INSIDE YOUR EYES

05. CRUAUTÉ

Akaashi ne lui avait jamais paru aussi frêle que maintenant, alors qu'il se détachait doucement de ses bras.
Il avait pleuré longtemps, mais ses sanglots s'étaient finalement calmés au bout de presque une heure. Il était épuisé maintenant, mais sentir que quelqu'un était là pour lui, avec lui, lui avait fait un bien fou.

─ Merci beaucoup Bokuto-san.

─ Tu as intérêt à me considérer comme un ami maintenant !

Bokuto avait tenu ces propos dans l'espoir de détendre un peu l'atmosphère, ce qui sembla fonctionner étant donné qu'il réussit à obtenir un sourire de la part du plus jeune, qui s'était contenté d'acquiescer.
Cependant, le fan de volley reprit bien vite son sérieux, il savait qu'il avait vu juste les premier jours, lorsqu'il avait pensé que parler ferait sûrement du bien à Akaashi. Visiblement, ce dernier avait bien trop de poids sur le cœur, et il était temps qu'il puisse les extérioriser, qu'il se fasse écouter.
Bokuto voulait être pleinement présent pour lui, d'autant plus que le sujet lui paraissait bien plus délicat et grave que tout ce qu'il avait pu imaginer.

─ Est ce que tu veux passer la journée avec moi, Akaashi ?

Si le plus jeune s'étonna de la soudaine proposition de son ainé, il ne laissa rien paraître.

─ C'est gentil mais je ne veux pas te déranger plus longtemps, surtout avec l'ambiance que j'ai posé... je pense que je vais rentrer.

─ Ce qui me dérange c'est pas ta présence, c'est ce que tu viens de dire là.

─ Comment ça ?

Ne comprenant pas sa soudaine attitude, Akaashi se contenta de froncer les sourcils. Le sourire habituellement étincelant, fier ou parfois espiègle de Bokuto avait simplement laissé place à un sourire doux.

─ Je ne veux pas te laisser partir dans un état pareil. J'aimerai que tu sortes enfin tout ce que tu as sur le cœur, et si tu le veux bien on a toute la journée pour ça.

Le grisé passait son bras autour des épaules du plus jeune dans un geste rassurant, tandis que ce dernier se trouvait intérieurement touché par une telle attention. Se perdant peu à peu dans ses pensées, Akaashi se demandait comment Bokuto pouvait réussir à franchir toutes ses barrières, lui qui avait en général du mal à faire confiance aux autres, et qui avait développé une certaine anxiété au fil du temps.

Pour être honnête, il avait peur de devoir parler, mais il savait très bien que c'était un mal pour un bien, qu'il en avait besoin.

Il donna finalement son accord à son ainé et sortis immédiatement son téléphone de sa poche, sous le regard curieux de Bokuto, qui ne se gênait d'ailleurs pas pour regarder par dessus son épaule, et lui demander ce qu'il faisait.

─ Je préviens ma mère de mon absence, elle risque de paniquer si je suis sortis sans rien dire.

─ Tiens, ça me fait penser que je veux ton numéro moi aussi !

C'était une bien étrange façon de le demander, mais à force Akaashi ne s'étonnait même plus de la manière d'être du grisé, et lui donna donc son numéro sans broncher.
Bokuto, quant à lui, était - un peu trop - heureux d'avoir désormais le numéro de son ami, car ça signifiait qu'ils allaient pouvoir se parler plus souvent, plutôt que de ne se croiser chaque fois par ce qui était soit le hasard, soit le destin.

Les deux adolescents étaient toujours assis dans l'herbe fraîche, et la sensation de la chaleur des rayons du soleil était agréable. Dans cette ambiance calme, Akaashi se demandait ce qu'ils allaient faire ou s'ils allaient bouger, mais il sentit soudainement un poids sur ses jambes tendues.
Bokuto s'était tout simplement allongé, posant ainsi sa tête sur ses cuisses, sans aucune forme de gêne ni d'hésitation.