Au-delà des préjugés

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Malick

_Je te jure, mec, ça se voit à des kilomètres qu'elle est folle de toi. Ses yeux te dévorent, fréo Si j'étais toi, je profiterais de ça, me nargue mon pote, Adama.

Je me retourne et la voit me fixer. Je l'avais remarquée depuis un moment mais je n'y avais pas prêté attention. Pas de temps pour les amourettes !

En guise de réponse, je lui fais un clin d'œil. Elle me sourit de toutes ses dents, blanches comme le lait. Sa beauté n'était pas à prendre à la légère ; elle émanait une innocence pure.

Et c'est là que les humains te frappent. Ne jamais montrer une once d'innocence. Ils prendront plaisir à te l'arracher et à te transformer en monstre. Elle respirait la richesse, la sérénité financière, l'insouciance des dépenses. Tout ce que je n'étais pas. Je transpirais la pauvreté, l'injustice des inégalités. À chaque fois que je vois une personne aisée, cela me démange. Nous sommes tous les enfants de Dieu, alors pourquoi cette différence tranchante ?

Mais comme on dit, les opposés s'attirent, je pense avec un sourire malsain.

_Et c'est exactement ce que je compte faire, mon pote, je réponds à Adama en me levant de ma chaise pour rejoindre la jolie demoiselle.

Je remarque que son portefeuille est tombé au sol. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je vois une opportunité se présenter.

Je me dirige vers sa table et me baisse pour ramasser l'objet.
_Depuis ma table, j'ai remarqué que vous aviez laissé tomber votre porte-monnaie. Faites attention la prochaine fois, dis-je avec un sourire rassurant.

Elle me regarde, émet un petit rire.

_C'était fait exprès ! Je voulais voir le gentleman qui se cache en toi, si je peux me permettre de te tutoyer.

Mon cœur s'emballe légèrement.

_Cela sous-entend que nous avons quelque chose en commun, je dis en plongeant mon regard dans le sien.

_Puis-je savoir ?demande-t-elle d'une voix calme et posée.

Je lui désigne la chaise vide et je m'assied après son accord.
_Nous avons tous les deux l'art d'observer et de comprendre les intentions de l'autre. Cette malice ... tu vois,c'est ce qui nous assemble toi et moi, je continue avec assurance.

Elle semble réfléchir un instant avant de répondre.

_Je pense plutôt que nous savons ce que nous voulons et que nous ne tardons pas à le faire savoir à l'autre, dit-elle en changeant d'expression.

La sonnerie nous interrompt brusquement.

_Voici mon numéro, appelle-moi ! lance-t-elle en me faisant un clin d'œil avant de partir, emportant ses affaires avec elle.

Je la regarde arpenter les couloirs de l'établissement et je glisse le petit papier dans mes poches en retournant à ma table.

_Mec, je l'ai dans ma poche! M'exclamé-je en donnant une poignée de main à Adama.

Dalia

_Tu dois d'abord verser le lait, Dalia, je te l'ai déjà dit, me rappelle Marie, exaspérée.

Un sourire narquois se dessine sur le visage de Salima alors que je réprime un petit rire en voyant la frustration de Marie.

_Pourquoi me fixes-tu ainsi, Salima? N'as-tu rien d'autre à faire que de me surveiller?Je la taquine, mais au lieu de répondre, elle se contente de prendre le plateau de légumes avec un sourire énigmatique.

_Semble-t-il que notre miss problème soit d'humeur joyeuse aujourd'hui, remarque Marie, tandis que Salima nous observe avec dédain.

Alors que nous discutons des préparatifs du dîner pour le réveillon, la porte de la cuisine s'ouvre brusquement, laissant entrer l'imposante silhouette de Maktar. Son visage impassible en même temps d'une sérénité palpable fait battre mon cœur.

Un bruit sourd attire mon attention vers Salima, qui a maladroitement renversé le plateau. Je ne m'en préoccupe guère.

Maktar se dirige vers le réfrigérateur pour prendre de l'eau, et en passant près de moi, il me lance un clin d'œil qui me fait presque fondre.

Je me sens mal à l'aise, baissant les yeux honteusement, jusqu'à ce que je sente une présence derrière moi.

"Rejoins-moi sur la plage," murmure Maktar à mon oreille, me faisant sursauter. Puis il s'éclipse.

Je redoute de relever la tête et de croiser le regard de Salima et Marie, sachant que je serais jugée.

_Dalia, excuse-moi de m'immiscer ainsi, mais je trouve ton comportement très déplorable,déclare Marie, visiblement contrariée. J'ai entendu dire que tu étais avec Demba, et maintenant Maktar te fait des avances. Réfléchis bien à tes choix, ma chérie, et ne perds pas de vue tes valeurs.

Je reste silencieuse.
Ma petite Marie je suis consciente de tes paroles, mais tellement désemparée quant à ma situation. Je soupire.

Je jette un regard vers Salima ,qui d'habitude, s'énerverait face à cette situation. Mais à ma grande surprise, sa joie anime toujours son visage. Je ne comprends plus rien.

..................

_Tu ne m'as jamais parlé de ta famille, remarque Demba alors que nous sommes au restaurant.

_Tu ne m'as rien demandé, Demba,je réponds simplement.

_Peu importe, ma belle, l'essentiel c'est que nous soyons ensemble et ce qui te concerne doit forcémentme concerner.Il me sourit et prend ma main pour la caresser.

Le serveur arrive pour nous servir, puis soudain, Demba lance .

_Dalia, je n'aime pas la proximité entre toi et mon frère.

Surprise, j'avale de travers.

_De quelle proximité parles-tu? demandé-je, offensée.

_Il semble qu'il te tourne autour, et ça me dérange. Mon frère a cette habitude de vouloir tout ce que j'ai. Je le laisse habituellement, mais cette fois, je ne veux pas que cela aille trop loin.

Toute l'estime que j'avais pour Demba s'effond. Je n'apprécie pas les gens qui profitent et parlent dans le dos des autres. Sans que je le demande, il a tout révélé, comme s'il voulait que je déteste son frère. Il me méconnaît.

_Je ne me sens pas bien, ramène-moi, Demba, je lui demande.

Nous quittons le restaurant et montons dans sa voiture. Il essaie de faire la conversation, mais je ne suis pas d'humeur. Nous retournons chez lui sans un mot de ma part.

En arrivant devant le portail, je sors de la voiture. En marchant le long de l'allée, je remarque plusieurs bagages devant l'entrée.

____________________________FIN________
À suivre❤️‍🔥