Jardin Secret

Le Choque

Une douce odeur embaume la maison. Toujours, royalement enfoncée dans mes rêveries, je ne manque pas de respirer ces molécules odorantes.
Je m'emballe confortablement à l'intérieur de mes couettes moelleuses, et veille à laisser mes yeux se reposer délicatement sur l'oreiller.

Avec Isaac, nous avons passés la soirée d'hier à se remémorer des souvenirs. Il a commencé à me chatouiller, et nous avons finalement, fini dans le même lit. Après tout, rien ne peux chambouler notre amitié, et nous le savons.
Il m'a aussi fait la solennel promesse, de m'accompagner chez Isi cette après-midi, ce que je redoute le plus.

Cette fois-ci, je suis assise en tailleur, les yeux fixés sur la fenêtre, émettant des rayons jaune, qui illumine sans tarder, ma chambre ivoire.
Je me lève, toujours profondément absorber par cette odeur délicieuses, et installe en vrac, quelques vêtement sur le lit, histoire de choisir ma tenue. L'ensemble crucial, devant Isi, et EDEN.
J'opte pour un débardeur neutre, qui mettra illico ma poitrine en valeur. Il est d'une simplicité extravagante, ce qui le rend élégant : Noir, décolleté ovale, et moulant.
Pour le bas, je me décide quelques temps plus tard, à enfiler un short taille haute, de couleur clair. Une sorte de jean plus pastel que les normaux. Il a deux poches arrière ainsi que deux poches avant.
Je rentre mon débardeur dedans, pour mettre mes fesse en valeur, elle aussi.
J'accorde une longue veste clair en tissus, tel le short, m'arrivant aux cuisses. Et je m'examine dans la glace, jusqu'au dernier détail.
Une touche de rouge pulpeux et pur, se déverse sur mes lèvres.
Je ne me maquille jamais. Seulement pour faire des tests. Mais aujourd'hui, le choix ne se présente pas.
J'enfile en vitesse des bottines noires en toiles, couvertes de lacets qui remontent aux chevilles, et me hotte sur ses talons démarquant.
Une allure parfaite.
Pour une fois, j'en suis vraiment fière !

Je descends à la cuisine, et manque de glisser au passage.
Isaac est là. Il fait sauter des crêpes dans une main, et fondre du chocolat dans l'autre.
Il s'empresse de se retourner pour m'en donner une, mais au lieu de ça, il se paralyse au premier coup d'œil.
-Ohh, là, ta trouvé ta perle rare !
-De..?
-La tenue ! S'empresse-t'il de crier.
-Ah.. Tu trouve ça comment ? Dis-je en tournant sur moi même.
-Aussi dar, que mes propres crêpes.
J'explose de rire, et me penche sur celle qu'il asperge de chocolat fondue. Ça sent divinement bon. Vraiment.
Il me l'a lance, et je l'a rattrape au lancé, en me servant d'assiettes  pour bouclier.
Je la découpe aussitôt, et savoure. Je joins mon index et mon pouce en dressant les autres, pour lui dire que j'approuve.
Il enfile une veste et me prends par la main.
-Bouge toi, on va être en retard.
-Wouww. J'arrive, j'arrive..
Le stress monte en moi. Je préfère encore, ne jamais y aller pour partir le plus loin possible. Je sais déchiffrer à l'avance ce qu'il va se passer. Et pour cette fois-ci je n'en ai pas l'ombre d'un doute. Isi, va se mordre la lèvre inférieur, et va émettre un faible son bien décider, tel que "Désolée", et Eden va immédiatement venir me dire bonjour. Je ne sais pas ce que au fond j'espère, mais quoi qu'il en soit, dans tout les cas, je ne m'attends à rien de grandiose.
Je sors en compagnie de Isaac.
-Il faut que tu sache une chose.. M'arrête-t'il, commencer par elle n'est peut-être pas la première des solution.
Je me rappelle les paroles de ma mère un peu plus tôt.
-Mais qu'est-ce vous avez tous ?! Dis-moi pourquoi je devrais terminer par elle.
-C'est préférable.
-"C'est préférable" n'évoque rien de bon, et ne m'avantage en rien, à ce que je sache.
-Et peut-être que c'est exactement là que je voulais en venir.
-Merci Isaac.
Il me tape l'épaule, et nous avançons en direction d'une grande Maison Blanche.
Je la reconnais immédiatement. Isaac se permet de sonner sans me consulter.
-Isaac !! Je prononce entre mes dents serrés.
-Quoi ?? J'ai rien fais..
Je lui lance un regard noir de nervosité et me cache derrière le mur pal.
Isi vient ouvrir à Isaac. Grosse chance, elle ne me voie pas. Ses cheveux ont poussé et deux petites barrettes balsamiques retiennent quelques mèches rebelles. Elle porte une longue robe blanche très légère, et une paire de sandale à talons composés.
Je dois L'avouer, elle est très jolie.
-Bonjour Mr Isaac Jovoks. Plaisante-t'elle.
-Salut, -il s'approche pour lui faire la bise- Ça va ?
Elle fait une mine fatiguée, et lui montre les cernes qui l'a ornent.
-On peut faire mieux.. Ronchonne-t'elle.
-Moi j'te trouve très belle comme ça.
Elle lui adresse un sourire jusqu'aux oreilles puis le regarde avec méfiance.
-Qu'est-ce qui t'amène ..?
-Plutôt "qui" je t'emmène... S'exclame-t'il.
Ça y'est, c'est à moi de jouer. Je sors de ma planque gênée, et me plante devant elle. Elle est si surprise, que son regard retombe comme une mouche. Plus une seul expression ne se grave sur sa peau. Elle ne sourit plus, mais ne fronce pas les sourcils non plus.
-Isi...
Elle s'approche de moi, crispe sa mâchoire, et m'enveloppe dans ses bras. C'est à cet instant précis, que j'ai peur que l'épisode "Austin" ne se reproduise. Mais je suis si heureuse d'être enfin dans ses bras, que, à part me mordre la lèvre jusqu'au sang, je ne fais rien.
-Oh bordel, Nour ! Mais où étais-tu ?!
-Oh, mais si tu savais à quel point... Tu m'as manquée ...!!
Elle s'effondre à nouveau dans mes bras. Et me chuchote à l'oreille :
-Heureuse de te revoir..
-Tu... Ne m'en veux pas..?
-Si.
J'attends une réponse en gardant le silence.
-Mais j'ai besoin de toi, Nour.
Je la repousse avec mes ongles vernis, et l'inspecte, pupilles dans pupilles. Ses yeux bleus ne dévoile rien.
-Que veux-tu dire..?
Elle rebrousse alors, parole:
-Rien, absolument rien. Tu veux entrer ? On pourrait papoter comme avant.. Tu te souviens ? Me demande-t'elle.
-Je me souviens.. Je songe.
-Euh...
-Oui, Isaac ? Interroge Isi.
-Rien, rien.. Dit-il en sifflotant.
-ISAAC. Insiste-t'elle.
-Je me demandais juste, si je pouvais participer à vos retrouvailles.
-Juste l'après-midi, alors.
-Juste l'après-midi. Répète-t'il.
Elle nous invite à entrer, et tout me reviens. La véranda emplie de fleurs et de tables en verres, la piscine au plongeoir et aux galets brûlants, l'immense pelouse fraîche au hectares innombrables, la cuisine américaine au bar et au frigo dernière génération, le home cinéma et le spa brûlant. Cette maison est magique.
Je passe le seuil, et me dirige vers le salon.
-Waouw ! J'avais oublié à quel point c'était... Grand, beau, luxueux...
-Tu peux t'arrêter. Me lance t'elle en riant, Parfaite, conviendra à merveille.
-Vantarde, va !
-Mm.. -Elle penche la tête sur le côté- Pas faux..
-Bon, je monte. Dit Isaac.
Il monte en vitesse et manque de bousculer quelqu'un. Je me retourne brutalement pour regarder, et je surprends Eden.
Ses cheveux balsamique et ses yeux bruns sont sublimes. Il est toujours aussi beau, et mon coeur fait des bonds dans ma poitrine comme si il tenait à s'échapper pour lui sauter dessus, ensuite. Je fais mon possible pour détourner le regard, mais n'y parvient pas. Sa peau à légèrement bronzé, et sous son tee-shirt bleu encre, on devine de la musculature. De nos jours, tous les garçons font du sport. Tous les garçons ont des muscles. Tous les garçons paraissent parfait. Mais... Celui-ci... Est unique.
Il descend rapidement, et longe la table en bois ou je suis assise. Je me lève pour lui dire bonjour. Il ne me regarde pas, et me contourne.
-Eden..?
Il retourne un verre, et sors une bouteille d'alcool.
-Eden ? Demande Isi.
-Un problème ?
-Il y'a Nour ! Elle, elle est revenue !!
-Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? C'est ton amie. Pas la mienne. Répond-il d'un ton neutre.
Sa parole me fais l'effet d'un pieux dans le coeur.
Isi hausse les épaule et me fais mine de ne pas comprendre.
Je suis persuadée qu'il m'en veux, mais je n'ai pas l'occasion de lui demander. Il remonte aussitôt, sans m'adresser le moindre regard.
-Il a changé depuis ton départ. Je crois qu'il a compris que... Tout pouvait se volatiliser sans la moindre trace.
Après une inspiration pleine de surprise, je m'adosse avec relâche. Mes yeux sont fatigués et cette situation me donne l'impression d'avoir gâché toute une journée.