¥ La créature et l'humain ¥

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Il y a fort longtemps, dans une forêt encore inconnue de toute civilisation, au centre de l'Amérique du Nord, vivait une famille d'êtres différents de tout. Ils vivaient en harmonie avec la nature et les centaures protégeant leur forêt de toute menace possible.

La famille de satyres avait construit une petite maison faite de bois, évidemment, à partir des arbres tout autour d'eux. Une grande famille, le père, la mère et leurs trois enfants. Enfin, l'aîné venait de rentrer, suivit de son frère et... Sa sœur n'était pas revenue. L'aîné pleurait à chaudes larmes, il n'arrivait pas à parler et tremblait de tout son corps.

Le jeune satyre n'avait pas su protéger sa très jeune sœur. Son frère cadet lui criait dessus quand ils étaient au bord de la rivière mais il ne parvenait pas à la rejoindre, il était trop tard.

L'aîné de la fratrie baissa la tête et attendit la sentence, écoutant simplement son frère de deux ans de moins que lui leur conter la tragédie. La benjamine de la famille s'était noyée en voulant s'élancer dans l'eau alors que son frère aîné le lui avait interdit.

Il ne savait pas nager, ni son frère, ni sa sœur. Même ses parents ne savaient pas nager et pourtant il eut droit aux coups de bâton sur ses mains. Le visage baigné de larmes, le cœur en émoi, il se laissa faire, se laissa punir car c'était grave.

Puis il subit les remontrances de ses parents. Oui, il passait son temps à regarder les étoiles, à parler de choses incompréhensibles. Il adorait les constellations, rêvait de voyager au-delà de sa maison. Doté d'une intelligence hors du commun, il comprenait beaucoup de chose que même ses parents ne comprenaient pas.

Du haut de ses huit ans, il aurait aimé parcourir la forêt et découvrir autre chose que les quatre arbres entourant leur maisonnette. L'aîné pensa à tout cela, luttant contre la douleur irradiant ses mains et ses bras.

Il était coupable, la punission passerait et tout redeviendrait comme avant. Et pourtant tout ne se passa pas comme il l'espérait.

Le lendemain, Stephen, oui il se nommait comme cela. Drôle de nom pour un satyre, n'est-ce pas ? Soit ! il n'avait pas choisit, comme sa famille d'ailleurs.

Ce matin là, il rejoignit sa famille comme tous les matins pour déjeuner. Ce matin là ils ne l'avaient pas attendu et aucune assiette n'était présente pour lui. Aussitôt son cœur s'accélèra à l'idée qu'on l'ait oublié. Un pincement au cœur le fit tressauter quand il passa devant ses parents indifférents.

Quelques larmes apparurent au coin de ses yeux en apercevant son frère l'ignorer quand il approcha. D'accord il avait fait une erreur, mais voulaient-ils perdre deux enfants au lieu d'un ? Une larme coula en prenant conscience de sa pensée. Quel égoïsme !

Il ne méritait plus l'amour de cette famille. Il avait brisé sa promesse en laissant mourir sous ses yeux et ceux de son frère, sa jeune sœur. Elle n'avait que trois ans.

Stephen ignora son ventre qui gronda et prit directement la sortie à grandes enjambées, du moins ce que sa taille lui permettait. Plutôt grand pour son âge, c'était parfois difficile de marcher avec des jambes comme les siennes. Les satyres avaient des jambes pliées continuellement. Il trébucha d'ailleurs sur une racine épaisse comme un bras.

Et il éclata en sanglots, se recroquevillant sur lui-même et resta longtemps contre cet arbre dont il sentait le calme et la tendresse. Stephen avait ce don de ressentir les choses, comme s'il avait un contact particulier avec la nature.

L'enfant finit par s'endormir et relâcha la pression sur son corps, les rayons du soleil tombant sur son corps l'apaisaient et le réchauffaient.

La nuit passa rapidement, laissant place à l'aube, l'orbe jaune éclatante cherchant à se frayer un chemin entre les branches des arbres. Stephen s'éveilla et s'étira en gémissant.

OS Ironstrange Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora