Violence Déjeunière

1 0 0
                                    


Tout les résidents au Burghözli sont attablés pour midi dans le refectoire commun. Un groupe d'homme, trois plus exactement, devise dans leur coin de table sur leurs envies. Zorka, toute proche, écoute attentivement, sans même se cacher.

Heamrit – N'empêche, moi, j'aimerais beaucoup rentrer chez moi.

Karl – Ah oui ? Et t'es pas bien ici ?

Frolich – On mange bien pourtant.

Heamrit – Vous foutez pas d'moi. On y crève de froid en hiver et on trime dehors pendant la chaleur écrasante de la belle saison. C'est pas c'que j'appelle être bien.

Zorka, se rapprochant – Mais, au final, les deux saisons s'annule et cet endroit deviens le meill... Non, le moins pire du monde.

Heamrit, agressif – Mais de quoi elle s'mêle celle là ? Retourne donc dans ta cuisine, avec ton cher mari, au lieu de débiter ces ânneries. Même si tu dois pas en avoir, de mari, hein ?

Zorka, debout à présent – Si c'est pour en avoir un comme toi, non merci ! Surtout si c'est un Allemand. Les deux autres rigolent en silence, s'attirant un regard noir. Et puis, qui t'a dit que ma place était dans une cuisine ? Je ne crois pas que nous ayons le droit d'y aller, ici. D'ailleurs, cet endroit est vraiment le meilleur, enfin le moins pire, je t'assure ! Dehors, les gens sont méchants, ne veulent pas comprendre ce qui est pourtant évident, et...

Heamrit, énervé – Mais ferme-la ! Tu vois pas que tu nous emmerdes ? Une veine était saillante à sa tempe, et il était près à se lever au moindre mot. Des gardes commencent à se rapprocher, sans agir.

Zorka – Non non non. Où j'en étais... Ah oui ! Le monde extérieur est mauvais, et rejette tout, jusqu'à se détourner de lui-même ! Et le pire, ce sont les Alle...

A ce moment là, Heamrit passe par dessus la table d'un bond et met Zorka à terre d'un crochet. Il s'assis à califourchon sur elle et commence à lui enserrer le cou, indifférent aux coups qu'elle lui donnait pour se dégager. Il était complètement pris dans un accès de rage, une pulsion meutrière. Ce texte se serait arrêté là, si un des gardes chargé de la surveillance n'aurait pas assomé Heamrit, qu'il poussa sur le côté, afin de relever sans ménagement une Zorka fébrile.

Garde – Maintenant, vous mangerez seule dans votre chambre.

Elle ne répondit pas. Son esprit était vide. Elle avait le regard dans le vague, et n'opposait aucune résistance. Elle l'avait toujours su, les gens sont fondamentalement mauvais.

Zorka EinsteinTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon