Deux

52 6 0
                                    

Dimanche 16 aout 2020.

Dans la nuit mes pensées vagabondes et légères avaient fait naitre en moi ce sentiment nouveau. Léger et brumeux qui laissait mes lèvres s'entrouvrir en un soupir infini et pesant. 

Mon âme se mouvait lentement dans la fraicheur de l'aurore, sans que je ne puisse en connaitre la cause. La solitude faisait naitre ce sentiment en moi, tout comme la quête effrénée de la fuite du temps parmi un paysage grisonnant de brouillard humide. Ce sentiment, mon être le percevait de cette façon. Je ne saurait l'exprimer tant il est complexe. Il est proche de ce que l'on nomme nostalgie, rêve et mélancolie. Ce sentiment est une multitude indécise.

Ce sentiment parcourrait la cage de ma poitrine, glissait dans ma gorge et s'extirpait en un souffle légers et peu visible. Mais lourd.  Ce sentiment me laissait une impression piquante au bout des doigts. Comme une poussière rocailleuse. Comme si ce qui n'était ni forme ni matière se faisait soudainement ressentir. Ce sentiment apparaissait comme une boule friable au creux de mes mains. Une boule qui s'effritait en un millier de petits morceaux grisonnant et qui laissait à mes lèvres un gout détestablement sucré.

Cette sensation se remplaça par une sensation de vide agréablement profond. Mes pensées se tournèrent vers une mélancolie mielleuse qui tordit délicieusement mes lèvres en un sourire nostalgique. 

La nostalgie est un sentiment étrange, qui me paraissait subtil, délicat, agréable mais si douloureux... comme si toute la misère du monde, à l'état d'une plume de paon se posait prestement, tout au bout de votre nez...

Au matin, mes doigts filèrent lentement à travers la rosée douce et mouillée posée là, par inadvertence sur la froideur agréable du carreau transparent. J'étais en pleine lutte contre mes songes indiscrets que je me devais de faire taire, puisque là lumière du jour avait pénétré l'infini océan de mon regard perdu. Je nageais en pleins rêve, dans ces gouttes de rosée parfumées de mélancolie. Mon souffle fila de nouveau dans un tintement décadent au touché de la brise déstabilisante. Des pensées démunies de joies me laissèrent sans voix. Désespérément, dans la tourmente de ce matin sans fin, un sourire proche de la sincérité me ramena à la réalité quand mon âme égarée trouva enfin le courage de se tourner vers toi. 


A Mes Songes IncongrusWhere stories live. Discover now