Chapitre 13

19.6K 1.2K 271
                                    

Callum

Je me réveille lentement, un peu perdu surtout qu'il fait encore nuit. Je regarde autour de moi, ne sachant pas où je suis avant de m'en rappeler. Je suis dans la chambre de Kris et ce dernier m'enlace fermement tout en dormant. Ces derniers mots me reviennent alors. Il m'aime. Je fixe son visage endormi et souris avec débilité. Il est encore plus beau quand il est détendu. Je n'avais jamais remarqué qu'il souffrait autant et je m'en veux. Je m'extirpe de ses bras sans le réveiller et quitte la pièce après lui avoir piqué un pull. Je retrouve difficilement l'entrée et sors. L'air froid me fait l'effet d'une claque mais me fait aussi du bien. Je reste debout à observer les étoiles, cherchant celle qui incarne Arizona. Je n'arrive pas encore à me faire à l'idée qu'elle est partie, c'est tellement dur. Pourquoi elle mais pas moi ? Elle était si douce et innocente. Un souffle chaud sur ma nuque me tire de mes sombres pensées et je colle mon dos au torse de Kris que j'ai reconnu. Il entoure mes épaules avec ses bras et pose sa tête sur la mienne, j'ai d'ailleurs l'impression que ça devient une habitude mais bon, je suis bien plus petit que lui.

- Pourquoi tu es dehors Cal' ? Tu vas attraper froid.
- J'avais besoin de prendre l'air et d'être seul.

Je le sens s'éloigner et quand je me retourne, il est dos à moi. Je soupire et le rejoins pour lui saisir le bras.

- Kris...
- Je te laisse puisque tu veux être seul.
- Je n'ai pas dit ça pour te faire partir, idiot.
- C'est pourtant l'impression que j'ai eue.
- Dans ce cas, excuse-moi.

Il se tourne vers moi et nous nous dévisageons en silence avant que nos regards ne s'accrochent. Il pose ses mains sur mes hanches et je place les miennes sur sa nuque. Nos lèvres se rejoignent et nous nous embrassons avec une passion nouvelle. Je ne sais pas combien de temps dure le baiser mais nous finissons par légèrement nous écarter pour reprendre notre souffle. Puis, nos mains se lient et nous retournons dans la chambre que je prend le temps d'observer. Il s'agit d'une grande pièce lumineuse, aux murs gris. Un lit double immense se trouve contre le mur de droite. En face, un bureau avec l'un des plus récents ordinateurs portables de marque et dans un coin, un canapé face à une vieille cheminée rénovée. Il y a aussi un superbe piano à queue et une guitare. Les couleurs sont harmonieuses dans les tons gris, noir et blanc et la décoration élégante. Ce qui casse cette apparente perfection c'est le bordel. Des vêtements jonchent le sol, ainsi que des livres et même des partitions de musique. Sur le bureau, des feuilles, des stylos et des magazines. La pièce dégage une douce atmosphère vraiment plaisante et le parfum de Kris emplit l'air. Il s'agit d'une odeur indescriptible, un mélange de savon et d'un parfum chaud, masculin qui correspond parfaitement à Kris. D'ailleurs, mon regard dérive vers lui. Il est assis en tailleur sur son lit, dos à moi et j'en profite. Il a un dos très bien musclé et un cul parfait. Mon regard s'attarde sur sa chute de rein, un peu trop longtemps, et il s'en aperçoit.

- Callum arrête de mater et viens te coucher.

Je rougis et vais le rejoindre, m'asseyant en face de lui. Il me caresse tendrement la joue et je souris.

- Il faut qu'on parle Callum.

Je me crispe aussitôt et me dérobe à sa caresse.

- Ne fuie pas Cal'
- Tu veux que je te dise quoi ?
- Tout. Je ne sais même pas comment tu vas. Comment se comportait ta mère ? Et puis, il faut qu'on discute de nous.
- On peut passer directement à la fin ?
- Callum !
- Ok, ok.

Je lève les mains en signe de paix et baisse la tête.

- Franchement Kris, je vais mieux. J'ai toujours cette impression de vide et je sais que cela ne disparaîtra sûrement jamais mais ta présence me fait me sentir mieux. J'ai envie de sourire, de rire et de m'en sortir. Une part de moi est toujours emplie de haine et de colère mais je peux contrôler. Je ne suis pas encore prêt à t'avouer tout ce que ma mère m'a fait subir depuis le départ de mon père mais sache que c'était surtout des cris, des insultes et des coups à répétition. Je n'ai jamais répliqué car c'est ma génitrice et je n'ai aucun droit de lever ma main sur elle. Je n'en ai jamais parlé par fierté et surtout parce que je ne voulais pas perdre Arizona qui aurait été placé en famille d'accueil. Maintenant, je regrette. J'aurai dû porter plainte et peut-être qu'elle serait vivante. Loin de moi mais vivante.

Addict [BoyXBoy] (Terminé)Where stories live. Discover now