Paralyzed

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Un sujet qui mérite d'être abordé.

Un sujet qui ne cessera jamais de m'énerver. 

Un sujet qui nous concerne tous. 

Nous devons agir, nous devons aider. 

***

Tous les matins étaient devenus identiques. Lents, tristes, sans aucune saveur. Cela faisait longtemps qu'elle avait perdu goût à la vie. Longtemps, que son mariage s'était voué à l'échec, alors qu'elle faisait tout pour le sauver. Elle essayait du mieux qu'elle pouvait de l'aimer. 

Elle n'y arrivait pas. 

Cela se finissait toujours en dispute, en pleurs, en cris. 

Elle referma la porte de la maison derrière elle à double tour, puis grimpa dans sa voiture. Pendant un bref instant, ses yeux cernés et couverts de bleus rencontrèrent le rétroviseur cernés et couverts de bleus. Son prochain réflexe fut de prendre ses lunettes de soleil et de les mettre. 

Quand est-ce que tout cela s'arrêtera ? Elle se posait souvent la question, mais n'avait jamais à trouver la réponse. 

Sur le chemin, elle se mit à penser à ce qu'aurait pu être sa vie sans ce moins-que-rien qui lui servait de mari. Si on pouvait appeler ça comme ça. Un mari vous aimait et était serviable, vous écoutait et vous soutenait. Lui ? Il ne faisait rien de tout ça. 

Les larmes se mirent à couler et elle se rappela soudain qu'elle ne devait pas. Elle les essuya rapidement puis remit sa main sur le volant. 

Arrivée à destination, qui était une petite supérette, elle arrêta la voiture, prit son sac puis sortit en trombe de l'habitacle. Le soleil frappait fort ce jour-là, ce qui l'apaisa très fortement. 

Elle pénétra dans le magasin, prit un caddie puis commença à parcourir les rayons à la recherche de ses besoins. L'allée des boissons était la première, elle décida de s'y diriger puis de réfléchir à quelle boisson prendre, il y avait tellement de choix. 

Elle ne fit pas attention à un autre caddie qui lui fonça dedans. Un sursaut était la réponse à ce choc, elle tourna vivement la tête pour finalement soupirer de soulagement. Ce n'était que sa voisine d'en face, une lycéenne très gentille. 

— Oh ! Désolée, madame, s'excusa-t-elle. 

Elle sourit timidement puis la jeune lycéenne l'a reconnue immédiatement. 

— Madame Moretti ? Désolé, je ne vous avais pas reconnu avec vos grosses lunettes ! 

Ses lunettes. Elle ne les avaient pas enlevé. Elle ne pouvait pas. 

— Ne t'en fais pas Alya, sourit-elle. 

Elle avait un très beau sourire, songea Alya. 

— Alors comment ça va ? Ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu ! 

Alya était bavarde. Très bavarde et surtout curieuse. 

— Ecoute, je vais très bien, répondit madame Moretti d'un ton chaleureux. 

— Bon à savoir ! Et Daniel ? 

Son cœur se serra. Que répondre à ça ? Daniel était Daniel. 

— Il va bien, un peu débordé par le travail, mentit-elle. 

Alya hocha la tête puis un court silence s'installa. Elle reprit la parole, intriguée. 

— Madame Moretti, vous êtes sûre que tout va bien ? 

La question la prit de court. Encore une fois, elle ne savait pas quoi répondre. Alya était intelligente et fouineuse, ça ne l'étonnerait pas qu'elle sache ce qu'il se passe dans la maison d'en face. 

Open Your Eyes (ONE SHOT)Where stories live. Discover now