Premier épilogue

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Célestin a disparu le 25 février 1916. Joséphine et sa mère ne l'ont su que bien plus tard et ont espéré longtemps écrivant au comité international des prisonniers comme toutes les familles de disparus dans l'espoir qu'il avait été fait prisonnier. Joséphine est même allée jusqu'à Verdun pour s'entendre dire bien des années après la guerre que l'on retrouvait des corps jusqu'à 80 m sous terre.

Ce n'est qu'en avril 1921 qu'elle obtiendra un jugement déclaratif de décès accordé par le tribunal d'Albertville, plus de cinq ans après la mort de Célestin ; il le fallait aussi pour obtenir la pension de veuve de guerre qu'elle a du toucher jusqu'à la fin de sa vie (???).

Bien que né à Bourg en Bresse, Célestin figure sur le monument aux morts de La Bâthie.

Le village de La Bâthie a perdu 63 hommes dans cette guerre.

Alfred, le frère de Joséphine, malgré son exemption lors du conseil de révision, puis par plusieurs commissions pendant la guerre a été appelé le 15 mai 1917 et ne sera démobilisé qu'en 1919.

Parmi les cousins de Joséphine incorporés : François s'en sortira, Noël Hector sera un héros de guerre comme mitrailleur avion et deviendra instructeur à l'école de l'air du Crotoy, David mourra des suites de ses blessures reçues à Soissons. Leur père Théodore sera affecté en 1916 à l'arrière dans une usine de La Bathie comme père de 6 enfants vivants. Pierre leur grand-père s'éteindra en 1918.

Jeanne, la cousine de Joséphine qui était la marraine de sa fille, restera toujours auprès de son père Théodore...au point que les enfants la prendront pour son épouse.

Jusqu'en 1921 Joséphine a vécu chez sa mère avec sa filette, puis elle a repris un emploi à Paris chez des bons patrons qui ont permis que sa fille aille au lycée (peut-être avec une bourse comme orpheline de guerre?). Joséphine s'est défendue contre une belle-sœur qui voulait capter la part d'héritage de Célestin à la mort de son père en 1924, elle s'est remariée en 1929 mais a divorcé peu après. Joséphine a terminé sa vie assez pauvre, hébergée avec son frère Alfred dans la maison familiale qui était devenue propriété de ses sœurs. Elle élevait quelques chèvres à la fin de sa vie.

Marie et François ne sont repartis au Canada qu'en 1926 après de longues fiançailles. Elisabeth et Alfred ne se sont jamais mariés.

La petite Jeanne, l' orpheline née en 1915 n'a pas eu non plus une vie facile malgré tout l'amour de sa mère.Mal mariée, elle n'a eu qu'un enfant et s'est séparée du père après vingt ans de mariage. Une maladie de coeur l'a emportée avant 50 ans.

Trois générations après, les arrière petits enfants de Célestin et Joséphine vont bien et élèvent leurs enfants. Ceux de François et Marie sont de nationalité canadienne.


De Joséphine à CélestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant