crγ

43 6 0
                                    

Je me souviens qu'on a fini par me trouver.

Je me souviens pas très bien.

Je me souviens du flou.

Je me souviens des lumières, du bruit de l'ambulance.

Je me souviens de tout mon corps, douloureux à en mourir.

Je me souviens de la souffrance.

Je me souviens du noir.

Je me souviens plus.

Je me souviens quand j'ai rouvert les yeux.

Je me souviens de toi, tu pleurais dans les bras de papa.

Je me souviens que vous aviez l'air contents, soulagés.

Je me souviens que papa m'a appelé mon fils.

Je me souviens que j'avais la larme à l'œil.

Je me souviens l'avoir essuyé immédiatement, je ne devais pas pleurer.

Je me souviens de ton expression réticente.

Je me souviens que tu t'es détendue et qu'enfin, tu m'as appelé Éros.

Je me souviens de vos sourires bienveillants.

Je me souviens du bonheur qui inondait ma poitrine.

Je me souviens, après ces mésaventures, avoir repris une vie meilleure.

Je me souviens être allé au lycée.

Je me souviens avoir eu des amis incroyables.

Je me souviens, plus tard, avoir vu un psy.

Je me souviens des promesses qu'il m'a fait.

Je me souviens avoir eu des étoiles plein les yeux.

Je me souviens que tu avais l'air moins emballée, mais qu'au final, tu m'as encouragé.

Je me souviens que j'ai pu acheter les vêtements que je voulais.

Je me souviens que j'ai changé légalement mon nom.

Je me souviens des rendez-vous chez le médecin.

Je me souviens de ma première prise d'hormones.

Je me souviens de ma chirurgie.

Je me souviens de tout mon parcours.

Je me souviens de tout, exactement tout dans les moindres détails.

Je me souviens, qu'enfin, j'ai pu sourire pour de vrai.

Je me souviens qu'enfin, j'ai pu aimer comme je devrais.

Je me souviens, qu'enfin, j'ai vécu comme jamais.

Je me souviens que j'étais quelqu'un coincé dans un corps qui n'était pas le mien, mais qu'avec le temps, tout a changé, on m'a accepté et encouragé.

Je me souviens, Maman, que tu as été la plus difficile à convaincre mais que tu n'as jamais cessé de m'aimer.

Je me souviens que grâce à toi et Papa, je vis ma vie de rêve.

Je me souviens que j' ai jamais abandonné, que j'ai jamais versé une larme.

Je me souviens que maintenant, je peux lâcher prise.

Je me souviens que je peux laisser couler des larmes de bonheur.

Et que oui, même les garçons peuvent pleurer.

Et que oui, même les garçons peuvent pleurer

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Merci.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Oct 29, 2018 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

BOYS CAN CRY || shørτ sτοrγ Where stories live. Discover now