48. Remède.

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Leurs nez se caressent, se pressent l'un contre l'autre pour maintenir le contact vital de leurs peaux. La brune apprécie ce souffle chaud qui s'échoue sur son visage et elle espère ne plus jamais avoir froid. Elle veut emporter cette chaleur avec elle, partout où la vie la portera.

Mais c'est loin de suffire à la jeune femme. Elle ne veut plus. Alors elle se résout à franchir cette distance qui sépare leurs bouches. Elle prend cette initiative, comme elle l'a fait plusieurs fois ces derniers jours. Et rapidement, leurs langues dansent dans un ballet endiablé. Et de son bras valide, Asha glisse sa main sous le t-shirt du normand, pour satisfaire son envie insatiable de le sentir au plus près d'elle.

Dans un éclair de lucidité, Pierre stoppe ses mouvements pressants. Il colle son front au sien pour y trouver la vérité au plus profond de ses yeux bleus.

« Ce n'est peut-être pas...

- Une bonne idée ? Elle complète. »

Il acquiesce. Elle déglutit, ne sachant comment exprimer ses pensées qui sont peut-être trop embrouillées. Le pilote a sûrement raison. Peut-être qu'ils s'apprêtent à tout gâcher. Après tout, il a plus d'expérience dans ce genre de situation, alors peut-être qu'ils feraient mieux d'arrêter alors que rien n'a commencé.

Mais Asha se trompe lourdement. Ils partagent quelque chose depuis ce jour où leurs regards se sont croisés et où apeurée, sa main s'est retrouvée blessée, brûlée bêtement sur cette plaque de cuisson. Elle se souvient des yeux préoccupés de Pierre, soucieux déjà de prendre soin d'elle.

Et il semble lire toutes ces pensées dans ses pupilles.

« Tu en as envie ? Souffle-t-il. »

La jeune femme a peur de fournir une mauvaise réponse. Elle ne sait pas ce qu'il attend. Aussi elle se contente de lui retourner la question.

« C'est toi qui compte Asha. »

Et elle finit par hocher la tête, ses dents plantées dans sa lèvre inférieure, ses joues rouges d'une honte qui n'a pas lieu d'être. Pierre avale difficilement sa salive. C'est au tour de son corps d'être frappé par cette effervescence, cette douce chaleur qui naît derrière son nombril et qui se diffuse agréablement à travers ses membres.

« Sache qu'on peut arrêter. À tout moment, c'est toi qui décide, d'accord ? Elle acquiesce simplement. Asha, j'ai besoin de te l'entendre dire. Promets le moi s'il-te-plaît.

- Je te le promets. »

Et rien d'autre n'empêche leurs lèvres de se rencontrer à nouveau. Leurs gestes sont pressés par cette passion, cette sensation d'urgence de vivre cette première fois qui sonne pourtant terriblement comme la dernière.

C'est sûrement la plus belle façon de se quitter.

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Sans se détacher d'elle, le pilote attrape les cuisses de sa partenaire pour la porter jusqu'à sa chambre. Il se laisse tomber sur le lit alors qu'elle se retrouve au-dessus de lui. Il veut lui laisser l'espace dont elle a besoin, aller à son rythme, lui offrir l'opportunité de prendre des initiatives.

Il se redresse pour s'asseoir face à la brune qui frôle ses abdos du bout des doigts sous son t-shirt. Elle le regarde dans les yeux, cherchant l'approbation dans son regard qui se veut bienveillant et encourageant. Asha remonte son doucement son haut de sa seule main disponible et le pilote finit par l'aider. Elle fixe son torse nu parfaitement sculpté, laissant courir ses ongles sur sa peau dont elle détaille chaque parcelle de chair.

Et Pierre la regarde faire. Il scrute la moindre réaction dans ses yeux bleus et il croit sentir son coeur exploser lorsque la jeune femme vient délicatement poser ses lèvres sur son sternum. Il frémit. Il frissonne. Il n'a jamais rien ressenti de tel.

Un amour jamais explicitement avoué par des mots mais démontrer à travers des moments partagés. À travers des actes désintéressés. Et c'est peut-être là, la plus belle définition de ce sentiment d'affection.

Ses doigts se calent sur les joues de la jeune femme qu'il prend le temps d'embrasser avant de tracer un chemin de baisers en direction de son cou pour s'attarder sur sa clavicule blessée. Lentement, il l'aide à retirer cette écharpe pour qu'elle soit libre de ses mouvements. Elle presse ses paupières pour étouffer la douleur qui se répand dans son bras et devant son expression, le pilote ne peut que lui demander si elle va bien.

Elle esquisse un sourire forcé et repart à l'assaut des lèvres rosés de son partenaire dont les mains s'aventurent sur ses hanches et remontent doucement sur sa peau chaude que Pierre aime sentir. Il se rappelle de son épiderme froid lorsqu'ils se sont rencontrés et cette nouvelle sensation lui réchauffe le coeur, renforçant la fièvre qui s'éprend de son corps.

Mais il s'arrête pudiquement, lorsqu'il sent ses doigts frôler sa poitrine. Un regard vers elle et Asha saisit sa main pour la faire glisser jusqu'à son sein. Il le caresse sensuellement, renouant le contact avec sa bouche, jusqu'à prendre l'initiative de lui ôter son haut pour qu'ils se retrouvent à égalité. Le normand reprend sa pluie de baisers alors que ses doigts titillent ses tétons dressés. Sur son menton. Sa mâchoire. Le long de son cou. Sur son sternum. Son ventre. Son nombril.

Pierre veut prendre tout son temps. Profiter de ce moment. Graver les détails de son corps dans sa mémoire pour l'éternité. Et surtout, prouver à la brune tout l'amour qu'il ressent pour elle. Sublimer cet instant, le rendre magique juste pour elle.

Asha se sent rougir encore un peu plus alors qu'elle ne peut plus retenir les gémissements qui s'échappent de la barrière de ses lèvres. Elle a l'impression de reprendre possession de ce corps qui jusqu'alors ne lui a totalement pas appartenu. Il était à disposition des besoins de sa soeur et jamais elle n'a pu lui faire goûter quelconque plaisir sans penser aux conséquences.

Aujourd'hui, elle confie chaque parcelle de sa chair au pilote. Et elle sait qu'elle a eu raison de le faire quand il pose sa bouche humide sur chaque cicatrice qui compose son épiderme. Ultime guérison, Pierre l'accepte toute entière. Et il apaise chacune de ses blessures. Les plus superficielles, comme les plus profondes.

Et dans un soupir, elle le supplie de consumer ce feu qui brûle en elle. Cette chaleur même qu'elle a toujours tant redoutée.

Cette chaleur, désormais synonyme de sécurité.

Une larme solitaire coule sur sa joue. Son coeur déborde.

Asha n'a plus mal. Pierre est son remède.

...

Et plus qu'un chapitre... On prend rendez-vous pour pleurer ensemble ?

...
Traduction
The song is over - The Who

Je chanterai ma chanson aux grands espaces
Je chanterai mon cœur à la mer infinie
Je chanterai mes visions au ciel des hautes montagnes
Je chanterai ma chanson à la liberté, à la liberté

...

La chanson est finie
Sauf une note, pure et facile
Jouant si librement, comme un souffle ondulant

REMÈDE - PIERRE GASLYWo Geschichten leben. Entdecke jetzt