2. J'ai une vie pourrie

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(nda : la musique commence à 55sec (of Summer) (lol quel humour))

    Dehors, il fait un froid tellement glacial que je me dis que j'aurais peut-être plus chaud enfermée dans la chambre froide d'un de ces restos chinois douteux de New York. Le premier album des Five Seconds of Summer à fond dans les oreilles, je descends la rue en chantant les paroles à tue-tête :

    « She says to me, forget what you thought, 'cause good girls are bad girls that haven't been caught ! »

    Je suis tellement prise par la musique que je ne vois pas la poubelle en face de moi et rentre dedans de plein fouet. L'objet métallique résiste et reste fièrement debout tandis que je tombe au sol, cognant mes fesses contre le bitume froid. Un groupe de gamins se met à rire de l'autre côté de la rue : quelle andouille je fais ! Vite, je me relève, époussette tant bien que mal mon jean et poursuis mon chemin la tête haute, arrêtant de chanter et agissant comme si rien ne s'était passé.

    J'arrive finalement au centre commercial, à moitié congelée. Toute tremblante et les mains dans les poches, je regarde l'immense bâtiment qui se dresse devant moi, décoré à l'occasion des fêtes de fin d'année. Quelques Pères-Noël distribuent des sucreries aux enfants aux différentes entrées, et j'aperçois à l'intérieur l'habituelle mise en scène où l'on peut être pris en photo avec Papa Noël.

    Je me mets à sourire bêtement, repensant à l'époque où mes parents m'emmenaient faire les courses du réveillon, lorsque quelqu'un me bouscule.

    Ou plutôt devrais-je dire : quand le Père-Noël me bouscule et renverse tout son café Starbucks sur moi !

    « Mais putain ça m'a coûté une blinde ce truc ! Quel gâchis ! s'exclame-t-il.

    — Oh mon Dieu mon ventre, ça me brûle ! je gémis en sautant partout.

    — Oh ça va, arrête de râler, il fait plus froid qu'en Alaska, comment veux-tu être brûlée ? Ça s'était probablement transformé en café frappé à peine sorti du gobelet de toute façon.

    — Mais tais-toi et aide-moi plutôt ! je lui ordonne.

    — T'as cru ? Je suis déjà en retard. Allez, salut Olivia ! »

    Le Père-Noël s'enfuit dans le magasin tandis que je le regarde s'éloigner, impuissante.

    Attendez, quoi ? Il connaissait mon prénom ?

    « Père-Noël attends ! », je m'écrie en entrant en trombe dans le centre commercial. « Reviens Père-Noël ! Hé ! Arrêtez ce Père-Noël ! »

    Tandis que je le poursuis comme une dératée au milieu de l'entrée, les passants me regardent bizarrement. En même temps il y a de quoi : une brunette qui court dans un centre commercial en hurlant d'arrêter le Père-Noël, son chemisier favori plein de café... Je finis par me résigner et me rends aux toilettes pour tenter de limiter les dégâts.

    Mais je dois cependant me rendre à l'évidence : mon haut Forever 21 qui faisait presque chic est ruiné. Toute penaude, j'ajuste mon écharpe afin de dissimuler tant bien que mal l'énorme tâche de café et sors des toilettes.

    À vrai dire, je n'ai même plus envie de faire ces courses de fin d'année... D'abord Haileen n'est pas venue avec moi, ensuite mon ventre brûlé me fait mal et enfin la moitié des autres clients me prennent pour une folle. Mais il faut bien que j'achète des cadeaux à ma famille... À contrecœur je me dirige donc vers un magasin de jeux vidéos afin de trouver quelque chose à offrir à mon petit frère. Oh, un caleçon Batman, merveilleux ! Ça fera parfaitement l'affaire !

    Ma nouvelle acquisition emballée dans l'horrible papier cadeau à l'effigie de l'enseigne de jeux vidéos sous le bras, je cherche ensuite une parfumerie pour ma mère. Entre temps, je passe devant un chocolatier : ce sera parfait pour mon beau-père. Tout à fait impersonnel, pas cher, mais pas aussi nul qu'un dessin ou qu'un collier de pâtes : on adore !

    Au bout d'une demi-heure, j'ai déjà rassemblé tout ce qu'il me faut, même les cadeaux pour pépé, mémé et grand-mamie. Et mon père vous demandez-vous probablement ? S'il daigne rentrer de Hawaii, je reviendrai lui acheter une boîte de chocolats à lui aussi. Mais ce sera parce qu'il adore ça lui, et qu'à Hawaii ils fondent aussi vite que mon petit cœur face à des chatons.

    Je sors donc du centre commercial et suis frappée de plein fouet par une bourrasque de vent glacial. Le froid s'infiltre dans ma veste, sous mon chemisier, et vient chatouiller ma peau brûlée pour me faire frissonner de haut en bas.

    Je tends mes bras devant moi pour enfiler mon bonnet lorsque celui-ci s'envole :

    « Oh non c'est une blague ! » je m'exclame.

    Mais un Père-Noël sorti de nulle part l'attrape au vol :

    « Tiens, pourquoi il y a des serpillères qui tombent du ciel maintenant ?

    — Oh c'est très marrant ! Rends-moi mon bonnet s'il te plaît. », je déclare en m'approchant du type.

    Il me toise quelques instants avant de s'exclamer :

    « Tiens ! Olivia ! Comme on se retrouve !

    — Tu es le Père-Noël de tout à l'heure ? je m'écrie en attrapant mon bonnet. C'est toi qui m'as renversé ton café dessus ?

    — Je dirais plutôt que tu m'as bousculé.

    — Mais n'importe quoi, j'étais à l'arrêt ! Et puis t'es qui d'abord ? D'où tu connais mon nom ?

    — Je suis vexé que tu ne me reconnaisses pas ! » déclare l'inconnu en enlevant sa barbe.

    Quoi, lui ?


[ouh lou lou le suspend de fou ! je suis sûre que personne ne sait qui c'est 8D

bref sinon on se dit à demain pour la suite, merci d'être là pour (re)suivre les aventures d'Olivia la boulette 

Flouce]

Le Père-Noël est un Bad BoyWhere stories live. Discover now