Douze.

5.9K 845 152
                                    


— T'attends ton bus ? demanda Amiel, assez proche de lui. 

Félix pencha sa tête et sourit en le voyant. 

— Ouais, il a un peu de retard. 

Il rangea son téléphone dans son manteau et entra ses mains dans les poches de son manteau. Amiel voyait bien qu'il était frigorifié, ses lèvres étaient bleutés et son visage était pâle. 

— Alors comme ça, j'ai eu le droit à un sourire ? se rappela-t-il. 

Amiel roula des yeux. 

— On commence à être loin, du " si tu me clashes encore une fois, je te nique ta mère ", imita grossièrement Félix. 

Amiel rit doucement en le traitant de con. Il tourna les talons en disant : 

— Allez viens, je te ramène chez toi. 

Alors qu'ils marchaient côte à côte, Félix pouffa. 

— Est-ce que c'est un moyen de venir chez moi ? blagua-t-il. 

— Rêve. 

— Petit coquin, mes lèvres te donnent encore envie, je me trompe ? poursuivit Félix, sur un ton joueur.

— Arrête tes conneries. 

— Non mais sérieusement, c'était bon ? 

Amiel eut un court arrêt avant de répondre, en tout sincérité. 

— Ca l'était. 

— Ah ! Qu'est-ce que je disais, chantonna Félix gaiement. 

— Pourquoi tu m'as embrassé ? demanda Amiel, curieux de connaître ses raisons. 

— J'avais envie, répondit-il en haussant les épaules. 

Cette réponse lui convint. Après tout, pourquoi chercher constamment à mettre des mots sur de simples pulsions, de simples envies sur le coup ?

Ils entrèrent tous les deux dans la voiture et Amiel alluma le chauffage à fond pour son passager, qui mit ses mains devant l'air chaude en gémissant. 

— Putain, c'est bon ! lâcha-t-il en fermant les yeux. 

Amiel en profita pour le regarder. Il sentit ses joues chauffer en se rendant compte de ses pensées... Il s'était dit que ses lèvres étaient vraiment belles et attirantes et qu'il avait envie de les réchauffer d'une autre manière. Est-ce que Félix serait d'accord, s'il tentait quoique ce soit ? Il avait peur de se prendre un rejet. Après tout, Félix avait eu peut-être envie de l'embrasser à la soirée juste pour essayer, ou parce qu'il était maso et que d'embrasser son pire ennemi le faisait bander. 

Il passa ses mains sur son visage, en plein doute. 

— Y'a un problème ? demanda Félix. 

Quand il enleva ses mains, il tomba directement dans les yeux bruns du mec de sa bande. C'est la boule au ventre, mais totalement désireux, qu'il passa une main timidement sur sa nuque et qu'il approcha leur visage. Félix se laissa gentiment faire, Amiel n'eut pas besoin de plus pour poser délicatement ses lèvres sur les siennes. Il eut un frisson dû à la froideur de celles-ci, mais d'agréables frissons. Il attrapa sa lèvre inférieure entre les siennes et la suçota, avant de passer sa langue chaude dessus. Félix gémit et ses mains gelées vinrent se poser sur ses joues brûlantes. Des délicieux contrastes se glissaient entre eux, rendant leur baiser encore meilleur que durant la soirée. Les langues se trouvèrent rapidement, elles se tournèrent autour, s'enlacèrent, se caressèrent et ne se lâchèrent plus, faisant gémir les deux de concert. 

Amiel avait envie de continuer, encore et encore, comme pendant la soirée. Mais Félix se recula et murmura : 

— Merci d'avoir réchauffé tout mon corps. 

Ils se regardèrent et pouffèrent de rire. 



Le miel attire le chat.Where stories live. Discover now