Chapitre sept

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L'ennemie de mon amie (1)


LAMINE

J'ai laissé mon petit frère chez Terko. Il a boudé un peu mais j'ai vraiment besoin de repos. Et j'ai pas mal de trucs à gérer. Je quitte le 12e arrondissement pour rejoindre la banlieue parisienne où je suis attendu. Depuis un ou deux jours. Trois, peut-être. Je tchèke quelques gars en qui je suis forcé d'avoir confiance et pénètre dans la cave. Il fait noir, ça pue la pisse et je regrette d'avoir laissé ma doudouneNORTH FACE dans la voiture. J'ai besoin d'activer le flash de mon Iphone 13 PRO MAX pour le repérer. Je manque de sursauter.

─ T'as une tête, toi.

Ses lèvres sont si asséchées qu'on dirait qu'elles tombent. Sultan me lance un regard noir qui ne m'est pas inconnu. Si ses mains n'étaient pas attachées, il se jetterait sur moi. Ou pas. Ca fait presque trois mois qu'il est sous-alimenté. Il a perdu du poids, du muscle, de la gueule. Qu'est-ce qu'il pourrait bien faire, même s'il était libre des ses mouvements. Je lui lâche un petit sourire.

─ Toujours aucune info sur les kilos stockés chez la nourrice qui ont mystérieusement disparus ?

Non. Toujours aucune réponse. Tant pis, je vais tenter une nouvelle approche.

─ Tu devineras jamais ce qui s'est passé ce week-end...

Il s'en fout complètement. Tête baissée, je pourrais croire qu'il dort.

─ Les mecs de cité Lune ont débarqué et bam, une meuf s'est pris des coups.

Il relève la tête. Je souris à nouveau. Les choses sérieuses peuvent commencer.

─ Elle s'appelle Amaliah, j'sais pas si tu vois c'est qui.

Il tente de se lever pour me faire face mais ne tient pas sur ses jambes. Je lui fous un coup de pied et il s'écrase sur le sol.

─ T'inquiète pas, j'me suis occupée d'elle.

Le problème avec Sultan, c'est qu'il a vécu trop de choses avec Ibrahima pour me croire si je lui dis qu'ils sortent ensemble ou un truc stupide dans le genre. Non, faut directement que je tape sur Amaliah tout en restant crédible. Et puisque je l'ai déjà touché, il sait que je peux recommencer. Je m'abaisse et colle presque mon visage au sien. Il ne parle pas, mais j'arrive à lire dans son esprit. Ca doit être quelque chose comme « ta-gueule-fils-de-chien-va-niquer-ta-race-je-vais-te-faire-cramer », à quelques mots près.

─ Faut bien que quelqu'un le fasse, non ?

Je me relève mais il attrape mon bras. Visiblement, il lui reste plus de force que ce que j'imaginais. Je suis rassuré qu'il ne puisse pas me voir serrer les dents.

─ Lamine.

Je ne me retourne pas et tente de dégager mon bras mais il semble encore avoir des réserves.

─ Si t'as les couilles, tue-moi. Parce qu'il n'y a aucune chance pour que je ne le fasse pas au moment où j'ai un pied dehors.

Je lui fous un coup de pied, il relâche sa prise et je quitte la cave. Les deux mecs sont encore devant.

─ Ne lui servez que de l'eau jusqu'à vendredi.

─ Calmé.

Mon cher Sultan, la semaine risque d'être longue.

AMALIAH

Les partiels de la matinée terminés, la réalité me saute aux yeux. Jaro m'attend et je vais devoir lui expliquer le super week-end que j'ai passé. Je me demande où est-ce qu'il est exactement.

Uda - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant