Convergence [en réécriture]

Von Mat_Young

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Memory Gates vol.1 Planète du système Keppler-62, Themys abrite une société futuriste pleine de paradoxes et... Mehr

Notes de l'auteur
A propos de la couverture
-- Chapitre 2 - réécrit
-- Chapitre 3 - réécrit
-- Chapitre 4 - réécrit
-- Chapitre 5 - nouveau !
-- Chapitre 6 - réécrit
-- Chapitre 7 - nouveau !
-- Chapitre 8 - réécrit
-- Chapitre 9 - nouveau !
-- Chapitre 10 [en réécriture]
-- Chapitre 11 - [en réécriture]
Nouvelles couvertures possibles

-- Chapitre 1 - réécrit

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Von Mat_Young




Au fond d'une alcôve aménagée sous les fondations du MainHall, le mur à la surface aussi lisse que du verre comporte un orifice cerclé de métal finement ciselé. Elle retire sa main bionique de son bras restant et y glisse son moignon tatoué. Des radiations mauves et vertes s'échappent de l'orifice durant quelques secondes et un cliquetis résonne dans les galeries souterraines. Les contours d'une porte se dessinent rapidement avant qu'elle s'ouvre sans bruit en glissant lentement dans une encoche du mur.


* * *


A l'extérieur, la tempête fait rage. La voûte céleste teintée de multiples variations de bleu et de rouge est déchirée par les éclairs qui semblent danser en rythme pour produire une symphonie de tonnerres, frappant les immeubles qui osent tutoyer les hauteurs froides et acides de la planète de trop près. Plus puissant que tous les autres réunis, un des éclairs frappe la flèche de l'immeuble d'en face. La lumière aveuglante transperce ses paupières et l'aveugle quelques secondes. Seul lui parvient le bruit assourdissant de la pluie de méthane qui s'abat sur les lames inclinées des volets. Cette nuit-là, Simon ne parvient pas à trouver le sommeil.



Le réveil fini par sonner. Simon sursaute et se dresse brusquement au son de la délivrance. Un regard furtif vers l'appareil lui indique quatre heures du matin. La tête lui tourne. Boire autant de mauvais whisky avant de se coucher est vraiment la pire des idées qu'il ait eu la veille !... Près de lui, sa femme dort paisiblement malgré le terrible jeu de sons et lumières à l'extérieur. Son visage détendu aux lignes à la fois rondes et fines lui apporte du calme et du réconfort. Enfin un peu de répit, se dit-il. Simon ne peut malheureusement pas s'éterniser et doit se presser d'aller au travail s'il ne veut pas affronter l'Ours et ses interminables sermons. Cette épreuve aurait été une formalité s'il n'avait pas passé toute une nuit à écouter le concert tempétueux de l'orage et de la pluie, mais pas ce matin.



Une fois le tournis évaporé, Simon se sent capable de se lever sans danger. Il s'assoit sur le bord du lit, prend lentement et machinalement sa montre, son téléphone, son insigne et son arme de service qu'il a posé la veille sur sa table de chevet. Tel une machine qui se repère à son radar, il se lève lentement et se dirige vers la pièce principale de son duplex pour prendre deux ou trois cafés. Heureusement que son fidèle HAL2001 -HAL, comme il le surnomme- est là pour lui fournir son carburant matinal ! Rien de tel qu'un bon cappuccino pour se réveiller en douceur.



Simon s'assoit au comptoir de la cuisine et tandis que l'androïde s'affaire à préparer le petit-déjeuner, l'écran télé s'allume sur la chaîne météo. Oh les bougres ! Ils prévoient encore deux semaines de tempête ! Maintenant les informations. Le présentateur paré d'une coiffure des plus ridicules annonce comme un robot une prochaine augmentation des taxes sur l'oxygène. Et encore une augmentation... Certains n'ont rien d'autre à faire que de se remplir les poches... Les images montrent ensuite quelques politiques tenter de vaines explications à cette hausse. Simon n'y prête plus attention et les assimile à du bruit de fond. Un jus d'orange fraîchement pressé et un croissant chaud à point lui sont servis. Le présentateur continue de débiter les nouvelles matinales comme une stupide machine et Simon se lève vers la salle de bain pour se laver en se demandant si le présentateur est plus proche de l'humain ou de HAL.



Il entre dans la salle de bain et se retrouve nez-à-nez avec quelqu'un. Qui est-ce ? Il semble le connaître mais ne se rappelle pas où il a pu le rencontrer. Athlétique, environ un mètre soixante-quinze et la barbe de deux jours au visage, il a du mal à cerner de qui il s'agit jusqu'au moment où il s'aperçoit avec effrois que c'est lui. Le teint pâle et le corps tout luisant de sueur, il se trouve sale. Comment a-t-il pu dormir dans cet état ? Et pire encore ! Comment sa femme a réussi à dormir aux côtés d'un être aussi répugnant ? Il se place sous le jet de douche et l'eau chaude coule à flot sur son corps. Il se savonne vigoureusement et l'eau bienfaitrice continue de ruisseler le long de son corps. Après dix bonnes minutes, il sort de sous la douche et se place dans le compartiment de séchage. Les parois soufflent de l'air chaud et sec. Le voilà entièrement près à s'habiller en quelques fractions de seconde. Une trappe s'ouvre et un bras articulé sort du mur avec des habits propres pendus au bout d'un cintre. Simon attrape ses habits qu'il enfile rapidement car il s'est déjà trop attardé et pour une raison qu'il ignore totalement, un mauvais pressentiment s'est brusquement emparé de lui.



Une fois dans le vestibule, il se chausse, prend sa mallette et vérifie qu'il a tous ses effets personnels sur lui. Avant d'ouvrir la porte, Simon jette un œil au miroir et remarque qu'il a oublié de s'occuper de sa barbe. Tant pis, il s'en occupera au boulot. Il sort de chez lui et commence à descendre les escaliers quatre à quatre. La vieille moquette beige pleine de trous et de moisissures amortie le bruit de ses pas. Heureusement ! Car il n'a pas envie de réveiller les voisins, pas à cette heure-ci et surtout pas sa voisine du cinquième étage qui s'en empressera de le lui faire remarquer. Elle et ses deux marmots qui n'ont pas encore l'âge d'aller à l'école, il aimerait bien les voir déménager. Hier soir, encore, ils faisaient un vacarme à couvrir le bruit de l'orage. Il n'avait qu'une seule envie alors qu'il travaille sur une affaire délicate depuis quelques jours : défoncer la porte de sa voisine, lui passer les menottes à elle ainsi qu'à ses chérubins et les bâillonner toute une journée durant.



Arrivé dans le hall d'entrée de l'immeuble, Simon ne peut échapper à la vigilance du droï-concierge installé à l'accueil. Maudit soit ce hall d'entrée : une grande pièce au sol pseudo-marbré, aux murs couverts de miroirs, le tout éclairé par des lustres à diodes électroluminescentes et un comptoir qui fait office d'accueil entre les escaliers et les différentes portes d'accès de l'immeuble. Le droï-concierge lui faisant signe, Simon n'a d'autre choix que de s'en approcher pour savoir ce qu'il veut.

« Monsieur Taylor, une personne est passée cette nuit pour vous délivrer un message, fait le robot d'une voix synthétique.

- Sais-tu qui était cette personne ?

- Non, je ne l'ai trouvé ni dans le registre des résidents, ni dans celui des citoyens de la ville. Voulez-vous tout de même écouter le message ?

- Pas maintenant. Peux-tu me le transférer sur mon terminal ?

- Bien sûr monsieur... C'est fait.

- Merci, fait Simon en s'en allant vers la porte du garage.

- Je vous souhaite une agréable journée monsieur Taylor » lance le droï-concierge à un Simon des mauvais jours.



Notre homme franchit la porte qui mène au garage souterrain et rejoins sa voiture en songeant à cette pièce de métal qui fait office de gardien d'immeuble. Il est le reflet de l'état des lieux : bon à remettre à neuf. A un détail près : Simon aimerait que le robot soit mis à la retraite et ne soit pas remplacé. Quand il voit enfin sa voiture, Simon se dit qu'elle aussi est dans un piteux état en plus d'être salle. Elle a vraiment besoin d'être nettoyée et Simon se promet de lui faire une beauté le soir-même à la sortie du boulot. Il s'agit d'un de ces premiers modèles fabriqués sur cette bonne vieille Themys qui fonctionnent grâce à un système de recyclage des matières organiques. Comparée aux derniers modèles équipés des toutes dernières technologies de motorisation, de navigation et de sécurité, c'est un vrai tas de ferraille. Mais question robustesse, il est difficile de trouver mieux.



Simon entre dans sa voiture, dépose sa mallette sur le siège passager et insère sa carte de permis de conduire dans le lecteur placé dans le volant. Le moteur tousse mais ne démarre pas. « Bon... tu vas démarrer oui ou non ? Je suis en retard ! » Il appuie sur le bouton de démarrage forcé tout en ayant les pieds sur les pédales d'embrayage et d'accélération. Le moteur tousse encore, l'engin vibre presque frénétiquement. Simon continue d'appuyer sur le bouton tandis que le garage raisonne du vrombissement du moteur et se rempli de vapeur grisâtre qui s'échappe de l'arrière de la voiture. Le moteur tousse toujours jusqu'à ce que le pot d'échappement recrache de la fumée noire qui s'empresse d'envahir le garage. « Ah voilà ! Quand tu veux ! ». Le moteur ronronne enfin et l'engin se met à flotter à quelques dizaines de centimètres du sol dans de lentes et faibles oscillations verticales. « Tout le monde me dit de te mettre à la casse mais je ne le ferais pas, ma belle. Tu as encore une longue vie devant toi. »



Son affection pour sa voiture remonte à sa première course-poursuite avec elle. A l'époque, il venait de l'acheter. L'Ours lui soutenait qu'il devait se procurer son propre véhicule. En plus d'être une cible parfaite dans les transports en communs car faisant parties des forces de l'ordre, une affaire lui demandait de se déplacer avec un véhicule personnel. Au bout d'un mois, Simon se souvient d'en avoir eu assez d'entendre son supérieur le seriner à ce propos. Il s'est alors pointé chez le premier revendeur de voiture qu'il a croisé et s'est acheté cette merveille rapiécée tout droit sortie des bas-fonds. Deux jours après, il l'esquintait déjà dans la vitrine d'un commerçant en poursuivant un trafiquant d'oxygène. Il se souvient d'avoir beaucoup déboursé pour réparer sa voiture, mais le bon côté de l'histoire est qu'il avait quand même réussi à coincer le malfrat dans la boutique. Simon sourit à ce doux souvenir puis redevint bougon. Depuis cette arrestation, il est dans la liste des agents inaptes aux interventions sur le terrain et qui restent bloqués derrière un bureau. Simon reprend ses esprits et sort lentement du garage. La pluie battante vient frapper sa voiture. Les bourrasques soulèvent et renversent presque l'engin. Encore une sale journée, se dit Simon.

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