tous les autres. Et pourtant, je ne me sentais pas si différent avant de passer la porte de cette fichue thérapie de groupe. J'étais juste un mec qui avait la haine, fumait un peu trop et se perdait dans le corps des autres. Mais devant tous ces minois troublés, j'étais celui qui pouvait détruire ce qui leur restait. Et je m'en réjouissais d'avance. Il y avait cette fille noire qui était insomniaque ; je me ferais un plaisir d'occuper ses nuits. Et cet autre garçon à la timidité extrême que je rêvais de dévergonder.

Puis il y avait aussi la thérapeute, la trentaine je dirais. Pas de bague au doigt, c'est bon pour mes affaires. Avec un peu de chance, je pourrais obtenir un billet de sortie contre un orgasme. En attendant, il fallait que je joue de mes charmes pour rester dans ses bonnes grâces et l'attirer dans une semaine ou deux pour un cinq à sept sulfureux.

- On t'écoute, c'est à ton tour, intervient la jeune femme en fixant un garçon pâle, les coudes posés sur ses jambes croisées.

Le garçon maigrichon, tout en longueur, se redresse légèrement en prenant une inspiration avant de répondre d'un ton sans émotions :

- Sirius. J'ai des problèmes au niveau des sentiments, voilà, c'est tout.

Il caresse la couverture d'un petit carnet qu'il tient entre ses doigts mais je m'en désintéresse vite. Aline Weil, la thérapeute, s'adresse à un autre garçon aux yeux clairs qui sursaute exagérément avant de rougir, provoquant l'hilarité générale. Je ne cherche pas à me retenir de rire, il est pitoyablement ridicule. La trentenaire appelle au retour au calme et le dénommé Naos finit par se présenter brièvement. Un autre timide maladif. J'ai l'impression d'être le seul à ne pas avoir peur de parler. C'était une connerie de me foutre ici, je le savais.

Alors que je détaillais avec attention l'insomniaque qui s'était présentée un peu plus tôt, Weil m'indique que c'est à mon tour de parler. Je plante mes yeux dans les siens et passe lentement ma langue sur ma lèvre inférieure. Après quelques secondes d'un suspense maîtrisé, j'annonce d'une voix rauque :

- Antarès Jarvinen, 18 piges. Je vous trouve très séduisante.

AntarèsWhere stories live. Discover now