Moi – Anya
Anya – Yes ?
Moi – Rien
Anya – T'es sérieuse ?
Moi – Quoi ?
Anya – Bah tu m'appelles pour dire rien
Moi – Parce que j'avais envie
Anya – Tu mens, déclare !
Moi – Y'a rien à déclarer t'es folle
Anya – C'est toi ouais
Moi – Bon alors on mange où ?
Ça sert à rien que je lui dise, de toute façon qu'es ce que je vais lui dire ? Moi-même je sais pas ce qui se passe.
Les vacances d'été étaient terminées, je rentrais maintenant en licence. Anya a trouvé un petit job de vendeuse, ils travaillent pour pouvoir se payer leur mariage et leur future maison avec Bilel.
Les cours me prenaient ¾ de mon temps quasiment, ça me rendait folle. J'essayais toujours de trouver du temps pour ma famille et mes amis, j'allais toujours chez Anya de temps en temps, et Ayaz plus un mot depuis ses vacances.
Un jour j'étais chez Anya et Ali entre dans la chambre
Ali – Vous faites quoi ?
Anya – Des trucs qui te regardent pas
Ali – Zahma, vous êtes en pleine galère oui
Moi – Complétement !
Ali – Mel, chaud tu me rends un service ?
Moi – Ça dépend
Ali – Je vais chez le garagiste récupérer ma voiture, tu me dépose ?
Moi – Oui allez, en plus je vais rentrer
Anya – Déjà ?
Moi – Quel déjà ? T'a vu l'heure qu'il est ? J'ai des devoirs moi encore
Anya – Alala ça fait tellement du bien de plus avoir cours
Je prends mes affaires, dit au revoir à tout le monde et avec Ali on descend.
Dans la famille d'Anya, ils sont quatre enfants, la plus grande Amel qui a 30 ans, mariée et deux enfants, ensuite Anas le second 25 ans, Ali, 23 ans et Anya la dernière 22 ans. Ils ont presque le même âge donc ils sont tellement proches, et fusionnels. Et Ayaz a 23 ans, on dirait des jumeaux avec Ali. Ils sont toujours ensemble, avec Anas aussi.
J'aurai bien aimé avoir une grande famille, j'ai qu'une grande sœur qui a 26 ans, elle va bientôt se marier. Mais je suis très proche de mes cousins, on passe beaucoup de temps en famille.
Ali – Ça se passe les cours ?
Moi – Oui, normal, c'est fatiguant
Ali – Moi j'ai lâché, je préfère travailler, tu te fatigues, mais tu gagnes de l'argent
Moi – Oui grave, mais bon je me dis qu'après avoir passé autant d'années à l'école je pourrai trouver un bon taff
Ali – Bah t'as plutôt intérêt j'ai envie de dire
Moi – Imagine à la fin de mes études, je trouve rien
Ali – Mais allez, ils vont se battre pour t'avoir dans leur entreprise ouais !
Moi – Archi pas !
Il m'attrape par le cou et me tape son index sur ma tempe
Ali – Ceux qui ne t'embaucheront pas, ont rien dans la cervelle.
Moi – (rire) Ah tu me fais mal, Ali !
Je lui mets une tape au bras, on rigole.
Ali – Wesh khoya, c'est maintenant que tu te ramènes !
Je lève la tête et aperçois Ayaz qui se dirige vers nous. Je baisse les yeux directement, depuis les vacances d'Espagne, je le vois plus de la même manière, après avoir passé des journées à rigoler ensemble, à s'amuser, à parler, et d'un coup de retour à Paris il redevient le Ayaz froid et distant. Le voir me procurer un sentiment étrange, mon cœur battait de l'aile, j'avais envie de lui parler. Mais j'ai cette grosse fierté en moi, qui me dis que s'il ne vient pas me parler, ça sera surement pas moi qui ira vers lui.
Ayaz – J'avais quelque chose à régler avant, tu vas où ?
Ali – Melyna me dépose au garage, viens je vais récupérer ma voiture
Ayaz – Vas-y je t'attends chez toi
Ali – Viens wesh pourquoi tu fais le mec
Ayaz – Rien du tout, il est arrivé Anas ?
Ali – Non pas encore, ramène-toi je te dis, ça te dérange pas Mel ?
Moi – Non, pas du tout, t'inquiètes.
On monte en voiture, Ayaz se met à l'arrière. J'osais plus ouvrir la bouche, je restais silencieuse.
Ali – On dirait on va à un enterrement, vous êtes sérieux là ?
Moi – Pourquoi tu dis ça ?
Ali – Y'a plus personne qui parle
Moi – Bah toi parles
Ali – J'ai rien à dire
Moi – Je vais organiser une soirée pour l'anniversaire d'Anya
Ali – A oui c'est vrai, c'est dans pas longtemps
Moi – Oui, on se fait un petit restaurant c'est bien non ?
Ali – Un bon restaurant aussi hein
Moi – Oui, et pour le cadeau on fait comment ?
Ali – Comme d'habitude non ? On met ce qu'on veut et on lui achète un truc hella
Moi – Ok, je ferais une liste de cadeaux et je te l'enverrais
Ali – On fait comme ça alors
Ali me remercie et me salue, Ayaz est sorti sans rien dire, je soupire une fois seule dans la voiture.
Cette situation m'exaspère, auparavant elle m'aurait rien fait, ça aurait été tout à fait normal, mais maintenant les choses ont changé, les choses ont évolué. C'est un homme attachant, il m'a fait connaitre des insomnies pas possibles, je me retrouvais le lendemain à dormir en cours, et n'avoir rien écouté du cours.
Naomi – C'est devenu une habitude pour toi de dormir en cours dis moi
Moi – Non mais je suis vraiment pas du matin, et toi t'es pire ! Tu viens même pas.
Naomi – (rire) C'est vrai, mais j'arrive vraiment pas
Moi – Tu vas te faire embrouiller par le principal normiche tu vas voir
Naomi – Je suis allée à un mariage hier, regarde
Moi – Elle est trop canon ta robe !
Naomi – T'a vu, c'est du sur mesure !
Moi – Oh vous êtes trop mignon sur celle là
« Je sais que c'est dur mais ne baisse pas les armes même si tu passes des rires aux larmes, pense au futur, la vie est pure et pleine de charme »
Anya me demande de passer, sur le coup j'hésite, j'ai pas envie de croiser Ayaz, au jour d'aujourd'hui son ignorance me fait mal.
Moi – Je sais pas je suis fatiguée
Anya – Allez en plus ma mère elle t'a dit de venir
Moi – Me sort pas cette excuse parce que tu sais qu'après je suis obligé de venir
Anya – Je te jure elle l'a dit, si tu veux je te l'a passe même au téléphone
Moi – Mais tu crois j'ai pas de famille moi ou quoi
Anya – Je suis ta famille aussi
Moi – J'ai l'impression de passer plus de temps avec toi qu'avec ma propre famille
Anya – Comment t'exagère ! Ça fait quatre jour t'es pas venu !
Moi – (rire) Et alors ? C'est pas beaucoup quatre jour
Anya – C'est énorme ! D'habitude c'est tous les jours
Moi – Off Anya ! Tu me soules ! Je vais chercher ma mère et je viens !
Anya – Cool, fais vites !
Après les cours, je vais chercher ma mère à son travail et je la dépose à la maison, je reste un peu avec elle
Moi – Je vais manger chez Anya ce soir, je peux ?
Maman – D'accord si tu rentres pas tard
Moi – Mais oui t'inquiètes pas maman
Je lui fais un bisou et m'éclipse, arrivé chez Anya je dis bonjour à ses parents
Anya – Viens on va dans la chambre de mes frères
Moi – Oh non pourquoi
Anya – Tu veux pas ?
Ce que je veux pas, c'est croiser Ayaz, être dans la même pièce que lui, sentir sa présence mais ne pouvant avoir plus.
Moi – Si, si..
On entre dans leur chambre, et on retrouve les trois en train de regarder un match de foot
Moi – Salut les gars
Ali – Ohhh salam la grosse, ça va ou quoi ?
Moi – Et toi ?
Ali – À l'aise
Je me mets bien sur le fauteuil et tourne en rond,
Anas – T'es en galère Mel ?
Je m'arrête et le regarde
Moi – Ca vous dit d'éteindre le foot ?
Anas – Tu rigoles ?
Moi – On a pas envie de regarder le foot nous
Anya – Venez on joue à action vérité
Ali – Et mais h24 elle veut jouer à son jeu débile
Anya – Mais quoi c'est bien !
Je continue à tourner en rond sur la chaise, je m'arrête et tombe sur Ayaz qui me regardait, je le fixe également.
Anya – Ayaz viens on joue !
Je retourne en rond sur ma chaise
Ayaz – On regarde le foot là, après.
Tu regardes le foot, ou tu me regardes ?
Moi – Viens on va dans ta chambre Anya
Ayaz – Ouais bougez là
Moi – Non tu sais quoi, viens on joue ici
Je dis ça en fixant Ayaz, je voulais une réaction de sa part, une parole de sa part, un geste de sa part. Il m'a simplement fixé.
Anya – Mais c'est nul de jouer à deux
Ali – Arrêtez de parler là
Moi – Action ou vérité Anya ?
Anya – Action
Je lui dis de s'approcher de moi pour pas que les autres entendent son action
Moi – Tu te met devant la télé pendant 10 secondes
Anya – tu veux je me fasse frapper ?
Moi – T'a pas le choix
Anya – On le fait à deux alors
Moi – (rire) Non c'est ton action, moi j'en aurais un autre
Anya – T'es sur de toi ? Sois tu le fais avec moi, sois ton action c'est d'éteindre la télé
On se regarde et on explose de rire
Moi – C'est bon je le fais avec toi mais je me met à droite
Anya – Oh la tricheuse, zahma comme ça tu t'enfuis plus facilement
Moi – (rire) Tu connais !
Anya – Bon vas-y ok !
On se retient de rire, les mecs nous calculaient même pas. On se lève l'air innocent, et on s'approche doucement de la télé.
Anya – 1
Anas – Wesh bouger vos races là vous faites quoi !
Moi – 2
Anya – 3
Ali – Je vais les niquer
Moi – 4
Anya – 5
Anas et Ali se lèvent, on recule tout en comptant
Moi – 6
Anya – 7
Moi – 8
On s'enfuit
Anya – 9 !!
Moi – 10 !!!
On part en courant et en rigolant jusqu'au salon.
- Pourquoi vous criez comme ça ?
Anya – Pour rien ma'
- Allez mettre la table on mange
On met la table et appelle les garçons pour manger, la mère d'Anya était encore dans la cuisine, elle ne voyait pas le salon. Anas attrape Anya et Ali m'attrape, on cri mais ils mettent leurs mains sur nos bouche pour étouffer nos cris.
Anas – Vous faites moins les malines hein
Père d'Anya – Laissez les tranquilles les garçons !
Ali – Baba c'est elles, pendant qu'on regardait le match elles nous embêtaient
Avec Anya on se regardait et on rigolait,
Ali – Ah elle me bave dessus !
Il me relâche et je finis au sol morte de rire
Moi – Cheh !
Ali – Essuie !
Moi – Jamais de la vie
Il s'approche pour s'essuyer sur mon haut mais j'essaye de m'enfuir
Père d'Anya – Ali !
Il s'arrête et me menace du doigt
Ali – Tu verras après
Il me fait un signe « t'es morte », je lui tire la langue. Pendant ce temps Anya avait mordu la main d'Anas, il lui criait dessus, l'a traité de « chacal ». Je rigole et regarde Ayaz qui était adossé sur le recoin de la porte.
« Et ton regard me faisait sourire, avec toi je voyais un bel avenir »
Après avoir diner, avec Anya on débarrasse.
Il se faisait tard, alors je décide de partir. Je dis au revoir à tout le monde
Mère d'Anya – Ali accompagne Melyna en bas
Ali – Wa flemme !
Moi – Y'a pas besoin tata, t'inquiètes pas je suis garé juste en bas là
Mère d'Anya – Lèves toi !
Ayaz – C'est bon khalti, je vais descendre avec elle, toute façon je dois aller chercher mon chargeur dans la voiture
Je le regardais surprise, mais je le montrais pas, je vais prendre mes affaires dans la chambre d'Anya, elle me talonne et ferme la porte derrière elle
Anya – Tu me caches quelque chose ?
Moi – Non pourquoi ?
Anya – La feinte du chargeur, allez dis-moi !
Moi – Je te jure que je te caches rien
Anya – Vous me cachez quelque chose
Moi – Mais non, tu te fais des films
Anya – Ok ben quand tu rentres, tu me dis ce qu'il t'a dit
Moi – Mais qui te dis qu'il va me parler ?
Anya – Mon œil ouais allez bouge
Moi – Tu me vires maintenant ?
Devant l'ascenseur, silence total, deux inconnus côte à côte à attendre. À l'intérieur c'est la même chose, les 5 étages me paraissaient faire 100 étages. À la sortie du bloc, je le remercie de m'avoir accompagné en bas, et sans rajouter un mot de plus je continue mon chemin
Ayaz – Melyna !
Je me tourne sans dire un mot, le questionnant du regard
Ayaz – Viens stp
Je retourne sur mes pas, lui faisant face, mon pouls s'accéléraient, les yeux dans les yeux, j'étais troublée.
Ayaz – On rentre à l'intérieur deux minutes
Je le suis dans le silence, on a dû rester deux minutes sans sortir un mot. J'osais pas le regardait, je fixais le sol.
Ayaz – Ca va ?
Moi – Oui
Ayaz – Tu me demandes pas si je vais bien ?
Moi - ...
Ayaz – Tu t'en fous ?
Moi – Non
Ayaz – Tu comptes pas me le demander ?
Moi – Qu'est ce que tu veux me dire ?
Ayaz – Je suis au courant
Moi – De quoi ?
Ayaz – De toi et Ali
Moi – (rire) Et y'a quoi avec Ali ?
Ayaz – C'est bon t'inquiètes, c'est lui qui me l'a dit
Moi – Ah ouais, il t'a dit quoi ?
Ayaz –Tu sais
Moi – Non je sais pas
Ayaz – Zahma
Moi – Bah dis alors si tu sais
Ayaz – Y'a pas besoin, comme tu le sais déjà
Moi – Arrête de tourner autour du pot, sois tu me dis, sois tu me dis pas !
Ayaz – Pourquoi tu t'énerve, t'a des choses à te reprocher ?
Moi – Mais t'es fou toi ! Je me barre c'est mieux
Il me retient par le bras, je le repousse agressivement
Moi – lâche moi, qu'est-ce que tu veux !
Ayaz – Toi
« Il me ressemblait, je veux dire, on avait les mêmes idées, les mêmes pensées. Je me souviens que je savais déjà ce qu'il allait dire avant même qu'il le dise, ça me faisait rire...»