Chapitre 1 - Partie I

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Elle était brune, un peu bleuté. Elle avait une frange, des cheveux longs tressés de chaque côté de son cou. Sa peau était pâle comme la neige, il émanait pourtant d'elle la noirceur d'une âme pleine de mépris et la tristesse d'un fantôme. Elle déambulait dans les rues avec dans les bras, tantôt un chat, tantôt un lapin, et parfois même un poussin. Elle avait le regard sombre. Vous savez, celui que l'on arbore aux yeux de tous lorsque l'on a perdu toute raison de vivre. On ne savait pas où elle habitait, personne vraiment ne la connaissait. Quel était son nom ? C'était une question qui hantait tous les hommes qui la regardaient marcher sur les pavés salis de la rue Victor Hugo dans sa fine robe blanche, dont les légers plis s'élevaient lorsque le vent empruntait le même chemin qu'elle. Jamais personne ne l'avait vue se retourner sur quelqu'un, seuls les enfants et les animaux l'intéressaient.

Il se passait des choses étranges à Carmile la nuit ... Tous gardaient leurs volets clos, portes bien verrouillées et pour les plus nerveux, cadenassées. On racontait que les ruines de l'église St Pierre étaient hantées, même maudites. Quiconque osait s'y aventurer la nuit n'en revenait pas. Au matin, des promeneurs retrouvaient parfais des cadavres d'animaux, un pieu en bois dans le crâne et le corps rempli de contusions. Pour unique signature du barbare qui déchiquetait ces pauvres créatures, la plupart des plaies étaient salement recousues. Les plus croyants s'acharnaient à dire que c'était le diable en personne qui vivait ici. La peur était entrée depuis bien longtemps dans la tête des habitants de Carmile et allait apparemment rester bien ancrée car le matin du vingt et un Février ... ce n'est ni un animal ni un randonneur que l'on a retrouvé mort, mais une petite fille ... Elle était là, entre deux pierres usées par le temps, la peau salie de terre et les yeux grands ouverts, le regard inexpressif. Ils étaient d'un bleu ... un bleu profond, un bleu pur. Elle avait l'air si innocente. Ses lèvres étaient cousues entre-elles par un fil qui semblait vieux, usé, mais solide.

<< Mon dieu, quelle atrocité ...>> répétait l'inspecteur de police, Mr Barnes, secoué.

Comme toujours, le pieu en bois enfoncé entre les deux yeux et la pauvre petite était mutilée de partout. Sa jolie robe rouge était couverte de sang et recouvrait presque tout le corps. Mais lorsque Barnes leva la tenue afin d'examiner le cadavre il n'en cru pas ses yeux, et les autres n'en croiraient sûrement pas les leurs en voyant cela : ses pieds étaient également accrochés l'un à l'autre par de vulgaires fils, tout de même épais. Apparemment, l'auteur du crime tenait vraiment à ne pas laisser fuir sa victime ...


Barnes toquait au 111 route de l'Ancien Hôpital ... << Bonjour madame, je suis l'agent Barnes, plusieurs personnes attestent que cette fillette est la vôtre ... >>. Il lui tendit une photo, que la jeune femme contempla quelques secondes avant de porter les mains à sa bouche.

<< Mon dieu, Alice ! Que s'est-il passé ? Est-ce qu'elle va bien ? s'écria-t'elle.

- Madame ... votre fille est ... elle n'était pas avec vous ? Vous êtes sa mère, ne vous êtes vous pas rendu compte de son absence ? répondit l'agent.

- Je ... elle était chez son papa, nous sommes divorcés depuis trois ans maintenant et en garde alternée ... Mais allez vous me dire ce qu'il se passe à la fin ?! >>

Elle sentait. Elle sentait, comme chaque maman sent quand quelque chose ne va pas et que c'est grave.

<< Elle est ... morte, madame ... >> répondit Barnes.

Il ne pouvait pas lui parler du corps d'Alice, aucun parent ne peut imaginer qu'un jour on puisse voir son enfant comme cela ... c'était tellement ... tellement morbide. Il n'entra pas dans les détails.

<< Noooon ! Ce n'est pas possible ! Mon enfant, ma fille, mon bébé ! Je refuse, je veux la voir, ce n'est pas possible ! >> hurlait-elle.

Elle se jeta sur Barnes en pleurant. << Ce genre de nouvelles ... ce sont les plus dures a annoncer, je déteste voir tous ces gens souffrir ... il n'y a rien de plus dur que de perdre un enfant ... >> songea-t'il. Et ça faisait mal au coeur, mais il ne pouvait rien faire ... rien faire à part enquêter, remuer le passé et la regarder pleurer.

Plus tard, au commissariat il continua de la questionner pendant de longues heures sur sa vie, sa fille, son père, ses amis, connaissances ... et tout ce qui serait susceptible de donner une piste. Laura Jeyline était effondrée, et c'était compréhensible. Ses yeux verts émeraudes paraissaient sans vie et elle regardait inlassablement dans le vide, le visage rougis par la rage et les larmes. Elle avait donné tout ce qu'elle pouvait, et tout ce qu'il y avait à savoir sur Marc Eclymbes, le père de la victime, elle l'avait dit également.

Lorsque l'équipe qui se chargeait de cette affaire arriva chez celui-ci, il n'était pas présent. Il ne répondait pas au téléphone non plus. Voilà qui faisait un bon suspect numéro un, celui qui était sensé avoir vu l'enfant en dernier était introuvable. Mais ils se ravisèrent lorsqu'ils revinrent au poste et le virent accourir pour signaler la disparition de sa fille.

<< J'ai fait ... le tour de ... Carmile ... ! Je ne la trouve pas, elle n'est nul part ... Elle n'a que neuf ans, elle n'aurait jamais fugué ! >> haletait-il.

Puis il comprit, lorsqu'il vit Laura, son ex femme, la main sur le coeur sortant du bureau de Mr.Barnes, ses longs cheveux roux tombant sur ses yeux, le teint livide. Il tomba à genoux et cria de toutes ses forces << Nooooon ! >> mais c'était trop tard ...

Le médecin légiste travaillait sur le corps de la petite Alice tandis que Barnes décidait de retourner sur les lieux du crime dans l'espoir de dénicher quelques indices.


Holaaaa tout le monde, voici le premier chapitre de ma fiction !!! ;)

Qu'en pensez vous ? Ca vous plaît ? Si oui hésitez pas à voter :3 Je prends beaucoup de temps et de plaisir à écrire cette histoire donc j'espère que c'est assez bien :p Bisous tout le monde, hésitez pas à vous abonner ;) - Incandescente

Danse avec les ombresWhere stories live. Discover now