Chapitre 2

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Traversant le corridor, je sentis comme quelque chose d'étrange. Le couloir que j'avais l'habitude de prendre chaque jour m'était devenue étranger. Je ne regardais plus de la même manière la maison qui était à l'époque très accueillante; c'est comme si je la visitais pour la première fois. J'entendis ma mère m'appeler, me prévenant que le dîner était prêt.


  En entrant dans la pièce, mon visage se décomposa quand je vis mon père, l'air sévère, me dévisager. L'atmosphère de la pièce était pesante. Au milieu des tableaux, qui étaient suspendus au-dessus de nos têtes, je me sentis étouffée comme si tous les visages me fixaient, me pétrifiant de leur regard. Mon seul souhait était de fuir très loin de mon père. Cette sensation était continue comme si j'étais déjà morte, elle me consumait petit à petit, me détruisant un peu plus chaque seconde, comme un parasite me rongeant de l'intérieur. Je m'assis en face de ma sœur, une jeune fille aux yeux d'un bleu profond qui rappelais les entrailles, de longs cheveux bouclés, ornés d'or parsemaient son visage. Je l'appelais le plus clair de mon temps Boucle d'or, elle se nommait Céleste.

 Mon regard vide ne fixait que mon père, je voulais lui transmettre toute la haine que je ressentais. Cet air hautain qu'il avait de regarder tout le monde alors qu'il m'observait exactement de la même manière, comme si la nuit précédente n'avaient pas eu lieue. Cet être me répugnait. Un bruit strident retentit, celui d'un vieux téléphone à cadran. Mon père trompait ma mère et son amante l'appelait chaque soir, mais personne ne répondait. Ça ne faisait qu'empirer l'ambiance. Aucun de nous ne pouvait ignorer l'appel métallique et insistant de ce 5eme convives.


 "- Ma belle Perle tu vas bien ? Tu m'as l'air toute pale, me demanda ma mère avec un léger sourire au coin des lèvres, comme si elle était de mèche avec lui."

Mon père me fusilla du regard, je compris dès maintenant que je n'étais plus rien à son estime, juste un jouet a ses yeux.

 "-Je ne me sens pas très bien mère, mais ne vous en faites pas, répondis-je aussitôt."

Je n'attendais qu'une seule aide mais je ne faisais que de la nier... Cette aide si précieuse a mon égard que je priais et implorais tellement fort dans mon esprit, en espérant naïvement que quelqu'un l'entende...

"-Ma très chère fille, je resterai pour vous tenir compagnie pour que vous alliez mieux. Je ne veux que votre bien après tout !" ironisa mon père.

 Je cru défaillir à ses paroles qui ne faisaient que se répéter en boucle. Des perles de sueurs froides commencèrent à jaillir de mon front, mon cœur s'accéléra puis tout alla si vite, ces images ne faisaient que virevolter au dessus de moi avec sa voix rauque et machiavélique. Je pouvais les décrire avec une précision parfaite tellement je les avais vues, je n'en pouvais plus...

Est t-il vrai que la seule solution est la mort? Je ne pourrai plus souffrir davantage...

 Mon regard qui autrefois embellissais mon visage n'est devenu que façade. J'étais maintenant bel et bien plongée dans un profond songe funeste qui venait de commencer... Et le roi qui me tenait comme marionnette..   

  ι ηεε∂  нεℓρ.. 

Last HopeWhere stories live. Discover now