𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑗𝑒 𝑛'𝑎𝑖 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑢 𝑙𝑢𝑖 𝑑𝑖𝑟𝑒

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Je l'ai caché.
Un an.
Deux ans.
Trois ans.
Quatre ans.
Cinq ans.
Mais je ne peut garder cela pour moi plus longtemps.

J'avais commencé à le ressentir quand j'étais encore au lycée. Au début, je n'en voulais pas. J'ai rejeté ces sentiments. Du moins, j'ai essayé. C'était comme essayer d'éteindre un feu de forêt avec un verre d'eau.

Il m'aura fallut une année entière pour accepter ce que je ressentais et ne faire qu'un avec l'incendie.

Une année pour enfin accepter le fait que j'étais bel et bien tomber sous le charme de cet idiot de Semi Eita. Mais, bien que je l'ai accepté, ça ne voulait pas dire que j'avais trouvé le courage de le lui avouer.

Alors je suis resté silencieux. Me demandant chaque jours si j'allais finir par lui faire part de mes sentiments.

Les années sont passées. Et, cinq ans après ma réalisation, j'étais retombé par hasard sur le journal dans lequel j'avais écrit entre 2011 et 2014, mes années de lycée.

Je ne sais pas pourquoi, mais je fut pris d'un élan de nostalgie en le revoyant et je n'ai pas pu m'empêcher de l'ouvrir pour le relire intégralement.

Bien que j'aie écrit ces lignes des années auparavant, je me souvenait de chaque mots, chaque lettres, chaque tournures de phrase, chaque pensée et émotion inscrites sur le papier.

Puis je suis tombé sur un passage en particulier. Un passage que j'avais écrit quand je commençais à me poser des questions sur mes sentiments envers Semi.

"Pourquoi faut-il que ça arrive à moi ? Je ne veux pas de ça. Je n'ai pas besoin de ça. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ?"

Je grimace à la vue de ces phrases. Étais-je vraiment paniqué à ce point ? Bien que je me souvienne de chacun de ces mots, ce passage-ci me semble flou. Je n'arrive pas à me souvenir exactement des émotions qui me traversaient à ce moment-là.

Je continuai de lire le journal, remarquant page après page mon attachement pour Semi devenir plus fort.

Après quelques temps, j'arrivai à la dernière page possédant des écritures.

Un idiot. Je suis un idiot.

Relire ces pages m'ont fait réalisé que j'ai attendu bien trop longtemps.

Cinq ans. Cela fait cinq années que je reste silencieux et que je garde enfoui mes sentiments pour Semi au plus profond de mon âme.

Je pose mon carnet, ouvert à une page vierge, sur mon bureau. Je sors plusieurs stylos, tentant de choisir le quel utiliser. Je me décide enfin et jette nonchalamment les autres crayons sur mon bureau parfaitement rangé.

Je pose la plume de mon stylo sur la page et commence à écrire. Le monde autour disparaît tandis que l'encre s'imprime sur le papier. Je ne réfléchit pas et laisse mon âme et mon cœur parler.

Je ne sais combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai commencé à écrire quand je trace le point final et me redresse. Je prends le temps de calmer ma respiration. Je sens mon cœur battre fort dans ma poitrine et le doute commence à s'emparer de moi.

Est-ce vraiment une bonne idée? Les choses ne sont-elles pas mieux comme elles le sont maintenant? Et s'il ne voulait plus jamais me parler après ça?

Non. Je dois le faire. C'est maintenant où jamais. Je quitterai ce monde sans aucun regret. Je mourrai en étant libre de tout doute et toute angoisse.

Je relis rapidement mon petit paragraphe et referme mon journal. Je ne me laisse pas trop réfléchir et je me prépare pour ma grande déclaration.

Une dizaine de minutes plus tard, je suis dans ma voiture, ceinture attachée, et je manœuvre ma voiture en dehors de l'allée. J'avais pris soin d'envoyer un message à Semi pour le prévenir de ma visite pour être sûr de ne pas faire marche arrière.

Je roule, roule, roule dans les rues illuminées par le soleil chaud du milieu de printemps. Des milliers de pensées traversent mon esprit. Je ne peux m'empêcher d'angoisser.

Des années que je garde cela pour moi. Des années que j'en souffre. Mais aujourd'hui, j'ai décidé d'être libre. Libre de ce poids qui pèse sur mes épaules depuis tant d'années.

Libre mais pas si libre.

Libre de la mortalité de mon enveloppe corporelle car mon manque d'attention m'a fait foncer droit dans une autre voiture. Libre de ma voiture car je suis passé au travers de mon pare-brise.

Mais pas si libre, car je suis désormais enchaîné à mes regrets, mes peurs et ma mort imminente.

Dans mes derniers instants, je réussis à apercevoir le ciel bleu, les rayons chauds du soleil qui caressent doucement mon corps inanimé, des oiseaux qui volent haut dans le ciel. Et des oiseaux de fer qui volent plus haut encore que ces êtres couverts de plumes.

Il m'aura fallut des années pour enfin avoir le courage de déclarer ma flamme à celui que j'aime.

Mais cruel est le destin, car pleine de regrets aura été ma fin.

Tout cela était-il écrit dans les étoiles ?

Est-ce là la destinée qui m'a été dessinée ?

Plus douloureux que mon sort aura été cette chance dont je n'ai pas su profiter.

Plus douloureux encore aura été le fait que je n'ai jamais pu dire à l'amour de ma vie que mon cœur était siens.

Si un dieu là-haut m'écoute, dites à Semi que...

Je l'aime.

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