𝟏𝟗.𝐑𝐞𝐯𝐞𝐫𝐢𝐞

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Sur le chemin du retour, seul la respiration saccadée d'Andreï se faisait entendre.

Allongé ainsi sur les cuisses de la jeune femme, il paraissait vulnérable.

C'est à ce moment qu'elle se rendit compte que la demeure du milliardaire se trouvait couper de toute civilisation.

Le trajet était long et le paysage rappelait un couloir vers le paradis avec la neige et les branches sèches.

Elle appuyait fermement sur la plaie de l'homme aux yeux bleus qui lui serrait la main plus qu'il ne la tenait.

Elle s'empêcha de grimacer et le laissait broyer sa main.

Elle observa en détails son visage crispé de douleurs.

Ses sourcils épais, froncés.

Soudain, il ouvrit ses yeux et ses yeux de glace plongèrent dans les yeux de la jeune femme, provoquant un doux frisson chez elle.

- Ainsi, vous avez choisi votre ennemi. Dit-il d'une voix rauque

- Choisir est un luxe que je n'ai jamais pu m'octroyer M. Bukovski. Dit-elle en maintenant son regard profond

- Tout comme moi... Dit-il un rictus aux lèvres

Il prit la main libre de la jeune femme et la rapporta sur sa joue.
Elle eut un mouvement de recul mais il ressera sa prise.

Blessé ou pas, il conservait sa force.

Sa barbe rugueuse contrastait avec la douceur de la paume de la jeune femme.

Il ferma les yeux et soupira bruyamment.

Son poids sembla s'affaisser sur elle.

Sûrement s'était-il detendu.

L'attitude du milliardaire décontenança la jeune femme qui ne sut comment interpréter son attitude étrangère à la façon dont il l'avait traité auparavant.

Elle serra sa main à son tour comme une ancre dans le présent.

Une manière de lui rappeler que ce n'était pas un rêve, mais bien la réalité.

Aujourd'hui, il serait sa bouée.

Lorsqu'Andreï se réveilla de sa longue sieste, son épaule le tirailla lui rappelant le choc qu'elle avait subi.

Il grimaça puis se redressa non sans difficultés.

Ses employés s'affairèrent à lui faire un bilan de sa blessure et de son pronostic puis lui annonça qu'une journée entière était passée durant son sommeil.

Il les remercia et les prièrent de le laisser seul.

Il décida de se lever malgré les protestations de son médecin et de son personnel.

Un coup d'œil suffit et ils prirent la poudre d'escampette.

Ses amis ne tardèrent pas à le rejoindre, brisant le calme qui l'entouraient.

- Andreï! Mais qu'est-ce que tu fais debout? ?!?S'écria Youri en le voyant debout à la fenêtre

-J'ai reçu une balle Youri, je ne suis pas mort.Dit-il sarcastiquement

- Andreï et son humour noir...Dit Maxim en s'asseyant sur son lit

- Tu vas bien, mon frère ? Demanda Nazim de son accent oriental

- Oui, d'ici quelques jours, je serai remis sur pieds. Répondit le Russe

- Nazim incarne la souveraineté jusque dans ces mots. À chaque phrase qu'il prononce, on a l'impression d'entendre un discours solennel. Dit Youri avec un sourire amusé

- Je l'ai remarqué aussi.Dit Alexandre amusé

Nazim bougonna dans sa barbe et alla s'asseoir dans le fauteuil.

La porte de sa chambre s'ouvrit à Azélie et Lara.

La porte se referma sur elles et un sentiment de déception le parcourut.

- Contente de te voir sur pieds, Andreï.Dit Lara en déposant un panier de pique-nique

- On t'a apporté des petites gourmandises pour que tu te remettes plus vite. Dit Azélie en pointant le panier

- Merci beaucoup. Dit-il avec un mince sourire

Youri tenta d'ouvrir le panier, mais Lara frappa sa main comme un enfant.

- Ce n'est pas pour toi, nigaud. Réprimanda-t-elle gentiment

Il fit la moue et le regarda d'un œil mauvais.

- Regardez-le, il est pas si malade, il a même meilleur mine qu'Amara. Se plaigna-t-il comme un enfant

Andreï fronça des sourcils à sa remarque.

- Youri ! Dit Lara en le réprimandant du regard

- Amara est souffrante ? Demanda-t-il d'une voix tendue

Youri se gratta l'arrière de la tête alors que tout le monde le fusillait du regard.

- Non, elle est juste fatiguée des derniers événements . Dit Lara avec un sourire

Il serra la mâchoire certaine qu'elle lui mentait, mais se tut.

- Il n'y a pas eu de problèmes pendant mon sommeil ? Demanda-t-il pour changer de sujet

-Non, juste le flic du FBI a essayé de te joindre et il a dit qu'il viendrait directement te voir, car les informations qu'il a à partager sont sensibles et il préfère ne pas en parler au téléphone. Répondit Alexandre

-Samantha est venue demander de tes nouvelles. Elle a dit de bien te dire que tu lui manquais et qu'elle avait hâte de te revoir. Dit Maxim avec un sourire moqueur

Andreï grimaça et chassa la nouvelle de la main.

-Elle était plutôt déterminée à te voir. On a dû la menacer pour qu'elle s'en aille en roulant des hanches. Releva Youri en fixant le panier d'un air pleurnicheur

Andreï s'avança vers le panier, l'ouvrit et en sortit une gourmandise.

Il regarda Youri qui le regardait avec des yeux aguicheurs et fourra la pâtisserie en entier dans sa bouche.

La bouche de son ami se referma sec et il le fusilla du regard.

Le milliardaire prit son panier et l'éloigna de son ami.

- Je n'allais pas te voler connard. Souffla Youri

Andreï le regarda d'un œil méfiant et rangea son panier.

Maxim secoua la tête et se leva du lit.

-Vous vous comportez comme des enfants. Dit-il

-Nous devrions laisser Andreï se reposer. Il doit se rétablir au plus vite. Dit Nazim en se dirigeant vers la porte

Ils acquiescèrent et lui souhaitèrent une bonne soirée.

Recouvrant le calme de sa chambre, Andreï inspira bruyamment et ferma les yeux.

Le visage de la jeune métisse apparut devant lui, ses boucles entourant son doux visage.

Son parfum floral emplit ses narines.

Il rouvrit les yeux et se maudit intérieurement que la femme hante ainsi ses pensées.

Comment se sentait-elle? Était-elle malheureuse ?





𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Where stories live. Discover now