Chapitre 14

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𝑇𝑊 𝑝𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒.

Aylin

— Miller ?

Cette voix.

Non.

Ce n'est pas Miller.

C'est pire.

Bien pire.

— Aylin, comme tu m'as manqué. Tu pensais pouvoir m'échapper ?

Sa réponse me paralyse. Toutes les parties de mon corps s'engourdissent. La bile remonte dans mon œsophage. J'ai envie de vomir.

Je ne veux pas le sentir sur moi. Je ne veux pas le sentir tout court.

Son haleine empeste l'alcool.

Putain, il a bu fait chier.

Il est très lourd. Trop lourd en réalité. Il me fait mal, ce n'est pas comme avec Miller. Pas du tout comme avec lui. Il ne m'écrasait pas, il appuyait juste assez pour m'entraver. Lui veut me faire mal. Je le ressens au plus profond de mon cœur, je suis en danger.

Soudain, une main me caresse la joue et je commence à frissonner de peur.

Ne me touche pas avec tes sales mains.

— Je te retrouverais toujours, Aylin, parce que je te veux, murmure-t-il sournois.

Ma respiration se coupe à ses mots. Mon rythme cardiaque, déjà élevé, accélère encore au point que ma poitrine me fait mal. Il me terrifie, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Chaque cellule de mon anatomie se fige.

Ma conscience me crie : Aylin sort toi d'ici vite !

Pourtant, mes membres ne m'écoutent pas.

Je suis piégé.

— Enlève-toi immédiatement Pierre ! Crié-je terrorisé parce qu'il pourrait m'arriver si je reste ici plus longtemps.

Sans perdre une seconde, il plaque avec violence sa main sur ma bouche. J'ai mal aux mâchoires, sa prise est trop puissante. Tout mon corps est pris de tremblements. Mes mains moites tentent de le repousser.

Au secours !

Je comprends alors que Miller s'y était pris avec douceur. Il voulait encore jouer avec moi, m'effrayer. J'en étais sûr, même si j'étais effrayée au début, il n'avait pas pour but de me faire du mal.

Pas comme Pierre.

Cette prise de conscience a pour effet de me mettre encore plus en alerte. L'angoisse commence à me submerger, je tente de me débattre de toutes mes forces. Je bouge mes pieds, mais son poids immobilise toutes les parties inférieures de mon corps.

— Arrête de bouger Aylin, ça va bien se passer, me susurre le monstre qui se tient sur moi.

Je ne peux pas crier, s'il vous plaît, sauvez-moi d'ici.

J'essaye de le griffer, de le frapper. Mais il attrape mes deux mains avec une seule des siennes. C'est là que je me rappelle que nous les femmes, peu importe à quel point nous sommes fortes, nous serons toujours inférieures physiquement aux hommes qui nous veulent du mal. Nous sommes à leur merci. En tout cas sans entraînement.

Si je sors d'ici, j'apprendrai à me battre. Je ne veux plus jamais qu'on me touche sans mon consentement.

Là, à ce moment, à cette seconde précise, je me souviens pourquoi je déteste autant les hommes.

BLINDLYWhere stories live. Discover now