Chapitre 2 : L'hypothèse

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De nos jours

- Robine ? Zelena ?

Je venais d'entrer dans la maison de mon amie. Il n'y avait aucun  volet ouvert, aucune lumière allumée. Aucun signe de vie. Mais où  étaient-elles donc passer ? C'est quand j'avançais prudemment dans  l'entrée que je l'entendis. Je ne pouvais la voir à cause de la  pénombre, mais je savais de quoi il s'agissait. Une flèche. Une seconde  frôla mon oreille et se planta dans le mur derrière moi. Je poussais un  cri de frustration :

- Hé !

- Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu ve... Hope ? Robine avait allumé la lumière, ce qui m'avait ébloui.

- C'est moi. Non mais ça ne va pas de tirer une flèche dans le noir ? T'aurais pu me tuer !

- Je ne rate jamais ma cible. Si j'avais voulu te tuer, je l'aurais fait sans hésiter.

- T'es en train de me dire que tu pouvais me voir dans la pénombre ?

- Évidemment.

Abasourdi, je lui demandais :

-Alors par Merlin, pourquoi as-tu tirer cette maudite flèche ?!

- J'ai vu ta silhouette, pas ton visage.

- Oh... d'accord. Bien visé en tout cas. Mais d'où elle sort cette photo ?

La flèche s'était plantée sur le visage d'une  personne que je connaissais trop bien, puisqu'elle avait failli  ruiner le mariage de mes parents, mais qui n'avait rien à faire ici.

- Très bonne question Sherlock. Sérieusement, j'en sais absolument rien. Je n'avais jamais vu ce cliché  avant ce matin. Et puis cela m'étonnerait que ma mère expose une photo  de la fée noire dans sa maison. Bref, qu'est-ce que tu fais ici ?

Aucune excuse pour m'avoir quasiment éborgné  (d'accord j'exagère un peu). Robine ne changerait jamais. Elle avait  peut-être hérité du talent de son père, mais pas de sa politesse. Au  premier abord, il était clair qu'on ne pouvait connaître la facette  assurée et sans pitié de cette blonde vénitienne aux yeux verts.

Depuis toute petite, je l'avais toujours  admiré. Malgré nos quelques années d'écart et mon caractère difficile, elle m'a tout de suite pris sous son aile. Nous avions une relation assez... spéciale. Nous n'étions pas assez proches pour que l'on nous  qualifie de meilleures amies, et pourtant nous nous comprenions en un  regard. 

- Mon père a disparu.

- C'est-à-dire ?

- Il n'est plus là. Ses affaires aussi.  Pfuttttt envolée. Et quand ce matin, je suis arrivée dans la cuisine, ma  mère ne m'avait pas préparé mon petit déjeuner.

Elle pouffe.

- Hope, t'as 17 ans maintenant. Tu ne crois pas que ta mère veuille que tu prennes ton indépendance ?

- Peut-être mais qu'en est-il de mon père ?

- J'en sais rien, en tout cas, ma mère non plus n'était pas là quand je me suis réveillé.

- Ce qui n'est absolument pas normal  puisque aujourd'hui, c'est l'anniversaire de... de... j'hésitais à  terminer ma phrase, de peur de blesser mon amie. Elle le fit à ma  place.

- C'est l'anniversaire de mort de mon père et d'Hadès.

- Ouais. Coïncidence ?

- Je ne crois pas. Du moins, cela m'étonnerait.

Robine s'interrompit et tendit son arc. D'un  geste de la main, elle éteignit la lumière. C'était probablement le  seul pouvoir magique qu'elle avait acquis durant les années  d'entraînement que sa mère lui avait infligé, en vain puisqu'elle se  révélait être bien plus douée au tir à l'arc qu'en magie. Je tendis  l'oreille et entendit le parquet craqué. Je jetais un regard inquiet à  Robine qui m'en lança un assuré. Elle me fit un bref geste de la  tête et je m'écartais. Mon amie ferma un oeil, visa et tira. Un cri  retentit.

- Aïe !

Cette voix... Sous le coup de la surprise, Robine et moi nous exclamâmes ensemble, incrédule :

- Gideon ?

- Gideon ?

L' hôte de cette maison ralluma la lumière et nous découvrîmes Gideon, une flèche à la main, arborant un air furieux.

- Oups.

- Robine ! Qu'est que tu as dans la tête ? Sans mes réflexes, j'aurais pu recevoir cette flèche dans la cuisse.

- Désolé. J'ai aperçu une silhouette robuste, j'ai tiré, dit-elle en haussant les épaules.

On aurait pu en finir là si Gideon n'était  pas aussi susceptible. Ils avaient  beau se connaître depuis la  naissance, ces deux là se supporter très peu.

- Tu aurais pu me tuer !

- Et voilà tout de suite les grands mots ! Une flèche dans la cuisse t'aurait certes blessé, mais pas tuer.

- Et comment peux-tu en être aussi sûre ?

- Parce que...

- STOP !!! Cela suffit, m'écriais-je.

Ils se taisent. J'étais peut-être la plus  jeune d'entre nous, mais parfois j'avais l'impression d'être une  baby-sitter gardant deux enfants en bas âge.

-  Que fais-tu ici, Gideon ?

- Je suis venu voir mes meilleures amies !!!

Je lève un sourcil, septique. Gideon n'a jamais eu un humour fantastique, mais maintenant, je le savais, c'était peine perdu. Son "humour" sera pourri jusqu'à sa mort.

J'ai eu de la  chance, à ma naissance  j'ai hérité du don de ma mère. Je sens quand les  gens mentent. Et là, je pouvais affirmer que Gideon mentait sans même  avoir à usé de mon don. Son ironie et son expression parlées pour lui. Il avait beau  essayer de le cachait, il était apeuré et quelque chose me disait que la  flèche que venait de tirer Robine ni été absolument pour rien.

- Et la vérité ça donne quoi ?

- Ma mère est partie.

- Comment ça ? Demanda Robine.

- Il n'y a plus aucune trace d'elle dans la  maison et cerise sur le gâteau, quand je suis descendu dans le salon  pour demander à mon père la raison de son absence, il m'a crié dessus et m'a viré de  la maison.

- Tu es sûr que ce n'est pas les conséquences d'une de leurs énièmes disputes ? Demandais-je.

- Qu'est-ce qu'il a dit exactement ?

- Il a hurlé "qui es-tu pour te permettre de rentrer dans ma maison ?". Et pour répondre à ta question Hope, mes parents ne se sont pas disputés depuis très longtemps, alors je doute que ma mère soit partie pour cette raison.

- Cela fait beaucoup de coïncidences en moins de deux heures, tu ne trouve pas ? Demandais-je à Robine.

- Mouais, cette journée devient de plus en plus bizarre.

Gideon prit la parole :

- Qu'entends-tu pars "bizarre" ?

- Killian n'était pas chez lui ce matin,  Emma n'a pas préparé le petit déjeuner d'Hope; et même si je pense  qu'elle devrait  juste prendre son indépendance...

- Eh ! Je suis indépendante.

Mes amis levèrent les sourcils tellement hauts  que j'eus peur qu'ils se collent aux plafond (leurs sourcils pas mes amis). Robine reprit :

- Donc je disais, Hope doit prendre de  l'indépendance, en revanche, ni Killian, ni nos mères, dit-elle en  regardant Gideon, n'étaient chez eux ce matin.

- Allons chez les Charmant. Ton oncle est sûrement chez lui, dit Gideon.

Neal était certes mon oncle, il n'avait que  quelques années de plus que moi et je le considérais plus comme mon  meilleur ami. N'empêche, Gideon avait raison.

Si quelque  chose clochait, Neal devait forcément être au courant. Depuis son plus  jeune âge, mon oncle était réputé pour être casse-cou et se mêler de ce  qui ne le regardait pas. Alors chaque fois que vous aviez besoin d'une information sur quiconque à Storybrook, il fallait vous adresser à Neal Charmant.

Un nouvel espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant