𝟖.𝐃𝐞𝐬𝐨𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

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Cette fois, ce fut la lumière du jour qui réveilla Amara.

Elle avait tellement froid qu'il semblait que ce dernier eût atteint ses os.

Lentement, elle s'assit recroquevillée sur elle-même, frottant ses bras et ses jambes pour tenter de se réchauffer.

Elle pouvait sentir la sécheresse de ses lèvres dont les plis et peaux mortes se multipliaient.

Son corps était encore engourdi et son esprit divaguait un peu, mais le froid de la pièce la gardait consciente de son environnement.

La pièce où elle se trouvait était une pièce totalement fermée cette fois.

Elle se demandait si sa famille était inquiète pour elle. S'ils avaient même remarqué son absence.

Irina, qui passait son temps à l'extérieur, n'aurait certainement pas remarqué son absence.

Katrina, quant à elle, était certainement occupée à côtoyer la gente masculine en mettant en avant ses attraits.

Sa mère devait voir sa fugue comme l'amputation d'un poids de ses épaules.

En voyant le tableau dans son intégralité, Amara eut soudainement pitié de sa condition.

C'est comme si elle était prédestinée à cette vie lamentable.

Elle inspira profondément, dépassée une énième fois par la situation.

Soudain, elle entendit la porte se déverrouiller.

Elle s'éloigne le plus de cette dernière jusqu'à se coller au mur.

Vu le temps qu'ils prenaient à déverrouiller, ils devaient certainement y avoir plusieurs verrous.

Elle sourit à cette hypothèse.

Ils avaient peur qu'elle tente à nouveau de s'enfuir, eux aussi devaient y risquer leur peau.

Finalement, un homme barbu fit son entrée et la fusilla du regard.

Deux hommes firent leur entrée munie de deux chaises.

Ils placèrent une en face du barbu qui s'assit et une autre certainement pour elle.

- Assieds-toi. Dit le barbu froidement

Amara sentit un frisson d'angoisse parcourir son échine, mais elle tenta de garder contenance.

Elle préféra coopérer que de se prendre des coups inutiles. Son courage lui servirait un autre jour.

Là, elle avait besoin de vivre.

Elle s'avança avec ses mains menottées et s'assied en face de son terrifiant geôlier.

- Tu as essayé de faire a maline hier soir. L'autre a réussi à s'échapper, mais toi, tu n'as pas pu. Crois-moi, tu vas regretter ta farce. Tu nous aurais mis dans une bonne merde si t'avais réussi ton coup. Dit-il avec un rictus

En jetant un rapide coup d'œil au visage du barbu, elle vit une cicatrice longeant le bord du côté gauche de sa lèvre supérieure jusqu'à sa joue.

Sa cicatrice accentuait son aspect de barbare, elle sentait ses jambes de plus en plus légères au fur et à mesure que l'angoisse montait en elle.

- Tu as voulu jouer l'héroïne en sauvant ce connard. On va voir maintenant qui tu vas sauver.

Amara fronça les sourcils à ces paroles et le fixa.

Il la regardait avec une mine d'amusement.

- Bandez-lui les yeux. Ordonna-t-il aux hommes qui l'accompagnait

Elle n'eut même pas le temps de débattre que déjà elle fut maîtrisée par l'un d'eux et bandée par l'autre.

Ils la firent avancer à l'aveugle pendant quelques minutes puis lui retirèrent le bandeau des yeux.

Lorsque ses yeux s'adaptèrent à la lumière, elle vit trois filles en face d'elle, ligotées et bâillonnées pleurant à chaude larmes.

Une d'entre elles, était blonde et portait un uniforme, elle ne devait pas avoir plus de 18 ans.

Elle regarda l'homme barbu en fronçant des sourcils ne comprenant pas ce qui se passait.

Il lui tendit une télécommande avec trois numéros, le sourire jusqu'aux oreilles.

Puis il sortit son arme de son dos.

Les filles qui se trouvaient en face d'elle se mirent à pleurer de plus belle.

- Il y a trois filles et tu ne pourras qu'en sauver deux. Dit-il en pointant la télécommande

Réalisant la tâche qu'il lui demandait d'accomplir, Amara sentit la nausée lui monter à la gorge.

- Vous ne pouvez pas être sérieux... Comment je... Dit-elle avant d'être coupée

La jeune femme ne put terminer sa phrase qu'un bruit sourd retentit. Par réflexe, elle ferma les yeux.

Quelques secondes, plus tard, le corps d'une des filles tomba dans un fracas à terre, une balle tirée en pleine tête.

Le barbu se mit à rire sadiquement, son rire retentissant dans tout le bâtiment.

Amara resta sous le choc, les yeux fixés sur le corps de la jeune fille.

Ses mains se mirent à serrer la télécommande, un sentiment d'injustice grandissant en elle.

- Il ne reste plus que deux maintenant... Dit-il d'une voix mielleuse

Elle le vit lever son arme en direction des filles et s'empressa de se mettre devant le canon.

- Je vous en supplie... Ne les tuez pas... Dit-elle les larmes coulant involontairement le long de ses joues

Elle se mit à genoux devant ce dernier, pleurant à chaudes larmes.

- Je vous en supplie, je ferais tout ce que vous voudrez. Dit-elle en se mettant à ses pieds

Le barbu se pencha à sa hauteur et balada son arme sur son visage.

Elle retint sa respiration, incapable de faire le moindre geste.

- Tout ce que je voudrais ? Chuchota-t-il à son oreille

Elle hocha vivement de la tête craignant qu'il ne change d'avis.

Tout à coup, dans un bruit sourd Amara sentit sa joue rebondir.

Une douleur lancinante lui brûla la joue.

Elle se tint la joue et ravala ses larmes.

- Quand tu t'adresses à moi, c'est oui monsieur. Tu m'as compris ? Dit-il avec un rictus déformant sa bouche

- Oui, Monsieur ... Dit-elle d'une voix tremblante

Il la regarda d'un air satisfait puis lui empoigna le bras pour la relever.

- Emmenez les filles. Dit-il en s'adressant aux deux autres hommes

- Toi, tu viens avec moi. J'ai une petite mission pour toi. Dit-il en se tournant

Amara le suivit le cœur lourd, priant pour que tout cela ne soit qu'un sombre cauchemar.

𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant