57. Apaisés.

Depuis le début
                                    

- Oui, je crois. Mais sa sœur est quand même sous sa responsabilité. Je ne veux pas qu'elle pense que je la pousse à la fuir ou à s'en séparer.

- Pierrot, tu recommences à te poser trop de questions, l'alerta le pilote Ferrari. En plus, il n'y a qu'à voir comment tu te comportes avec Nina. »

Le français acquiesça simplement du regard. Il adorait sa petite sœur. Il la trouvait tellement forte et rayonnante. Et il aimait beaucoup les enfants en général. Leur innocence. Leur imagination débordante. Leurs questions totalement absurdes mais aussi pertinentes. Leur joie de vivre. Leur façon d'oublier ce qui pouvait causer des crises de larmes cinq minutes auparavant. Il pensait d'ailleurs que les adultes avaient beaucoup à apprendre d'eux.

Les deux jeunes hommes sortirent du taxi et pénétrèrent à l'intérieur de l'hôtel. Pierre aperçut rapidement Aria de dos, assise sur un tabouret au bar, accompagnée de Charlotte. Il s'avança et passa ses mains autour de son ventre en se collant à elle. Son nez se nicha dans la nuque de la brune.

« Tu m'as manqué, murmura-t-il à son oreille avant de déposer un tendre baiser sur sa tempe.

- Sentiment partagé, répondit-elle alors qu'elle fit pivoter son siège pour se blottir contre son torse.

- Je suis content de te revoir Aria, interrompit le monégasque qui avait également pris sa compagne dans ses bras. Pierre va enfin arrêter de compter le nombre d'heures qui le sépare de vos retrouvailles, se moqua-t-il.

- Tu ne peux pas vivre sans moi à ce point ? Ria la jeune femme.

- Ne crois pas un traître mot de ce qu'il raconte, s'indigna le châtain.

- Bon, nous on va rentrer à notre hôtel, stoppa Charlotte qui voyait bien que Charles était prêt à rebondir. La franco-italienne se leva alors pour l'embrasser.

- Merci Charlotte, c'était super sympa cette soirée.

- Avec plaisir. On se voit demain sur le circuit. Aria acquiesça et salua également le brun.

- On monte aussi ? Demanda alors Pierre une fois que le couple monégasque fut parti. Tu as pu récupérer une clé sans trop de difficulté ?

- Oui, ils avaient bien eu toutes les consignes que tu avais laissées. Merci pour ça.

- C'est normal. »

Il laissa glisser sa main dans le bas de son dos pour la guider jusqu'à l'ascenseur. Alors que les portes se refermèrent, il croisa le regard d'Aria qu'il aimait tant. Il ne s'attendait pas à y trouver autant d'intensité et fut surpris lorsqu'elle passa ses mains autour de son cou pour l'embrasser fougueusement. Ils se séparèrent alors qu'une sonnerie leur indiqua qu'ils étaient arrivés au bon étage. Pierre ne parvenait pas à enlever le sourire de son visage, heureux que la jeune femme qu'il aimait prenne de telles initiatives. Il resta sans bouger quelques secondes et revint à lui lorsqu'elle le tira en dehors de l'espace exiguë.

« Quoi ? Gloussa-t-elle. Ce n'est pas comme ça qu'on dit bonjour chez toi ?

- J'espère que tu ne salues pas tout le monde de cette manière, répondit-il l'air faussement choqué.

- Tu es le seul à en bénéficier, je peux te l'assurer.

- Me voilà rassuré. Il ouvrit la porte de la chambre et la laissa entrer. Il attrapa le poignet de la jeune femme pour l'attirer vers lui et sceller leurs lèvres à son tour. Bonjour.

- Copieur, râla-t-elle en fixant ses yeux. Ce vert. Ce marron. Ce doré. Jamais il ne pourrait s'en lasser.

- Tu me rends fou, tu le sais au moins ? »

Elle se mordit la lèvre inférieure en hochant la tête. Cette image le torturait mais le pilote s'efforça de se contrôler un peu. Il voulait profiter de cette soirée avec elle. Il fut soulagé quand elle brisa le silence pour changer de sujet.

« Tu as passé une bonne soirée ?

- C'était vraiment bien de se retrouver. Dire au revoir à Seb, mais aussi à Mick, Daniel et Nicho. C'était important, conclut-il. Tu as eu des nouvelles de Nina ? Elle va bien ?

- Oui, je l'ai appelée en arrivant. Mais tu sais, quand elle est avec Thomas et Lucie, je ne compte même plus.

- Elle ne voulait même pas me voir ? s'indigna-t-il en adoptant une moue qui montrait sa déception.

- Et non, champion !

- Et ça va mieux avec son...

- Pierre, le stoppa-t-elle. Il releva la tête. C'est peut-être égoïste mais pour une fois, j'ai pas vraiment envie de parler de ma soeur ce soir. Elle le fixa et il avala difficilement sa salive. Son regard était intense. La tension dans la pièce venait de monter d'un cran.

- Et de quoi Madame a-t-elle envie alors ? questionna-t-il en se rapprochant d'elle pour poser ses mains sur les hanches de la brune.

- D'une douche. Et elle déposa un baiser au coin de ses lèvres et tourna les talons pour se diriger vers la salle de bain, le laissant tout penaud au milieu de la pièce. Et avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, elle repassa sa tête dans l'entrebâillement de la porte alors qu'elle avait déjà enlevé ses vêtements et noué une simple serviette autour de sa poitrine. Tu n'en as pas envie ? l'interrogea-t-elle. »

Pour toute réponse, il s'empressa de la rejoindre pour partager ce moment d'intimité où leurs corps se livraient l'un à l'autre lors de ces retrouvailles. Leur passion se déchaînait et levait tous leurs doutes. C'était là leur place. Ils s'endormirent entremêlés, comblés et leurs coeurs, enfin apaisés.

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LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant