Addict [BoyXBoy] (Terminé)

Chapitre 9

Callum

Je me réveille lentement mais n'ouvre pas les yeux, trop épuisé. Je me rends alors compte que je suis blottit contre une masse chaude. Mes paupières se relèvent et mon regard se pose sur le visage endormi de Kris. Il semble si paisible. Mon premier réflexe est de le pousser mais je n'ai pas envie. Il est là pour moi, je ne vais pas le repousser. Je décide donc de me coller un peu plus à lui et pose ma main sur son torse, au niveau de son cœur. Il remue légèrement et ouvre les yeux.

- Callum ?
- Hum ?

Il ne dit rien et caresse mes cheveux. Je me tortille, un peu mal à l'aise mais fini par me détendre, appréciant ses douces caresses. Il sourit et je ferme les yeux. Je me souviens alors qu'il a vu les marques hier et je grimace, comprenant de quoi il veut en parler.

- Tu voulais me dire quelque chose ? je demande.

J'ouvre les yeux et recule pour pouvoir le voir et mettre un peu de distance entre nous. Il semble surpris et un peu déçu de ma soudaine froideur mais ne le fais pas remarquer.

- C'est quoi ces marques sur tes bras ? Et ce bleu sur ta hanche ?

Je baisse les yeux, hésitant. Je ne comprends pas la soudaine sympathie de Kris et cette inquiétude que je lis sur son visage. Il m'encourage à me confier d'un sourire et je fini par m'exécuter.

- J'avais besoin de ressentir quelque chose...
- Ressentir quoi ?
- Quelque chose
- Je ne comprends pas...

Ces beaux yeux gris me fixent intensément. Je soupire longuement.

- Quand Arizona est morte, je n'ai rien ressenti. J'étais comme une coquille vide. Alors, j'ai vu la lame et je me suis fait ses marques mais je n'ai rien senti. J'ai donc donné des coups dans ma hanche, toujours pour rien. L'alcool n'a pas eu plus d'effet... Et puis, tu m'a demandé si ça allait...

Je sens les larmes monter à nouveau et Kris s'en aperçoit, enroulant ses bras autour de ma taille. J'enfouie ma tête dans son cou et m'accroche à son tee-shirt, m'abandonnant aux sanglots qui me secoue. Je sens une main se glisser sous mon haut et me caresser tendrement le dos. Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi mais ça me fait du bien. Mes sentiments sont emmêlés et contradictoires, je ne cherche même plus à comprendre. Je fini par m'endormir, épuisée malgré ma nuit de sommeil. Quand je me réveille à nouveau, je suis seul. Je ne peut m'empêcher d'être déçu, j'aurai aimé que Kris soit encore là mais il est surement en cours. Du bruit dans la cuisine me fait sursauter. Je me lève lentement et vais voir. Je suis sincèrement surpris d'y trouver Kris qui fait à manger et ne semble pas m'avoir entendu. Il chantonne doucement et je reste bluffé par sa belle voix. Arizona aussi aurait aimé... Je secoue la tête pour chasser cette pensée car Arizona ne pourra plus rien aimer, la mort l'ayant emportée. La colère me gagne sournoisement et je sens aussi ma haine pour ma génitrice.

- Merde !

Je frappe dans le mur pour me défouler et éviter de passer ma rage sur Kris qui pour une fois n'y est pour rien. Ce dernier sursaute violemment et lâche la poêle qu'il tenait.

- Callum ?

Il me regarde avec cette même inquiétude que la veille et je culpabilise un peu de lui avoir fait peur.

- Ce n'est rien, je suis pas tout seul dans ma tête, c'est tout.

Je tente une faible sourire qui doit plus ressembler à une grimace et Kris secoue la tête, en prenant un air exagérément désespéré. Je commence à sourire mais arrête rapidement et baisse les yeux. Je n'ai pas le droit de sourire alors que je viens de perdre ma sœur, la seule qui me rendait vraiment heureux et qui me faisait sourire en toute circonstance. Kris respecte mon silence. Il me fait signe de m'asseoir et je m'exécute. Il dépose de l'omelette dans mon assiette mais je n'ai pas fait. Je relève les yeux vers lui mais à son regard, je comprend que j'ai interêt à manger. Je me force donc et arrive même à terminer. Il semble satisfait.

- Va t'habiller, on sort, me dit-il alors.

- On va où ? 

- Tu verras.

Sa réponse sèche me fait grimacer et un peu de peine aussi. Il s'en rend compte et s'approche pour m'embrasser au coin des lèvres.

- Ne t'inquiète pas, ça te plaira là où nous allons

Je hoche la tête et vais donc me préparer. Le temps m'incite à mettre un pull. Je rejoins très vite Kris qui m'attends à l'entrée. Nous nous habillons chaudement et sortons. La rue est calme, le ciel couvert et triste. Je frissonne car la température avoisine zéro. Kris me regarde et fait un pas vers moi.

- Tu me passes les clefs de ta moto ?

Je m'exécute et monte derrière lui, m'agrippant  à ses hanches. Il conduit lentement, hésitant et un doute m'envahie. Nous arrivons devant un chemin de terre et un petit hangar, à l'extérieur de la ville. Il se gare et entre la moto dans le bâtiment pendant que je l'attend sagement dehors. Il en ressort avec un sac de sport et me fait signe de le suivre, ce que je fais sans broncher.

- Dis Kris, tu as le permis moto ?

- Heu... J'ai déjà conduit deux/trois fois avec des cousins mais... J'ai jamais passé le permis.

- T'es irrécupérable ! On aurait fait comment si y'avais eu les flics ?

- Je n'y ai pas réfléchi.

Je soupire et accélère le pas, agacé. Je le dépasse mais il me rattrape rapidement et saisi ma main pour me faire ralentir.

- Excuse-moi Cal', mais tu semblais si mal que je n'ai pas réfléchi aux possibles conséquences...

- C'est rien.

Le chemin débouche sur une petite plage entourée d'arbres et bordant un lac à l'eau bleue/verte. Je regarde autour de moi surpris. La ciel sombre n'enlève rien à la beauté du lieu qui me semble très agréable. J'observe alors mon compagnon qui sort de son sac des bouteilles en verres vide et une batte de baseball. Il me tend cette dernière et pose les bouteilles sur une pierre plate qui se trouve là. Je reste immobile, sans comprendre.

- Tape dans les bouteilles pour te défouler, te libérer de ta colère. Pense à ta mère et au traitement que tu as subi, pense à Arizona qui est décédé et ne verra jamais l'évolution du monde.

Ces simples paroles me mettent dans un état de colère intense. J'étouffe un cri de rage et frappe les bouteilles, fort... De plus en plus fort, les réduisant en charpie. Je continue à taper même si le verre n'est plus que poussière, ma haine envers ma génitrice ne cessant d'augmenter. J'ai la vue brouillée par les larmes, je tremble de tout mon être et je frappe encore et encore. Kris m'enlace par-derrière et ses mains saisissent mes poignets. Je lâche la batte et regarde le ciel. Et ce que je vois m'achève. Il neige. De beaux flocons doux et fins. Je sanglote.

- E-Elle... Elle est morte !

Je tombe à genoux dans le sable et Kris m'accompagne dans ma chute. Il me tient fermement contre lui.

- Chut bébé, ça va aller, me murmure-t-il à l'oreille.

La seconde règle est brisée.

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1188 mots !

Voilà, j'espère que ce chapitre vous plaît. Je sais qu'il était prévu pour le début de semaine mais avec l'arrivée des fêtes, je n'avais pas beaucoup de temps à consacrer à l'écriture de ce chapitre.

Je suis déçue... Sur la centaine de lecteurs que j'ai, seul 4 participent au petit concours que j'organise et que je vais probablement annuler. Je ne demande pas la lune et je laisse quasiment un mois. Il me manque juste un participant pour l'OS et un pour le dessin. Ce n'est pas une obligations mais c'est sympa.

Média : La plage où se rendent Callum et Kris. Imaginez-la avec un ciel plus sombre.