Doux Amer (en correction)

7. DÉCEPTION

Quoi de mieux que de se retrouver avec les deux hommes de votre vie. Un instant magique où t'aimerais que le temps s'arrête, que la montre cesse de tourner et que les secondes durent des siécles. Mais comme à chaque rêve paradisiaque, on finit toujours par se rèveiller. Un retour brusque à la réalité. Une réalité qui finit toujours par nous rattraper.
Le séjour qu'on avait passé était magnifique. Deux jours de pur bonheur.
De retour à Dakar, mon pére m'avait tout de suite mit la pression pour chercher un stage. Tout le monde a connu ce galére. Mais la mienne était pire, aucune industrie ne me donnait de réponse puisque ce secteur n'était pas trop développé au Sénégal. Seulement une entreprise avait accepté. Quand j'y suis allé, ils m'avaient proposé uniquement de remplir quelques papiers administratifs et de terminer certains travaux chaque jour. J'avais refusé, mon niveau d'étude ne me permettais pas de faire cela...Le lendemain mon pére me convoqua dans le salon...

- je savais que tu n'allais pas avoir de stage ici. Tu es bien consciente que tu en a besoin?

- oui papa. Mais je ne peux rien faire pour l'instant

- Si. Depuis quelques mois j'étais sur ça. Tout le monde sait que tu es trés pertinente dans ton travail. J'ai usé de mes contacts à l'université pour que tu ai un visa dans les plus brefs délais au Canada. Reste à toi d'accomplir le reste du travail et tu pourra partir dans  moins d'un mois si tu veux...

- pour combien de temps papa?

- le reste de tes études ma chérie..

- et Mouhamed?

- j'ai tout réglé ne t'inquiéte pas, il pourra partir avec toi...

- et Khadre?

- je lui en parlerai personnellement. Ne lui dit rien pour l'instant.

- et s'il n'est pas d'accord?

- il le sera ne t'inquiéte pas.

J'était trés déboussolé aprés ce que mon pére m'avait dit. Mais aussi trés contente de pouvoir poursuivre mes études là bas et d'acquérir des compétences. Mais quoi dire aprés ce qu'il m'avait proposé, lui qui a tant sacrifier sa vie pour ses enfants, comment refuser son aide. Je me posais la question et si Khadre n'acceptait pas? Lui qui est tant proche de Mouhamed. Je me doutais fort de son acceptation. Même s'il le voulais, sa jalousie le retiendra toujours. Mais je ne voulais pas me prendre la tête et laisser tout sur les mains de mon pére, j'espérais dans mon fort intérieur qu'il trouvera les bons mots pour le convaincre.

Aprés cela je rejoignis Aby chez elle pour parler une nouvelle fois des derniers préparatifs du mariage. J'étais excité et anxieuse, comme au mien. Il ne restait plus que presque 3 semaines  et on avait tout régler, le lieu de la reception, la robe, les habits de la journée, les bijoux, les chaussures, tout. Elle était peureuse mais ne voulait pas le montrer. On avait nos hotesses ses cousines et moi. J'étais trop contente...

- rien que 3 semaines, tu as peur?

- Un peu comme d'habitude. J'espére que cela se passera bien.

- Ne t'inquiéte pas tout va bien se passer. Et la rencontre avec ta belle famille c'est quand?

- aprés demain et tu vas m'accompagner, j'ai plus peur de cela que de mon mariage? Tu penses qu'ils m'aimeront?

- mais biensûr et ils y seront même obliger. Tu es une fille formidable et généreuse, quoi de plus pour ne pas t'aimer. Juste apprend à te taire même si tu as envi de te défendre et diminue les mensonges ma soeur, tu es trop une professionnelle.. dis-je en éclatant de rire

- mes mensonges et ma langue t'ont sauvé la vie bébé...

- ça c'est sûre..

Je n'ai jamais vu Aby aussi silencieuse jusqu'au jour de la rencontre avec sa belle famille. On entendait personne parlait dans la voiture. Bachir et moi on se regardait et on riait doucement de la situation. Moi qui l'a connu petite je ne l'ai jamais vu dans cet état.