9 DÉCEMBRE
- Bien. Je t'attends.
- ...
- ...
- ...
- Ana ?
- ...
- Tu es blessée ? Ou alors tu es partie ?
- Si je m'étais cassée je n'aurais pas pu te répondre, Ducon.
- Oh mon Dieu, tu as réussi ! Comment t'as fait ? Attends, il faut que je me retourne à nouveau.
- C'est haut. Putain de merde.
- Voilà. Ouhla, tu es toute pâle dis-moi.
- Regarde, mes jambes tremblent tellement j'ai le vertige ! Et ça tire à fond sur les bras. Puis il fait hyper noir dans les fossés, cet endroit est carrément flippant. Mais je l'ai fait. Je l'ai fait !
- C'était très courageux.
- Maintenant j'assume moyen. Et d'ailleurs, comment on fait pour descendre ?
- On ne descend pas.
- Quoi ?
- Tu verras après, chaque problème en son temps. Comment tu as fait pour me rejoindre, alors ?
- Si je dois faire le grand plongeon comme toi la dernière fois, je te jure que je te tue. C'est clair ?
- Mais oui, t'inquiète pas. Comment t'as fait ?
- Dans quoi je me suis embarquée bordel ? Euh, je suis allée dans les fourrés, j'ai trouvé d'où partait la barre et j'ai rampé. Et mes mains sont dégueulasses parce que la barre est pleine de boue, merci pour ça.
- Oh, très ingénieux. Même si j'avais trouvé cette solution avant toi. Mais bravo, tu as relevé le défi.
- Zach.
- Oui ?
- Zach, mes bras commencent à trembler. Fais quelque chose, putain !
- OK, attends je -
- Ça me tire, j'ai l'impression que je vais lâcher ! Mes mains sont moites, je fais comment ? J'ai le vertige, bordel de merde !
- Attends. Calme-toi, et ne regarde pas en bas. Regarde-moi. Allez ! Accroche-toi à ce regard profond et hyponotisant et dis-toi que tant que tu me regardes, tu ne pourras pas tomber. C'est impossible. D'accord ? Répète-le toi dans ta tête. C'est impossible.
- J'ai envie de t'insulter mais j'ai trop peur de lâcher pour le faire.
- Génial. Maintenant, tu dois prendre le contrôle sur ton corps. Il n'y a pas de quoi trembler, tout va bien, on est bien ici.
- Bien ? Je vais t'étri-
- Chut ! Concentre-toi. Tu n'as plus froid. Les reflets sur l'eau sont magnifiques. Regarde ! Monet aurait pu peindre ce paysage.
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La différence entre vivre et mourir
Short StoryLes dialogues fous d'un taré philosophe et suicidaire et d'une fille charmante qui dit beaucoup trop de gros mots.