Chapitre 11

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Aylin

Assise, j'attends que la prof arrive pour commencer le cours quand soudain, je l'entends s'énerver :

— Les garçons, je peux savoir ce que vous faites ? Si c'est une dispute entre amoureux, vous pourrez faire ça ailleurs, s'écrie cette dernière agacée.

Les garçons ? Mais de qui est-ce qu'elle parle ?

J'avoue que depuis qu'Alec m'a laissé dans la classe, j'ai mis mes écouteurs pour me détendre un peu. Je les ai retirés, il y a à peine quelques secondes.

Alors que je suis en train de me concentrer pour écouter l'altercation, la voix qui me parvient me choque.

— Et si vous vous mêliez de vos affaires ?

Alec ?

Mais qu'est-ce qu'il fait encore là ?

Il aurait dû être parti depuis dix bonnes minutes.

Pourtant, je ne suis pas au bout de mes peines, car le pire c'est le nom que la prof prononce ensuite :

— Monsieur Miller, soit vous rentrez maintenant soit vous restez dehors.

Miller et Alec ?

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Mon visage se froisse suite à tant d'incompréhension.

Je l'entends s'asseoir à côté de moi. Son parfum aigre pique mes narines.

Aucun commentaire pour m'énerver ?

Étrange.

Alors je décide qu'aujourd'hui, c'est moi qui vais lancer les hostilités. Et je n'y vais pas de main morte.

— Je ne savais pas que tu étais de ce bord-là, Miller, lancé-je en jouant des sourcils. Finalement peut-être que tu vaux mieux que ce que je pense.

Je le sens se raidir sur le champ. Comme si je venais d'insulter sa mère. Le son de sa respiration ne me parvient même plus.

— Mêle-toi de ce qui te regarde, petite étoile. Et puis si tu savais les pensées qui me traversent en ce moment, tu ne me demanderais pas de quel bord je suis. Tu en serais sûre, affirme-t-il d'une voix pleine de sous-entendu.

Quoi ?

Mais qu'est-ce qu'il sous-entend au juste, ce taré ?

Je pense qu'il faut que je réfléchisse sérieusement à changer de place.

Cependant, je refuse qu'il s'imagine avoir gagné. C'est pourquoi je me dois de continuer à le supporter.

— Je ne te permets pas. Je refuse que tu penses à moi de cette manière. Espèce de pervers, craché-je dégoûté par ces propos.

Il ne s'arrête pas pour autant.

Malheureusement.

— Si tu veux, je pourrai t'expliquer mes pensées. Je suis sûre que ça pourrait te plaire. Et même que tu en redemanderas.

Il me donne envie de vomir. Quel porc !

Avant que je ne puisse le remettre en place, la prof commence le cours :

— Bon, aujourd'hui on va élire les deux élèves qui représenteront votre classe. Y a-t-il des volontaires où je vais devoir tirer au sort comme l'année dernière ?

Oh l'élection des délégués. J'appréciais beaucoup l'être avant. C'était mon seul moyen en dehors de la cantine pour voir Louis. On se présentait chacun dans notre classe respective et on s'asseyait ensemble lors des réunions.

BLINDLYWhere stories live. Discover now