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mais toutes les histoires ont une fin. et je crois que la notre a atteint la sienne.

j'ai accepté trop de choses, gâché trop de moments pour toi.


je sais, qu'en mon for intérieur, j'espère ne pas avoir la force de partir. j'espère que tu me retiennes, que tu me cours après en disant que tout va changer. comme dans les films de Noel un peu. mais a part la neige qui tombe, ce moment n'a rien d'un film de Noel.

j'entends les crissements du taxi, la portière qui claque, le roulement de la valise. j'espère d'ailleurs que tu n'as pas congédier le taxi, je ne sais pas si je pourrais supporter d'en attendre un dans ce froid.

la poignée s'actionne et tu rentres en souriant. les cheveux en bataille, les joues rougies, le sourire aux lèvres ,le corps grelottant, les mains bleutées par le froid. tu souris. et je ne peux m'empêcher de sourire comme toi. jusqu'à ce que tu remarques mes valises, les photos de nous baissées, mes affaires retirées.

c'est dingue comment les minutes avant un drame, un changement sont étranges et idéalisées par la suite. c'est surement notre dernier moment heureux avant longtemps, le dernier moment qui nous semblait normal. on voudra y revenir, on s'interrogera: et si j'avais pris une autre décision ? mais tout finit toujours par arriver on ne fera que retarder ce moment. cela fait bien longtemps que je l'avais repousser d'ailleurs. bien trop longtemps.

je sens que plus tard, on voudra toutes les deux revenir aux quelques minutes avant que tu rentres dans cette maison. car c'était un peu tes derniers moments de joie, la joie de me retrouver.

je prends une grande inspiration. j'ai pas préparé de discours, d'arguments. je ne veux pas de scène d'adieu, de pleurs. je pense que notre histoire mérite une déchirure plus simple. comme les au revoir qu'on s'adressait quand tu partais. pour une fois c'est toi qui va dormir seule dans ce grand lit, sans moi, en regardant les minutes passer, comme si ça pouvait accélérer le temps.

_ je t'aime. mais je pars.

tu me regardes, ton sourire a disparu. ta main sert fort la poignée de ta valise et tu t'écartes alors que je m'avance pour passer.

_ je sais.

je te souris une dernière fois. je ne sais pas quoi faire d'autre. j'ai peur de renoncer, là, au dernier moment. j'ai peur de te sauter dans les bras et de t'embrasser, parce que j'en meurs d'envie. mais je résiste. parce que je me le suis promis, d'une part, et parce que t'embrasser n'arrangera rien. j'espère qu'un jour, on puisse se revoir, autour d'un café et parler de ce qu'on avait construit. je te regarderai en pensant: c'est à cause de toi qu'on a tout détruit. et toi tu penseras la même chose de moi.

je t'aime.जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें